Mardi 15 décembre 20h15 au Café des images

j'aurai la joie d'accueillir avec Geneviève Troussier
le réalisateur Serge Bromberg
à l’issue de la projection de
L’enfer d’Henri-Georges Clouzot

En 1964, Henri Georges Clouzot choisit Romy Schneider, 26 ans, et Serge Reggiani, 42 ans, pour être les vedettes de L'enfer. Un projet énigmatique et insolite, un budget illimité, un film qui devait être un «événement» cinématographique à sa sortie, extrêmement ambitieux sur la forme, qui devait être un drame fantasmagorique sur la jalousie. Un projet que le cinéaste peut se permettre après le succès de son film précédent, La vérité, nominé pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1960.

Mais après 3 semaines de tournage, Serge Reggiani est hospitalisé lors de tournage en extérieur, remplacé au pied levé par Jean-Louis Trintignant, et peu après, le cinéaste a un infarctus. Le projet est définitivement interrompu, et les images que l'on disait «incroyables» ne seront jamais dévoilées. Ces images, oubliées depuis un demi-siècle, ont été retrouvées et elles sont plus époustouflantes que la légende l'avait prédit.

Elles racontent un film unique, la folie et la jalousie filmées en caméra subjective, l'histoire d'un tournage maudit et celle d'Henri Georges Clouzot qui avait laissé libre cours à son génie de cinéaste.

15 heures de rushes tournées étaient bloquées par les assurances qui avaient perdu énormément d'argent dans l'affaire. La veuve d'Henri-Georges Clouzot attendait un événement spécial pour céder les rushes de l'Enfer. Coincé 3 heures dans un ascenseur avec elle, Bromberg a obtenu sa permission et pu racheté les droits de ces rushes.

Lui et Ruxandra Medrea ont réussi une «recomposition» de l'œuvre disparue, créant un nouveau film qui raconte l'histoire de ce naufrage magnifique et qui permet au projet d'exister enfin.


Séance suivie d’un pot de Noël offert en cafétéria
par Le café des Images

 



J'espère donc que nous nous retrouverons ce mardi pour cette séance festive autour de Serge Bromberg.

Celui-ci est non seulement restaurateur des films muet via sa société, Lobster, mais l'un des grands passeurs du cinéma, accompagnateur au piano de ciné-concert et producteur de nombreux films pédagogiques sur le cinéma à la télévision.


Serge Bromberg et les ingénieurs de Lobster ont une connaissance approfondie du cinéma ancien qui leur permet d'expertiser les films et de rechercher les meilleurs éléments disponibles dans le monde (dans les collections publiques ou privées) permettant ainsi de ne pas trahir l'intégrité de l'œuvre. Ils ont également recours aux meilleures technologies existantes notamment en matière de traitement du son dès 1990 (L'Atalante, Les enfants du Paradis) puis à partir de 1992 avec un environnement numérique qui intègre aujourd'hui des outils parmi les plus performants du marché.

En 10 ans, Lobster a ainsi restauré plusieurs centaines de films dont de nombreux classiques confiés par la Cinémathèque Française, Gaumont, Eclair, Pathé, Canal +, Arte, Les Editions Montparnasse. C'est grâce à eux que l'on peut voir au cinéma en DVD ou à la télévision et dans toute leur splendeur, Le chanteur de Jazz (premier long métrage parlant du cinéma), Le crime de Monsieur Lange, Sous les Toits de Paris, La Comtesse aux Pieds Nus, Top Hat, Les sept Samouraïs, et récemment l'intégralité des films de Jean Vigo dont une nouvelle restauration de L'Atalante prenant en compte l'avancée technologique.

 

 

Ciné-club de Caen