Editeur : Carlotta-Films, septembre 2010. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 20€

Suppléments :

  • Conversation entre Victor Erice et Antonio Lopez (38 mn) Dans cette émission d’époque diffusée par la télévision espagnole TVE2, le réalisateur et le peintre reviennent sur le tournage du Songe de la lumière et les thèmes abordés dans le film. .
  • Deux scènes coupées (18 mn) Les Ménines : Antonio López et Enrique Gran discutent du célèbre tableau de Vélasquez. La visite des amis : prise alternative de la visite des peintres chez Antonio López.

Automne 1990, à Madrid. Le peintre Antonio López commence un nouveau tableau dans le jardin de sa maison. Il choisit un thème qu’il a maintes fois traité par le passé, la maturation de l’arbre fruitier, et s’intéresse à un cognassier qu’il a lui-même planté. Néanmoins, le peintre pousse sa réflexion et tente, pour la première fois, de représenter également la lumière du soleil. Au fil des jours, le tableau prend forme, mais la pluie automnale redouble de vigueur et le cognassier commence à flétrir irrémédiablement…

Le songe de la lumière est un documentaire sur un peintre qui tente de représenter un cognassier et le trajet de la lumière sur lui. Du fait des pluies incessantes d'octobre, il ne peut terminer sa toile à l'huile et entreprend durant tout le mois de novembre d'exécuter un dessin au fusain. Début décembre, les coings tombent de l'arbre et il renonce. Il accepte alors d'être le modèle de sa femme pour un tableau hyperréaliste. Il s'endort et rêve d'une caméra qui illumine le cognassier. A printemps les anciens fruits sont pourris, les nouveaux mûrissent aux branches.

Un documentaire sur la simple beauté du travail de peintre

Erice rejette un cinéma qui montrerait un artiste solitaire poursuivant une chimère qui réagirait avec emphase selon l'iconographie de l'artiste romantique au cinéma incarnée par La vie passionnée de Vincent Van Gogh.

Ici, d'une part seul le cadre de travail est filmé. Pepe, le peintre-maçon et les maçons polonais étaient là. Enrique a été invité à passer comme il le fait fréquemment. Seule Mari n'est pas là d'habitude. Il n'y avait pas de scénario et rien d'écrit.

D'autre part ce n'est pas ici la réussite de l'oeuvre qui importe. Le tableau est remisé à la cave au bout d'une heure et dix minutes. La maîtrise et le génie du peintre ne chercheront jamais à être "prouvés". Le cinéma, à moins d'un commentaire savant, ne peut attester de la valeur d'une oeuvre d'art qui n'est définie que de façon externe par l'histoire officielle de le peinture. Ce à quoi s'attache ici Erice c'est à la simple beauté du travail du peintre, son émerveillement, sa proximité avec la nature mais aussi son immersion dans le Madrid contemporain.

L'atelier n'est pas situé dans un jardin impressionniste, isolé dans la nature. C'est le jardin d'une grande ville moderne, saturée de bruits, près de la gare de Chamartin, avec la présence quotidienne des images du téléviseur, du "piruli", l'antenne de télévision, arbre électronique face au petit arbre qui renvoie au mystère de la nature.

Victor Erice a décidé de faire le film à partir du moment où il a su que Antonio Lopez s'apprêtait à peindre son arbre. Il avait aussi en tête le rêve qui apparaît à la fin comme un mystère à peine dévoilé des rapports entre cinéma et peinture. Erice s'est demandé si la lumière de la caméra était en partie responsable de la pourriture des coings. La peinture est proche de la civilisation millénaire alors que le cinéma est un art brutal, mécanique, cruel et artificiel. La nature est indifférente tout autant à la splendeur qu'à la décomposition. C'est à cette terrible douceur qu'essaie de tendre Le songe de la lumière.

Conversation entre Victor Erice et Antonio Lopez (38 mn)

Le film pourrait être un documentaire sur la peinture d'un cognassier et le trajet que parcourt la lumière sur lui. Trois directeurs de la photographie et trois mois de tournage ont aussi permis qu'il s'agisse d'une réflexion sur la vie, le temps qui passe, l'interaction entre les choses.

Victor Erice a décidé de faire le film à partir du moment où il a su que Antonio Lopez s'apprêtait à peindre son arbre. il avait aussi en tête le rêve qui apparaît à la fin comme un mystère à peine dévoilé

Erice rejette un cinéma qui montrerait un artiste solitaire poursuivant une chimère qui réagirait avec emphase selon l'iconographie de l'artiste romantique au cinéma incarnée par la vie et l'œuvre de Van Gogh. Ici, seul le cadre de travail est filmé et importance de l'attente.

Il n'y avait pas de scénario et rien d'écrit. Pepe, le peintre-maçon et les maçons polonais étaient là. Enrique a été invité à passer comme il le fait fréquemment. Seule Mari n'est pas là d'habitude.

Erice s'est demandé si la lumière de la caméra était en partie responsable de la pourriture des coings. La peinture est proche de la civilisation millénaire alors que le cinéma est un art brutal, mécanique, cruel et artificiel. La nature est indifférente tout autant à la splendeur qu'à la décomposition

L'atelier n'est pas situé dans un jardin impressionniste, isolé dans la nature. C'est le jardin d'une grande ville moderne, saturée de bruits, près de la gare de Chamartin, avec la présence quotidienne des images du téléviseur, du "piruli", l'antenne de télévision, arbre électronique face au petit arbre qui renvoie au mystère de la nature.


 

 

 
présente
 
Le songe de la lumière de Victor Erice