1967 : Sergei Bondarchuk, Guerre et paix
2012 : Joe Wright, Anna Karénine

 

Top 10 des adaptations par odre chronologique
Anna Karenine Joe Wright U.S.A.
2012
Shuga Darezhan Omirbaev  
2007
L'argent Robert Bresson France
1983
Guerre et amour Woody Allen U.S.A.
1975
Guerre et paix Sergei Bondarchuk Russie
1967
La sonate à Kreutzer Eric Rohmer France
1956
Guerre et paix King Vidor U.S.A.
1956
Anna Karenine Julien Duvivier France
1948
Anna Karenine Clarence Brown U.S.A.
1935
La sonate à Kreutzer Vladimir Gardine Russie
1914

Léon Tolstoï, de son vrai nom Lev Nikolaïevitch Tolstoï est né le 28 août 1828 à Iasnaïa Poliana en Russie et mort le 7 novembre 1910 à Astapovo. Il est un des écrivains majeurs de la littérature russe, surtout par ses romans et ses nouvelles, riches d'analyse psychologique et de réflexion morale et philosophique.

Ainsi, l'une de ses grandes œuvres, Guerre et Paix (1869), est une reconstitution historique et réaliste des guerres napoléoniennes en Russie, mais c'est aussi une réflexion sur la violence inspirée par des conflits comme la guerre de Crimée (1853-1856) durant laquelle il a été mobilisé et qu'il relate dans les Récits de Sébastopol.

Tolstoï entame à partir des années 1870 une quête spirituelle et religieuse qui se reflète dans ses œuvres : il multiplie alors les considérations philosophiques qu'il mêle aux événements romanesques.. En mars 1873, Tolstoï commence l'écriture d'Anna Karénine, l'histoire d'une passion dramatique. La rédaction en est achevée en février 1874 ; cependant, Tolstoï écrit l'épilogue en avril 1877 seulement. La publication du roman commence dans Le Messager russe en janvier 1875 et se poursuit jusqu'en mai 1877. En juin 1877, la direction de la revue, en désaccord avec l’auteur sur la fin de l’ouvrage, publie une note de la rédaction résumant la fin d’Anna Karénine. L’auteur fait publier séparément la fin de l’ouvrage. Le roman est publié pour la première fois en édition séparée en janvier 1878. Dans Résurrection (1899), le héros en plein débat moral rencontre la figure du Christ.

À la fin de sa vie, il devient une sorte de maître à penser prônant une vie simple et morale et combattant les institutions oppressives et les formes de violence. Tolstoï, le dernier automne (Michael Hoffman, 2009) en montre les diffréents aspects. Il a eu de ce fait une grande influence sur des personnalités comme Mahatma Gandhi, Romain Rolland et bien d'autres.



Les oeuvres de Léon Tolstoï et leurs adaptations

Romans
1863 : Les Cosaques
1864-1869 : Guerre et Paix
1877 : Anna Karénine
1899 : Résurrection

Nouvelles
1855 : Récits de Sébastopol, aussi intitulés Récits du Caucase, (1855)
1856 : La Matinée d’un seigneur, Deux hussards.
1857 : Lucerne, Albert
1859 : Trois Morts, Le Bonheur conjugal, aussi intitulé Katia
1863 : Polikouchka
1865 : Le Cheval aussi intitulée Kholstomer
1886 : La Mort d'Ivan Ilitch
1889 : La Sonate à Kreutzer , Aliocha Gorchok, Le Réveillon du jeune tsar, Après le bal, Ainsi meurt l'amour, Les Mémoires d'un fou, Histoire d'Ivan le petit sot (conte philosophique), Histoires pour les enfants
1893 : Mikhaïl
1895 : Maître et serviteur, Une paysanne russe
1900 : Le Cadavre vivant
1904 : Hadji-Mourat
1905 : Alexis le Pot (aussi intitulé Une âme simple), Journal posthume du vieillard Fedor Kouzmitch.
1906 : Ce que j'ai vu en rêve, Le Père Basile
1908 : Quels sont les assassins ?
1910 : Khodynka ( Dernier écrit littéraire de Tolstoï, composé quelques mois avant sa mort), Marchez pendant que vous avez de la lumière
1911 : Le Père Serge, Le diable, le faux coupon, publiées post-mortem

Théâtre
1887 : La Puissance des ténèbres
1890 : Les Fruits de la science

Autobiographie
1852 : Enfance
1854 : Adolescence
1855 : Jeunesse
1879-1882 : Ma confession

Essais
1885 : Ma religion
1887 : Physiologie de la guerre
1888 : Pouvoir et liberté, La liberté dans l’école, Quelle est ma vie ?, Ce qu’il faut faire, L’école de la Iasnaia Poliana.
1889 : De la vie
1890 : L'argent et le travail
1891 : Critique de la théologie dogmatique
1893 : Le Royaume des cieux est en vous
1898 : Qu’est-ce que l’art ?
1903 : Les pensées des hommes sages pour tous les jours
1904 : Ravisez-vous ! Essai sur la guerre russo-japonaise (connu en français sous le titre de Ravisez-vous ! ou Ressaisissez-vous)


Guerre et Paix
1864-1869

L'histoire se déroule entre 1805 et 1820 et retrace l'histoire de deux familles de l'aristocratie russe bouleversées par la guerre. Mais ce sont les tourments de tout un peuple qui sont racontés, dans une étourdissante épopée.

Livre premier

Première partie. En juin 1805 à Saint-Pétersbourg, lors d'une soirée donnée par Anna Pavlovna Schérer, demoiselle d'honneur de l'impératrice douairière Maria Feodorovna, se croisent Pierre Bézoukhov (revenu récemment d'un séjour de dix ans en Europe, influencé par les idées révolutionnaires et peu au fait des convenances de la vie mondaine russe), le prince Basile Kouraguine et ses enfants, Hélène et Anatole, le prince André Bolkonsky et Lise, sa jeune épouse enceinte, « la femme la plus séduisante de Pétersbourg ». Pierre, grand et massif jeune homme portant lunettes est le fils illégitime du vieux comte Bézoukhov : son état civil lui vaut un certain mépris mondain. Cette soirée est l'occasion pour Pierre et André de renouer leur amitié. Intelligent, rationnel et ambitieux, André dédaigne autant la futilité du monde que la vie maritale. Pierre participe à la vie dissolue des jeunes officiers, en particulier les noceurs Anatole Kouraguine et Dolokhov. La nuit de beuverie qui suit donne lieu à un scandale (les fêtards ont attaché un commissaire de police à un ourson qu'ils ont ensuite jeté dans la Moïka), ce qui vaut à Pierre d'être banni de Pétersbourg.

À Moscou, les héritiers potentiels du vieux comte Bézoukhov, mourant, parmi lesquels le prince Basile, se pressent à son chevet. Le pays se prépare au côté des Autrichiens à la guerre contre Napoléon.

Dans la famille Rostov, le jeune Nicolas abandonne ses études pour s'engager au côté de son ami Boris Droubetskoï, au grand dam de sa tendre cousine Sonia. La riche Julie Karaguine ne parvient pas à attirer son attention : Nicolas et Sonia sont secrètement amoureux. Quant à l'espiègle Natacha, qui n'a que treize ans, elle se « fiance » avec Boris. Grâce à l'intervention de la princesse Anna Mikhaïlovna Droubetskaïa, Pierre, fils illégitime du comte Bézoukhov, assiste à sa mort et hérite de toute sa fortune. Il devient dès lors un « parti » en vue, se met à fréquenter le monde et les Rostov.

Dans la demeure provinciale des Bolkonsky, le prince André est fermement décidé à rejoindre l'armée. Il remet sa femme Lise aux soins de son père, le sévère et coléreux Nicolas Andréïévitch, et de la douce et pieuse princesse Marie.

Deuxième partie. À Braunau am Inn, en Autriche, le commandant en chef Koutouzov passe en revue un régiment où l'on retrouve Dolokhov dégradé. André Bolkonsky est aide de camp zélé et observateur. Aspirant hussard, Nicolas Rostov se lie avec son supérieur Denissov. On apprend la défaite du général autrichien Mack et la capitulation de son armée à Ulm. Koutouzov et l'armée russe se replient derrière Vienne, talonnés par la Grande Armée de Napoléon. Après une « victoire » à Krems, le prince André est chargé d'annoncer la nouvelle à la cour autrichienne en exil, qui, indifférente à cette victoire russe, le déçoit. Les Français emmenés par l'audace de Murat passent le pont de Thabor et menacent la jonction des deux armées. Afin d'emmener le plus gros de l'armée vers les Autrichiens, Koutouzov envoie le détachement du général Bagration en barrage. Mais, à cause d'une erreur d'appréciation de Murat, la bataille ne s'engage pas directement. Malgré de lourdes pertes, Bagration parvient à rejoindre Koutouzov. Nicolas Rostov est blessé, tandis que le prince André se désillusionne du pouvoir.

Troisième partie. À Saint-Pétersbourg, le prince Basile fait habilement épouser sa fille, la sensuelle et superficielle Hélène, à Pierre Bézoukhov, pourtant réticent mais faible. Fier de ce succès, il désire faire de même avec son fils Anatole, jouisseur impénitent, et Marie Bolkonskaïa. Ils se rendent à Lyssia Gory, propriété des Bolkonsky. Alors que Lise, la femme d'André, est ravie, ils se heurtent à l'hostilité du vieux prince. D'abord subjuguée, Marie surprend le bel Anatole dans les bras de sa dame de compagnie, Mlle Bourienne, et refuse le mariage. Les Rostov reçoivent une lettre de Nicolas, qui est promu officier. À Olmütz, où campe l'armée, celui-ci revoit Boris et rencontre le prince André. Cette dernière rencontre manque de dégénérer en duel mais la froide prestance d'André a raison du caractère sanguin de Nicolas.

Les empereurs russe et autrichien passent les troupes en revue ; Nicolas Rostov voue à Alexandre Ier de Russie une admiration sans bornes. Malgré l'avis de Koutouzov, l'offensive contre Napoléon est décidée et on adopte le plan compliqué du général Weirother, en dépit de nombreuses oppositions. Dans le camp d'en face, les soldats acclament leur empereur. Le lendemain, 2 décembre 1805, commence la bataille d'Austerlitz, qui mène à l'écrasement des armées russe et autrichienne. Lors de la débâcle, Nicolas prend conscience de la faiblesse de caractère de l'empereur russe, sans renier pour autant son dévouement. Le prince André est grièvement blessé dans une charge. Couché sur le champ de bataille, il est ému par la beauté du ciel. Un peu plus tard, il aperçoit Napoléon et ses troupes, mais il est incapable de dire quoi que ce soit au chef de guerre, puis, laissé pour perdu, il est confié aux soins de la population.

Livre deuxième

Première partie. En 1806, Nicolas rentre à Moscou en compagnie de Denissov. Les retrouvailles avec sa famille sont joyeuses, Sonia et Natacha ont embelli. Malgré son amour pour Sonia, Nicolas profite de sa jeunesse et ne s'engage pas. Une rumeur circule sur une supposée liaison d'Hélène Bézoukhov avec Dolokhov, que Pierre a accueilli chez lui. Au cours d'un dîner en l'honneur de Bagration, l'attitude de Dolokhov pousse Pierre au duel. Nicolas, devenu proche du premier, est son témoin. Au cours du duel, Pierre blesse Dolokhov. Toute une nuit, il le croit mort. Au matin, une dispute éclate avec Hélène, il propose la séparation, puis quitte la ville pour Saint-Pétersbourg. Sans nouvelle de son fils André, le vieux prince Bolkonsky le croit mort. Lise étant sur le point d'accoucher, la princesse Marie lui cache le sort de son époux. Mais André arrive à Lyssia Gori la nuit de l'accouchement, et, l'ayant revu, Lise meurt. Plus tard, on baptise son fils Nicolas. Denissov et Dolokhov, remis de sa blessure, fréquentent assidûment la famille Rostov. Denissov demande la main de Natacha, qui est âgée de quinze ans, Dolokhov celle de Sonia. Toutes deux refusent. Sachant Sonia amoureuse de Nicolas, Dolokhov entraîne ce dernier et le fait perdre au jeu. La dette s'élève à 43 000 roubles. Honteux, Nicolas doit en appeler à son père pour sauver son honneur. Puis il rejoint son régiment, où il se promet d'épargner pour sa famille, en réparation de son inconscience.

Deuxième partie. Sur la route de Saint-Pétersbourg, Pierre rencontre Joseph Alexéïévitch Bazdéiev, un franc-maçon qui lui ouvre de nouvelles perspectives sur sa vie et lui enseigne les moyens de l'améliorer. Une fois dans la capitale, il fait son entrée dans l'ordre tandis que la bonne société pétersbourgeoise le méprise au profit d'Hélène. Voulant mettre en application les enseignements de la franc-maçonnerie, il se rend sur ses terres pour mettre fin au servage. Mais, trompé par son habile régisseur, il s'illusionne sur les applications concrètes de ses idées. Il rend visite au prince André ; leurs retrouvailles sont cependant entachées par la vision profondément pessimiste de la nature humaine du prince, renforcée depuis la bataille d'Austerlitz et le décès de Lise. Pierre ne comprend pas André, mais à Lyssia Gori lui apparaît, pourtant, la force de leur amitié. Contre toute attente, la visite de Pierre influence inconsciemment son ami qui sort peu à peu de sa retraite. Dans son bataillon, Rostov retrouve avec joie Denissov. Celui-ci est sous le coup d'une dégradation après avoir volé de la nourriture pour son régiment affamé. Nicolas, pour le sauver, rejoint Boris qui sert à l'état-major. Mais celui-ci ne fait rien, la demande de grâce de Denissov est rejetée et Nicolas assiste, en spectateur et sans la comprendre, à la paix de Tilsitt.

Troisième partie. En 1809, le prince André, retiré dans ses terres, affranchit ses serfs et construit des écoles. Il se rend dans les domaines de Riazan voir le comte Rostov pour affaires. Sa rencontre inattendue avec Natacha le trouble, tant la profonde joie de vivre de celle-ci contraste avec son propre pessimisme. De retour, il décide de quitter la campagne. S'installant à Saint-Pétersbourg, il lâche la bride à ses ambitions personnelles et rencontre Speransky. Pierre, à la tête de la franc-maçonnerie pétersbourgeoise, est plus tourmenté que jamais, ayant échoué à mettre en pratique ses idéaux. Au retour d'un long voyage à l'étranger, ses propositions novatrices sont rejetées par ses frères maçons et il quitte l'Ordre. Sa femme Hélène le supplie de refaire vie commune, ce que Pierre accepte. Il reprend son ancienne vie et tient un journal intime.

La situation financière des Rostov est difficile, le comte est mauvais gestionnaire. Véra, la fille aînée, épouse l'officier Berg et Natacha se délie définitivement de son engagement envers Boris. La jeune fille assiste nerveusement à son premier bal en l'honneur de l'empereur. Grâce à Pierre, André invite Natacha, qu'il revoit pour la première fois, et en tombe amoureux. Dès lors il fréquente de plus en plus les Rostov ; Natacha éprouve pour lui des sentiments jusqu'alors inconnus. André révèle les siens à Pierre, surpris par la transformation de son ami. Il se rend ensuite à Lyssia Gori informer son père ; celui-ci, intransigeant, impose un délai d'un an avant le mariage. André fait enfin sa demande, au grand bonheur de la jeune fille qui accepte les longues fiançailles, mais André refuse qu'elle soit liée à sa parole.

Quatrième partie. La situation matérielle des Rostov s'aggrave, la comtesse supplie Nicolas de revenir. D'abord réticent, il se laisse envahir à nouveau par la douceur et la gaieté de la vie familiale. Au cours d'une fête de Noël, il retrouve son amour pour Sonia et lui promet le mariage, au grand mécontentement de sa mère qui espère un mariage riche. Affecté par les fiançailles de Natacha et André, Pierre retrouve ses mauvaises habitudes de noceur et sombre dans un état dépressif. L'attente est longue pour Natacha.

Cinquième partie. Alors que le prince est à l'étranger, les Bolkonsky arrivent à Moscou. Natacha leur rend visite, mais le vieux prince refuse de la voir et Marie se montre distante. Déçue et irritée, elle se lamente de l'absence de son fiancé. Lors d'une nuit à l'opéra, elle fait la connaissance d'Hélène, parvenue au comble de la notoriété, et de son frère Anatole. Éblouie par le charme de celui-ci, elle se laisse séduire pendant une soirée organisée par sa sœur. Une lettre passionnée d'Anatole la décide à fuir avec lui et à rompre avec André. Mais Sonia l'en empêche et lorsque Pierre découvre l'affaire, il révèle qu'Anatole est déjà marié. Il se charge de lui faire quitter Moscou, puis se rend chez les Bolkonsky. André est de retour. Avec une feinte animation, il remet les lettres de Natacha à Pierre et annonce son départ pour l'armée. Natacha, ayant tenté de mettre fin à ses jours, reçoit les lettres de la main de Pierre. Touché par sa détresse, il lui révèle, à demi-mot, son amour. Une nouvelle existence s'offre à lui.

Livre troisième

Première partie. 1812 : les événements de la guerre « se sont accomplis parce qu'ils devaient s'accomplir ». Napoléon et ses troupes traversent le Niémen en repoussant les cosaques. À Vilna, l'empereur Alexandre apprend l'invasion sans déclaration de guerre. Balakov est envoyé en médiateur, Napoléon le reçoit puis le renvoie : la guerre éclate. André quitte Moscou à la recherche d'Anatole, sans succès, espérant le provoquer en duel. Koutouzov est nommé général en chef. À l'état-major, André se plonge dans le travail afin d'oublier sa trahison et sa solitude. Lors d'une visite à Lyssia Gori, il constate la folie croissante de son père et son acharnement sur la princesse Marie. Barclay de Tolly, Bagration et Tormassov deviennent commandants en chef. Plusieurs camps s'opposent sur la tactique à mener face aux Français. Devant toutes les propositions de batailles, André médite sur l'inutilité de l'art militaire et rejoint l'armée active. Malgré les protestations de sa famille, Nicolas rejoint son escadron qu'à présent il commande. Plus expérimenté, il n'éprouve aucun plaisir devant les honneurs que lui procure « l'acte héroïque » accompli face à l'ennemi.

De retour à Moscou, Natacha, après avoir sombré dans la maladie, se remet peu à peu. Pierre continue sa vie mondaine ; après une rencontre franc-maçonne où il est question de l'Apocalypse, il associe Napoléon à l'Antéchrist. Pétia Rostov est obsédé à l'idée de joindre la milice. Pierre, qui aime Natacha, décide cependant de ne plus voir les Rostov. Ses penchants constitutionnels concernant la création des milices heurtent la noblesse russe réunie pour le séjour express de l'empereur à Moscou.

Deuxième partie. À la bataille de Smolensk, les armées de Tolly et Bagration se rejoignent dans la mésentente : c'est la débâcle et le retrait. Les habitants de la ville brûlent leurs maisons avant l'exode. Dans une lettre, André informe son père de la situation, Lyssia Gori n'étant située qu'à quelques kilomètres de Smolensk. Mais Marie décide de rejoindre Bogoutchavoro, la propriété d'André, non loin de là, alors que son frère les croit en route vers Moscou. En effet, le vieux prince est tombé malade après avoir voulu lever une milice. André visite Lyssia Gori abandonnée ; c'est un colonel aimé de ses soldats envers lesquels il se sent utile, mais le spectacle de cette jeunesse sacrifiée comme « chair à canon » le terrifie.

Le prince Nicolas meurt en demandant pardon à sa fille. Après l'enterrement, les villageois de Bogoutchavoro refusent de laisser leurs biens et s'opposent au départ de la princesse pour Moscou. Nicolas Rostov, en tournée de réquisition, se rend sur les terres des Bolkonsky. Il disperse les paysans et délivre la princesse Marie. Cette rencontre romanesque leur laisse à tous deux une profonde impression. André revoit Koutouzov, et comprend l'imminence d'une bataille. À Moscou, la ville s'exalte du patriotisme du gouverneur Fédor Rostoptchine.

Tolstoï expose ici le plan de la bataille de Borodino, qu'il soutient être une victoire russe conforme à la guerre menée par les Russes consistant à user les forces combattantes et les réserves ennemies.

Troisième partie. Pierre décide de se rendre à Borodino, pour « voir la guerre ». On lui explique les positions des deux armées. Il assiste à une procession religieuse où se trouve Koutouzov et rencontre Boris Droubetskoi. Puis il se rend chez André : celui-ci le reçoit d'abord froidement, puis il lui livre ses pensées sur la guerre. D'abord surpris, Pierre finit par comprendre mais l'entretien est de courte durée. Pressentant qu'il ne reverra jamais son ami, il part alors qu'André se replonge dans un souvenir heureux d'avec Natacha. La veille de la bataille, Napoléon est présenté dans son intimité, ce qui éclaire sur sa personnalité. Le lendemain, Pierre se rend sur le front auprès de l'état-major. Ne se sentant pas à sa place, il rejoint un groupe d'artilleurs au cœur de la bataille. Il assiste avec horreur à la bataille de Borodino et manque de tuer à mains nues un soldat français. Devant la résistance russe, les généraux français demandent des renforts, mais Napoléon refuse de faire intervenir sa Garde impériale. Le régiment d'André, en réserve, subit des attaques de mortier. Soudain un obus blesse le prince au ventre et il est emmené d'urgence dans une tente où se trouvent d'autres blessés. On l'opère à vif et il assiste à l'amputation d'un officier qui n'est autre qu'Anatole Kouraguine. Le voyant, le prince André pleure de douleur, de pitié, d'amour et du regret de la vie qu'il sent s'échapper. La bataille produit une impression extraordinaire sur Napoléon : malgré l'apparente victoire, son armée est « semblable à un fauve qui vient de recevoir dans le flanc une blessure mortelle ».

Quatrième partie. Les pertes russes sont énormes, c'est le repli général et la prise de Moscou par l'ennemi. Malgré les injonctions de Rostoptchine, les Moscovites quittent la ville. À Saint-Pétersbourg, Hélène s'est convertie au catholicisme afin d'épouser un prétendant étranger et demande le divorce. En fuite avec les soldats russes, Pierre tente de rejoindre Mojaïsk, mais les habitants quittent la ville et on lui apprend la mort d'Anatole et d'André. De retour à Moscou, il disparaît subitement. Les Rostov organisent leur départ dans la confusion ; Pétia est dans la milice. Natacha convainc ses parents d'accueillir les blessés dans la cour, puis de leur donner des chariots pour fuir. Alors que la famille laisse derrière elle presque tous ses biens, Sonia découvre le prince André gravement blessé dans le convoi. Tous décident de ne pas en informer Natacha. Dans les rues chaotiques de la ville, Natacha reconnaît Pierre déguisé en caftan qui lui fait un énigmatique adieu.

Du haut du mont Poklonnaïa, Napoléon observe Moscou la Sainte. On lui annonce que la ville est déserte et abandonnée aux pillards. Rostoptchine jette en pâture à une foule déchaînée un « traître à la patrie » avant de quitter la ville. Les Français entrent dans Moscou et occupent les maisons vides, quand le grand incendie se déclare. Pierre, décidé à assassiner Napoléon, se cache. Il rencontre Ramballe, un capitaine français. Au loin, les Moscovites regardent la ville brûler. Parmi eux se trouvent les Rostov. Natacha, ayant découvert la présence d'André parmi les blessés, ne songe qu'à le rejoindre. Atteint par la fièvre, celui-ci l'aperçoit comme une apparition. Il lui a pardonné et l'aime plus qu'auparavant. Dès lors, elle reste à son chevet. Pierre erre dans la ville en ruines afin de mettre son projet à exécution. Il secourt un enfant bloqué par les flammes, puis une jeune femme attaquée par des soldats. Son poignard est découvert, il est arrêté et enfermé par les Français.

Livre quatrième

Première partie. À Saint-Pétersbourg, Alexandre Ier et sa Cour apprennent l'abandon de Moscou à l'ennemi. On commente également la mort mystérieuse d'Hélène.

Nicolas est envoyé en mission à Voronège pour la remonte de sa division. Il y côtoie avec plaisir la société civile et sa tante l'informe de la présence de la princesse Marie dans la ville. La rencontre est tendue. Marie irradie d'un charme insoupçonné alors que Nicolas ressent la crainte de l'inconnu et de cet amour si différent de celui de Sonia. Marie décide de partir à la recherche de son frère qu'elle sait blessé. Au cours d'une messe, Nicolas est subjugué par la douleur et la grâce de son visage. Soudain, une lettre de la malheureuse Sonia, écrite à contre-cœur, le libère de son engagement. Il apprend également la présence du prince André auprès de Natacha et en informe Marie.

Pierre est amené devant le général Davout : il est condamné à mort comme espion et incendiaire. Au moment de l'exécution, alors qu'il attend la mort, il découvre qu'il est gracié. En prison, il rencontre Platon Karataïev, un soldat, symbole accompli pour Pierre de l’esprit de simplicité et de vérité, qui lui redonne espoir. La princesse Marie se rend au chevet de son frère et est accueillie avec ferveur par Natacha et les Rostov. Cependant, la blessure d'André est très grave. Malgré les soins et la présence aimante de Natacha, une nuit, la certitude de la mort s'impose à lui. Au bout de quelques jours, il meurt dans les bras de Marie et Natacha.

Deuxième partie.Tolstoï expose longuement la fatalité de l'échec français. L'armée russe continue sa retraite vers la route de Taroutino, et prépare la bataille du même nom. Moscou est occupée depuis un mois, l'empereur russe n'a accepté aucune demande d'armistice et les Français se disloquent dans la ville en cendres. Napoléon, acculé par la bataille de Taroutino et l'état moral de ses troupes, décide de quitter Moscou non sans avoir pillé la cité.

En prison depuis un mois, Pierre trouve l'apaisement tant recherché de son âme. Grâce à la privation et à l'inconfort, il atteint avec joie un « calme moral » et une humilité qui le changent à jamais. Les soldats français le tiennent en sympathie, car c'est un homme instruit qui parle leur langue. C'est alors que la retraite commence : les prisonniers sont emmenés vers un voyage dont ils ne connaissent pas l'issue. La Grande Armée commence son long chemin de retour, au seuil de l'hiver, à des milliers de kilomètres de chez elle. Pour Koutouzov, la Russie est sauvée, il ne reste qu'à laisser faire la débâcle, malgré l'opposition des généraux. Plusieurs attaques russes sont lancées, mais « l’armée française serra les rangs, et poursuivit, en fondant peu à peu, sa route fatale vers Smolensk. »

Troisième partie. Suivant la logique de « guerre de résistance », Denissov et Dolokhov préparent l'attaque d'un contingent français, afin de libérer des prisonniers russes. Un messager arrive auprès de Denissov qui reconnaît le jeune Pétia. Enthousiaste et téméraire, celui-ci part en mission d'espionnage sur proposition de Dolokhov. Dans le camp français, il glane des informations précieuses et force l'admiration émotive de Pétia. Le lendemain, Pétia est tué brutalement par balle lors de l'attaque, sous les yeux de Denissov et Dolokhov. Parmi les prisonniers libérés se trouve Pierre. Celui-ci, tout comme les autres, a subi la faim, le froid et les conditions extrêmes des prisonniers d'une armée en déroute. Son compagnon Karataïev, trop affaibli, a été exécuté en chemin. Les grands froids commencent, la retraite des Français devient tragique.

Quatrième partie. Le deuil et la douleur de Natacha et Marie sont immenses, mais la réalité reprend cependant ses droits ; Marie doit s'occuper de son neveu dont elle est la seule famille et les Rostov apprennent avec horreur la mort de Pétia. La comtesse Rostov sombre dans la dépression et ce coup est fatal pour la santé du comte. Natacha soigne jusqu'à l'épuisement sa mère, qui lentement se remet. La princesse Marie projette son retour à Moscou en emmenant Natacha dont l'état de santé inquiète tout le monde. À la bataille de Krasnoï, les Russes épuisés harcèlent une armée napoléonienne en débandade ; les morts jalonnent le repli des Français. Le passage de la Bérézina est dramatique pour les deux camps, mais se solde en une victoire russe. Napoléon abandonne son armée. Koutouzov prend sa retraite dans l'ingratitude générale.

Pierre, en convalescence à Oriol, semble toujours le même, mais sa tolérance nouvelle lui attire la sympathie de tous. Plus juste et réfléchi, il en devient par conséquent plus efficace dans ses décisions. De retour à Moscou, il reprend contact avec le monde et rend visite à la princesse Marie. Il y rencontre Natacha, sans la reconnaître, et son amour lui revient avec force. Au cours d'une soirée, tous trois s'épanchent intimement sur la mort d'André et sur les souffrances de Pierre. Natacha sort de son deuil sous les yeux de Marie, un nouveau bonheur avec Pierre s'offre à elle.

Épilogue

En 1813, Natacha et Pierre se marient et s'installent à Saint-Pétersbourg. Le vieux comte Rostov meurt quelque temps plus tard, laissant des dettes immenses et insoupçonnées à son fils Nicolas. Celui-ci regagne Moscou et, malgré différents conseils, accepte l'héritage. Il quitte l'armée pour un poste administratif. Vivant dans un petit appartement avec sa mère et Sonia, il s'acharne tant bien que mal à rembourser les dettes et à subvenir aux besoins du foyer. Il cache aux Bézoukhov l'état de ses finances. Alors que la comtesse l'incite à renouer avec la princesse Marie, il s'offusque de l'idée d'une union à des fins matérielles. Ses sentiments pour la malheureuse Sonia ne sont plus que de la reconnaissance et de l'affection. La princesse Marie se rend à Moscou où elle découvre la situation des Rostov. Lors d'une visite, elle se heurte à la froide distance de Nicolas. Puis, lors d'une seconde entrevue, la glace rompt enfin, un avenir conjoint leur apparaît possible.

En 1820, Nicolas s'occupe du domaine de Lyssia Gori et réussit à payer les dettes du comte Rostov au bout de quatre ans. C'est un seigneur respecté qui rentabilise le domaine et semble comblé par cette vie campagnarde. Grâce au soutien moral de Marie, avec qui il forme un couple uni, Nicolas tente d'être plus respectueux et moins coléreux avec ses paysans, qu'il aime profondément sans se l'avouer. Ils reçoivent régulièrement les Bézoukhov. Natacha est devenue une mère de famille exclusivement dévouée aux siens, jusqu'à en négliger son apparence. Elle voue une admiration sans bornes à son époux, Pierre, qui est en effet respecté de tous pour sa bonté, sa sagesse et son intelligence. Il suscite en particulier la dévotion du jeune Nicolas, le fils d'André, sensible et intelligent. Au cours d'une soirée, Pierre parle à Nicolas et Denissov, resté très proche des Rostov, de la formation probable d'une opposition à la politique autoritaire et réactionnaire de l'empereur. Alors que Nicolas s'emporte, tenant le devoir et le respect du gouvernement au-dessus de tout, Pierre lui oppose des arguments réfléchis et humanistes. La discussion tourne presque à la dispute, Nicolas promet d'obéir aux ordres d'Arakteïev s'il doit exécuter des putschistes, y compris Pierre. Les esprits se calment lorsque tous découvrent la présence du jeune Nicolas. Celui-ci demande à Pierre s'il est vrai que son père partage ses idées ; Pierre acquiesce à contre-cœur. La nuit, le jeune Nicolas fait un rêve : il est aux côtés de son oncle Pierre face à son autre oncle Nicolas, menaçant. Pierre devient le prince André, ce père auquel il voue un culte passionné et il jure d'accomplir de grandes choses.

1956 : King Vidor, War and Peace. Avec : Audrey Hepburn (Natacha Rostov), Henry Fonda (Pierre Bezukhov), Mel Ferrer (Prince Andrey Bolkonsky), Vittorio Gassman (Anatole Kuragin). 3h30.

1967 : Sergei Bondarchuk, Voyna i mir. Avec : Lyudmila Savelyeva (Natacha Rostov), Vyacheslav Tikhonov (Andreï Bolkonski), Irina Gubanova (Sonia), Antonina Shuranova (Princesse Maria), Sergei Bondartchouk (Pierre Bezoukhov). 7h00.

1975 : Woody Allen, Love and Death (Guerre et amour). Avec : Woody Allen (Boris), Diane Keaton (Sonja), Féodor Atkine (Mikhail), Jessica Harper (Natasha), James Tolkan (Napoleon). 1h25.


Anna Karénine
1877

Russie, 1874, la belle et ardente Anna Karénine jouit de tout ce à quoi ses contemporains aspirent : mariée à Karénine, un haut fonctionnaire du gouvernement à qui elle a donné un fils, elle a atteint un éminent statut social à Saint-Pétersbourg. À la réception d'une lettre de son incorrigible séducteur de frère Oblonski, la suppliant de venir l'aider à sauver son mariage avec Dolly , elle se rend à Moscou. Au cours de son voyage, elle rencontre la comtesse Vronski que son fils , un charmant officier de la cavalerie, vient accueillir à la gare. Quelques brefs échanges suffisent pour éveiller en Anna et Vronski une attirance mutuelle.

Oblonski reçoit également la visite de son meilleur ami Levine, un propriétaire terrien sensible et idéaliste. Éprit de la soeur cadette de Dolly, Kitty, il la demande gauchement en mariage, mais Kitty n'a d'yeux que pour Vronski. Dévasté, Levine se retire à Pokrovskoïe et se consacre entièrement à la culture de ses terres. Mais le coeur de Kitty est lui aussi brisé quand elle prend conscience, lors d'un grand bal, de l'infatuation réciproque d'Anna et Vronski.

Anna, désorientée, rentre à Saint-Pétersbourg, mais Vronski l'y suit. Elle s'évertue à reprendre sa calme vie de famille mais son obsession pour le jeune officier ne cesse de la tourmenter. Elle s'abandonne alors à une relation adultère qui scandalise toute l'aristocratie locale. Le statut et la respectabilité de Karénine sont mis en péril, le poussant à lancer un ultimatum à sa femme. Dans sa recherche éperdue de bonheur, Anna révèle au grand jour l'hypocrisie d'une société obsédée par le paraître. Incapable de renoncer à sa passion, elle fait le choix du coeur.

1914 : Vladimir Gardine, Anna Karenina. Avec : Mariya Germanova (Anna Karenina), Vladimir Shaternikov (Karenin), Mikhail Tamarov (Vronsky), Zoya Barantsevich (Kittie), V. Obolensky (Levin).

1927 : Edmund Goulding. Avec : John Gilbert, Greta Garbo, George Fawcett

1935 : Clarence Brown. Avec : Greta Garbo, Fredric March, Freddie Bartholomew

1948 : Julien Duvivier. Anna Karenine. Avec : Vivien Leigh, Ralph Richardson, Kieron Moore,

1967 : Alexandre Zarkhi. Avec : Tatyana Samojlova, Anastasiya Vertinskaya

1997 : Bernard Rose. Avec : Sophie Marceau, Sean Bean, Alfred Molina.

2007 : Darezhan Omirbaev, Shuga. Avec : Alnur Turgambayeva (Chouga), Aidos Sagatov (Bronsky). 1h28.

2012 : Joe Wright, Anna Karenina. Avec : Keira Knightley (Anna Karénine), Jude Law (Karenine), Aaron Taylor-Johnson (Vronsky), Matthew MacFadyen (Oblonsky), Eric MacLennan (Matvey), Kelly Macdonald (Dolly), Olivia Williams (la comtesse Vronski), Domhnall Gleeson (Levine), Alicia Vikander (Kitty). 2h11.


La Sonate à Kreutzer
1889

Au début du printemps, lors d’un voyage de plusieurs jours en train, le narrateur est dans un compartiment avec trois personnes depuis le départ du train. Une femme déjà âgée, un ami à elle qui se révèlera être un avocat et un homme sans âge aux cheveux blancs.

La femme et l’avocat parlent des relations homme-femme et de l’augmentation du nombre de divorces, l’homme aux cheveux blancs qui était jusque-là taciturne se joint à la conversation et prétend que l’amour n’existe pas, qu'il s’agit tout au plus d’une attirance physique qui ne dure pas. Puis il se présente, il s’appelle Pozdnychev et il a tué sa femme.

Pozdnychev raconte au narrateur sa vie. Il a commencé à fréquenter les prostituées alors qu’il n’avait pas encore seize ans. À trente ans, il se considère comme un fornicateur mais, n’ayant pas abandonné l’idée de se marier, il choisit la jeune fille la plus pure qu’il puisse trouver. La lune de miel est un échec après trois jours et « l’épuisement de la sensualité». Sa femme se retrouve enceinte immédiatement, elle aura cinq enfants en huit ans.

L’incompréhension dans le couple fait place au dédain puis à la haine. Après une dispute particulièrement orageuse, sa femme fait une tentative de suicide.

C’est à ce moment que Pozdnychev présente Troukhatchevski à sa femme. C’est un excellent joueur de violon et justement elle s’est remise depuis peu au piano. Les deux parlent musique et décident de faire une répétition puis un petit récital chez le couple. Lors de la soirée, Troukhatchevski et sa femme jouent la sonate à Kreutzer de Beethoven. La soirée est une réussite, mais Pozdnychev ressent la morsure de la jalousie en constatant l’entente qui s'est créée entre sa femme et Troukhatchevski. Il est convenu que ce dernier doit repasser dans une semaine.

Le surlendemain, Pozdnychev part en province. Il reçoit une lettre de sa femme. Elle a reçu la visite de Troukhatchevski. Cette visite non prévue rend Pozdnychev fou de jalousie. Il ne dort pas de la nuit, repart à l’aube à Moscou et, pendant le long voyage, imagine des scénarios entre sa femme et Troukhatchevski. Dans le train, il est comme un fauve en cage.

Quand il arrive chez lui à minuit, il prend un poignard, rentre dans la pièce où sont sa femme et Troukhatchevski. Ce dernier fuit, Pozdnychev poignarde sa femme et s’enferme dans son cabinet. Deux heures plus tard, sa belle-sœur lui demande de venir parler à la mourante, il lui demande pardon.

Il fera onze mois de prison avant le procès et sera acquitté : c’est un drame de la jalousie et il était le mari trompé. Ses enfants sont maintenant dans sa belle-famille. Il vient d’aller les voir, mais on ne les lui confiera pas.

1914 : Vladimir Gardine, Kreitserova sonata. Avec : Boris Orsky (Poznyshev), Yelizaveta Uvarova (Sa femme), Lidiya Sychyova (Sa mère), Mikhail Tamarov (Leon Tolstoï). 0h42.

1956 : Eric Rohmer. La sonate à Kreutzer. Avec : Jean-Claude Brialy (Trukhacevskij), Françoise Martinelli (La femme de Trukhacevskij), Rohmer (Poznyecev). 0h50.


Le faux coupon
1911

1983 : Robert Bresson, L'argent. Avec : Christian Patey (Yvon Targe), Vincent Risterucci (Lucien), Sylvie Van den Elsen (Vieille dame), Marc-Ernest Fourneau (Norbert), Didier Baussy (Photographe), Caroline Lang (Elise). 1h30.

Comme son père n'a pas voulu lui donner plus d'argent de poche que d'habitude, Norbert se fait passer par Martial un faux billet de 500 F. Afin d'avoir de la "vraie" monnaie, les deux jeunes gens vont écouler le billet chez un commerçant-photographe. Celui-ci, s'apercevant après coup que le billet est faux, va lui-même s'en débarrasser en le refilant à un jeune livreur, Yvon....

Retour