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Le Coffret Antonioni : Le désert rouge, Chronique d'un amour, La dame sans camélias

Editeur : Carlotta-Films, septembre 2006. Coffret 3DVD : Le désert rouge, Chronique d'un amour, La dame sans camélias. 60 €

Suppléments :

"Le(s) sens suspendu(s)" : entretien avec Clotilde Simond enseignante de cinéma à l'Université Paris III (17')

Sujet moderne : Ta névrose c’est celle de tout le monde. Le personnage n’est pas une singularité psychologique mais le représentant de l’universel du sujet moderne.
A la fin du XIXe siècle, le monde industriel était gris, maintenant il y a de la couleur et c’est le monde industriel qui produit de la couleur. Il croit dans le monde moderne et l’industrie mais cela a un coût: la déperdition du vert. Pafrois Ton sur ton, harmonie du paysage. Presque plus de dialogues. Les paroles sont fonctionnelles. Transformation du monde naturel du monde industriel. Décrire un milieu, symbole du progrès, du monde moderne.

"Les écrans de la ville" : entretien avec Antonioni, novembre 1964 (11')

L'idée du film est venue à Antonioni en visitant Ravenne, près de chez lui, Ferrare. Il y était venu cinq fois au moins déjà (notamment pour une compétition de tennis) mais  cette fois là été marqué par la transformation du monde naturel en monde industriel. Cette impression extraordinaire l'a ainsi poussé à décrire un milieu, celui du progrès et de la vie moderne.

Antonioni n’est pas contre le progrès, "ce serait inutile, c’est inexorable". Dans une révolution, on souffre quand on ne s'adapte pas. Mais s'adapter au monde moderne peut être pénible. Il y a un panoramique dans le film s'en allant d'abord vers la mer et qui panote ensuite vers industrie : la ligne riche des usines est plus belle esthétiquement que la ligne uniforme des pinèdes. On sent l’homme, alors que derrière la pinède il n'y a rien : un monde sauvage, les animaux qui m'intéressent moins.

Il n'a pensé à aucun peintre en faisant le film. Au cinéma, il aime le rythme des couleurs, ce que l’on ne trouve pas en peinture. Les couleurs sont fonctionnelles : si je pense que la couleur est utile pour suggérer quelque chose, je la peins. Il met les couleurs dont il a besoin, mais pas toujours celles existantes. Il a ainsi brûlé une prairie, badigeonné des maisons. Le film commence par une grève dans une immense usine de près de 4000 ouvriers, prés d'un bois. Le vert ne lui semble pas juste, il veut  peindre le bois en gris (du blanc sur  le vert). Il a fait peindre une nuit entière avec une immense pompe qui envoie de la peinture blanche comme une fumée. Mais le soleil du matin a empêché de tourner car, à contre-jour, le bois paraissait noir.

Enlever le vert : peindre le bois en blanc et le faire ainsi apparaitre gris

Antonioni s'intéresse aux névrosées. Le personnage de Monica Vitti est névrosé. Ce n’est pas le monde moderne qui a provoqué la névrose. Elle était déjà là. Le milieu provoque l’éclat de cette crise. C'est un personnage différent de L’avventura où elle est normale, bourgeoise, exprimait des sentiments normaux, avec une psychologie normale. Dans L’éclipse, elle est déjà un peu plus près de ce film-là. C'était toutefois une fille plus sage qui cherche à trouver une solution. Dans Le désert rouge, elle est presque schizophrène ;  et ne sait pas comment résoudre son problème. Des névrosés, Antonioni en connait beaucoup et chaque geste est pris de la réalité. Dans son film, il n'y a pas de symboles. Il y a des des hommes, des femmes dont il cherche à approfondir la psychologie.

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