James Gray,  Livret de famille

Eclipses n°56

136 pages au format 16x23. 15 euros. Juin 2015. En librairie ou sur Le site de Eclipses.

Volume coordonné par Youri Deschamps


Dans son édito, De Gray et de force, Youri Deschamps écrit : "James Gray a réalisé à ce jour 5 longs métrages seulement en presque 20 ans de carrière. Si l’on en juge par ses films, il est évident que le cinéaste préfère la précision à la profusion : de Little Odessa (1994) à The Immigrant (2013), en passant par The Yards (2000), La Nuit nous appartient (2007) et Two Lovers (2008), on retrouve la même épure narrative caractéristique, la même densité dramatique constamment soutenue par une mise en scène soucieuse de ses moindres effets, à la fois discrète, subtile et élégante. Autant de traits distinctifs qui ont souvent valu au cinéaste le qualificatif de « classique » ou « néoclassique », ce que l’on ne saurait contester.

Mais il faut immédiatement ajouter qu’il est sans doute aujourd’hui le seul jeune réalisateur de sa génération qui puisse véritablement s’en prévaloir, là où tant d’autres se sont égarés dans les facilités d’une postmodernité à courte vue. Et cela fait toute la différence. La sienne, assurément. ».

I. Partir, revenir

II. Souffrir, devenir

III. Définir, reconduire

IV. Ouvrir, convertir

L’exil et le royaume (La figure du paria dans The Immigrant – 2013) par Saad Chakali : [Les films de James Gray expriment] l'irréconciliable différend entre la promesse jouissive de libération individuelle et le respect restrictif de la loi groupal. Affaibli (le kiosquier de Little Odessa) ou décédé (L'officier de La Nuit nous appartient, pathétique (l'oncle magouilleur de The Yards) ou sympathique (joué dans Two lovers par l'acteur israélien Moni Moshonov...), même absent (dans The Immigrant) les pères finissent toujours par avoir raison en plombant le désir d'écartement de leurs fils. L'élan plombé des ailes du désir se manifeste par de nombreux ralentis.