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Suppléments :
A partir de 1973, Kijû Yoshida réalise " Beauté de la beauté ", une entreprise d'une ampleur monumentale qui ne peut être comparée qu'à celle de l'uvre télévisuelle de Rossellini ou à la série Palettes d'Alain Jaubert. Sont sélectionnés ici parmi les 94 chapitres qui composent cette uvre-somme, 20 épisodes (8 heures sur 38) consacrés à des maîtres de la peinture occidentale.
La préface de Mathieu Capel (10 mn)
Yoshida réalise la série Beauté de la beauté après une opération des intestins et un état de stress insupportable alors qu'il aborde ses quarante ans. Il a alors réalisé seize films en treize ans et vient de terminer sa trilogie politique : Eros + Massacre (1969), Purgatoire eroica (1970) et Coup d'état (1971) dans laquelle il a atteint une forme d'aboutissement artistique et qui clôt son histoire du XXe siècle japonais. Pour garder son intégrité physique aussi bien que pour renouveler son rapport au cinéma, il accepte la proposition d'une chaine de télévision, Chanel 12, d'un documentaire sur un joueur de baseball puis d'une série documentaire sur l'art qui sera projetée tous les samedis soir à la télévision japonaise. Yoshida quitte le Japon à l'automne 1973 et la série commence sa diffusion au début de 1974 pour se terminer quatre ans plus tard au début de 1978 alors que Yoshida a fini de tourner son 94e épisode à l'automne 1977. Il est le concepteur, l'auteur des recherches et du commentaire et le metteur en scène de sa série. Il loue les services d'une équipe technique dans chacun des pays traversés (un chef opérateur et un preneur de son). Sei Ichiyanagi, le grand compositeur de musique contemporaine, avec lequel il travaille depuis 1965 y adjoint ensuite la musique. Une première série est consacrée à cinq siècles d'art européen : de la renaissance italienne jusqu'au XIX siècle français. Chaque peintre bénéficie de deux à quatre épisodes. Les trois premiers ensembles : Léonard de Vinci, Grunwald, La Tour sont commentés par un professionnel de la télévision mais Yoshida trouve qu'il manque le trajet qu'il effectue jusqu'à l'uvre d'art. Il doit se présenter à l'uvre d'art. Pour prolonger la voix off il finit par entrer lui-même dans le cadre. Puis en tant que cinéaste, il fait silence pour s'exposer à ce que lui dit l'uvre d'art. Le ton est ainsi monocorde et la répétitivité des formes et la discrétion du dispositif assumées. Le film débute par un panoramique qui monte de la chaussée aux toits pour présenter le bâtiment. Yoshida s'approche de l'uvre d'art, isole des motifs, des couleurs en pointant (ce que se refuseront les Straub) telle ou telle partie du tableau pour la commenter. Une deuxième série dix épisodes (4 heures) sera consacrée à l'Egypte ancienne où on lui permet d'entrer dans les tombeaux des pyramides puis à la Sicile et à d'autres zones géographiques qui sont alors l'unité des épisodes plus que les artistes. Une troisième série est consacré à l'art japonais, classique (Utamaro, Hokusai..) et contemporain. Fin 1977, Mariko Okada, son actrice et épouse le met en garde contre le danger à poursuivre cette série dans laquelle il finirait par se perdre.
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présente
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Beauté
de la beauté de Kijû Yoshida
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