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La noce

1905

La noce
Henri Rousseau, vers 1905
huile sur toile, 200 x 115 cm
Paris, Musée de l'Orangerie

A première vue, nous sommes face au portrait photographique d'une noce. Les protagonistes en costume de ville posent pour le photographe. Pourtant, curieusement la mariée semble flotter dans les airs. Le voile de la mariée se superpose à la robe de la grand-mère et vient contredire la perspective suggérée par l'étagement des personnages dans la composition. Maladresse ? En fait c'est une maladresse cultivée, c'est un repentir, donc un choix délibéré du peintre. La mariée tout en blanc fait figure d'apparition comme suspendue dans l'espace. Là encore, Rousseau joue sur l'introduction de l'étrange dans le réel. Le chien surdimensionné et d'une "gaucherie bouffonne" au premier plan joue un rôle de repoussoir.

Le douanier s’affirme comme le maître des paradoxes spaciaux. Le groupe s'insère dans un encadrement d'arbres trop petits et stylisés au feuillage improbable. Le ciel est d'un bleu intense, immatériel. Les arbres et l'arrière plan ocre forment comme une mandorle autour du groupe. Basler évoque les figures idéalisées des fresques médiévales et les ex-voto des maîtres primitifs.