Le musée des Beaux-Arts de Caen présente, sur 6 000 m², un vaste panorama de la création du XVe au XXIe. siècle. Il conserve lune des plus riches collections de peinture des musées en régions pour les XVIe et XVIIe siècles italien, français, flamand et hollandais (Cosme Tura, Le Pérugin, Véronèse, Le Tintoret, Le Guerchin, Giordano, Poussin, Champaigne, Rubens, Ruysdael...).
En 1801, le gouvernement avait choisit 15 villes pour y déposer les œuvres d’art confisquées aux émigrés ou acquises au cours des guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Une fois le lieu destiné à les accueillir ayant été choisi (une aile de l’ancien séminaire des Eudistes), 46 toiles sont envoyées en 1804 à Caen, soit le plus gros contingent après celui de Lyon.
Parmi les artistes représentés, les plus connus sont Pérugin, Tintoret, Simon Vouet, Poussin, Philippe de Champaigne et Rubens. Plus tard, d’autres envois (1806 ; 1811 ; 1863) complètent la collection. Aujourd’hui encore, le musée du Louvre, le musée d’Orsay et le musée national d’Art moderne procèdent à des dépôts de premier ordre. Ceux-ci sont complétés par de nombreux dons et legs (des centaines de tableaux et des milliers d’objets divers) et par une politique d’acquisition régulière, dès les années 1820 et surtout depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.
Du 7 juin au 7 juillet 1944, la ville de Caen est bombardée par les alliés, le musée est détruit, une grande partie des œuvres qui n’avaient pas pu être mises en lieu sûr disparaissent. Il faut attendre 1967 pour qu’un nouveau site soit choisi pour y implanter le musée. Il s’agit de la cour du vaste château fort construit vers 1060 par Guillaume le Conquérant. Le nouvel édifice, sur deux niveaux, permet de bien mettre en valeur les collections. Celles-ci concernent trois grandes écoles : l’Italie, la France et les écoles du Nord.
Le XVIIIe siècle est représenté à travers
des portraitistes et des paysagistes français et italiens (Rigaud,
Tournières, Boucher, Lancret, Tiepolo...) tandis que le XIXe
siècle se dévoile autour des peintres romantiques et réalistes
(Géricault, Delacroix, Courbet) ou encore Corot et les paysagistes
de Barbizon.
La Normandie comme lieu dinspiration est également présente grâce à Monet, Boudin, Lebourg puis, au delà de limpressionnisme, Vuillard, Bonnard, Marquet, Dufy. Le XXe siècle souvre sur le cubisme français tandis que la période contemporaine se déploie autour de grands thèmes tels lallégorie, lespace et la lumière (Balthus, Joan Mitchell, Vieira da Silva, Rebeyrolle, Debré, Pincemin, Sicilia, Neumann, Barcelò...).
Le parcours commence par l’Italie des XIV au XVIe siècle avec, en particulier, Le Mariage de la Vierge (1504) et Saint Jérôme dans le désert, tous deux du Pérugin ; le Saint Jacques (1475-1480) de Cosmè Tura ; la Pietà de Luis de Moralés et une Vierge aux rochers de Lombardie d’après Léonard de Vinci.
La salle suivante réunit des tableaux, pour la plupart de grand format, de la Venise du XVIe siècle. On remarque l’Apparition du Christ à saint Pierre et saint Paul et Judith et Holopherne de Véronèse ; la Descente de Croix de Tintoret ; l’Annonciation de Bordone et surtout le très curieux Baptême du Christ de Lambert Sustris.
On aborde ensuite le XVIIe siècle, en Italie puis en France. Pour l’Italie on peut s’intéresser au Coriolan supplié par sa mère par Guerchin ; au Couronnement d’épines d’après Ribera ; à l’Enlèvement d’Hélène par Giordano et aussi à la grandiose Victoire de Tullus Hostilius sur les forces de Veies et de Fidena parLe Cavalier d’Arpin. La France est particulièrement représentée par le Saint Charles Borromée donnant la Communion de Mignard ; La Vierge et l’Enfant à l’ange et L’Homme à la figue de Simon Vouet ; La Charité de Le Brun ; Vénus pleurant Adonis de Poussin et par le célèbre Le Vœu de Louis XIII de Philippe de Champaigne.
Nous laissons ces vastes salles aux canapés confortables pour les petites salles où sont rassemblés les tableaux des Écoles du Nord du XVe au XVIIe siècle. Parmi les tableaux les plus remarquables citons, en dehors des nombreux paysages, Vénus et Adonis (1614) de van Haarlem ; La Vierge à l’Enfant de van der Weyden ; Le Dénombrement de Bethléem de Pieter Bruegel Le Jeune ; Marie-Madeleine pénitente de Johannes Moreelse ; un Portrait de dame âgée de Frans Floris ; le Combat d’Hercule et d’Acheloüs de Coypel et le Triomphe de l’Amour, un grand format d’après Frans II Francken. Retour dans les grandes salles pour admirer les tableaux des Flandres du XVIIe siècle, dont plusieurs sont de grande taille comme l’Abraham et Melchisédech de Rubens ou l’Adoration des bergers de Bertholet Flemal. Citons aussi L’Assomption de la Vierge, une huile sur cuivre de Rubens, la Danse paysanne de van Yperen et l’étonnant Intérieur d'office ou Nature morte de gibier, de volaille et de fruits de Frans Snyders.
Taddeo di Bartolo | Sainte Catherine d’Alexandrie | Italie | 1420 | |
Rogier van der Weyden | La vierge à l'enfant | Frandres | 1445 | |
Cosmé Tura | Saint Jacques | Italie | 1475 | |
Le Perugin | Le mariage de la vierge | Italie | 1500 | |
Le Perugin | Saint Jérôme dans le désert | Italie | 1502 | |
Cima da Conegliano | Vierge à l'enfant entre Saint Georges et Saint Jacques | Italie | 1511 | |
Salle 2 : Italie XVIe : couleurs vénitiennes | ||||
Sustris | Le baptême du Christ | Italie | 1543 | |
Paris Bordon | L'annonciation | Italie | 1550 | |
Le Tintoret | Descente de croix | Italie | 1559 | |
Le Tintoret | La Cène | Italie | 1566 | |
Paolo Véronèse | Judith et Holopherne | Italie | 1581 | |
Salle 2A : Flandres XVIIe | ||||
Pieter Brueghel | Dénombrement de Bethléem | Flandres | 1610 | |
Cornelisz van Haarlem | Vénus et Adonis | Flandres | 1614 | |
Salle 3 : Europe XVIIe : Baroque
et clacissisme
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Pierre-Paul Rubens | Abraham et Melchisédech | Hollande | 1618 | |
Philippe de Champaigne | Le voeu de Louis XIII | France | 1637 | |
Le Guerchin | Coriolan supplié par sa mère | Italie | 1643 | |
Luca Giordano | L'enlèvement d'Hélène | Italie | 1683 | |
Salle 4 : Europe XVIIe : Baroque et clacissisme | ||||
Nicolas Poussin | Vénus pleurant Adonis | France | 1625 | |
Philippe de Champaigne | L'annonciation | France | 1633 | |
Philippe de Champaigne | La samaritaine | France | 1648 | |
Charles Le Brun | La charité | France | 1645 | |
Andrea Sacchi | Didon abandonnée | Italie | 1660 | |
Jacob Jordaens | Tête d'étude : Abraham Grapheus | Hollande | 1678 | |
Salle 6 : Hollande, FLandres XVIIe : Vanités et scènes de genre | ||||
Johan Moreelse | Marie-Madeleine pénitente | Hollande | 1630 | |
Adriaen van Ostade | Porc ecorché | Hollande | 1650 | |
salle 7: Hollande, Flandres XVIIe : paysages | ||||
Salle 8: Hollande, Flandres XVIIe : portraits | ||||
Gallerie 9A : Natures mortes | ||||
Frans Snyders | Intérieur d'office | 1635 | ||
Gallerie 9B : Portraits | ||||
Hyacinthe Rigaud | Portrait de Marie Cadenne | 1684 | ||
Hyacinthe Rigaud | Portrait du comte de Coigny | 1684 | ||
Salle 10 : XVIIe | ||||
Andrea Pozzo | Ange gardien | Italie | 1694 | |
Salle11 : XVIIe | ||||
Retour en France avec des tableaux du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. La plupart des peintres sont représentés. Citons pêle-mêle Vigée-Lebrun, Boucher, Tournières, Lépine, Henry Moret, Boudin, Guillaumin, Delacroix, Daubigny, Monet, Chassériau, Géricault, le baron Guérin, Gérôme, Scheffer, Van Dongen, Bonnard, Denis, Valadon, Dufy, Marquet, pour ne mentionner que les plus connus. Parmi les dizaines d’autres artistes, il y a des peintres régionaux très intéressants. Le musée possède aussi des tableaux de contemporains, comme Soulages, et un parc de sculptures, tout autour du musée, où l’on trouve à côté de La Grande Ombre de Rodin et le Grand Guerrier de Bourdelle, One Man, nine animals (1999) de Huang Yong Ping et Lou (2015) de Jaume Plensa. Un très beau musée, riche et varié, qui vaut le détour. R.P. Musée des Beaux-Arts, 14 Caen. Lien : mba.caen.fr.
Salle 12 : XVIIIe |
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François Boucher | Pastorale | France | 1740 | |
Etienne Jeaurat | Le festin de Daphnis et Chloé | France | 1750 | |
Salle 14 : Pré-impressionnisme | ||||
Camille Corot | Les chevriers de Castel Gondolfo | France | 1866 | |
Gustave Courbet | La dame aux bijoux | France | 1867 | |
Salle 16 : Inspiration Normande | ||||
Eugène Boudin | La plage de Deauville | France | 1863 | |
Gustave Courbet | Paysage de mer | France | 1872 | |
Claude Monet | La Manneporte, reflets sur l'eau | France | 1886 | |
Raoul Dufy | Le marché aux chevaux | France | 1904 | |
Salle 18 | ||||
Zoran Music | Nous ne sommes pas les derniers | Croatie | 1970 | |
Nadjia Mehadji | Icare | Maroc | 1986 | |
Salle 19 : Reyberolle, Pincemin, Garouste, Paladino | ||||
Mimmo Paladino | Sans titre | Italie | 1988 | |
Salle 20 : Debré, Mitchell | ||||
Joan Mitchell | Champs | USA | 1990 |
En 1971, le nouveau musée, construit par Jean Merlet dans le château de Caen, est inaugurée. Parallèlement la nouvelle conservatrice, Françoise Debaisieux, entame une nouvelle politique d’acquisition se concentrant sur les écoles françaises, italiennes et flamandes du XVIIe siècle. Cette politique est soutenue par les dépôts du musée du Louvre. En 1982, le Musée des beaux-arts de Caen est promu "musée classé", reconnaissant ainsi l’importance des collections et la vitalité de la politique visant à enrichir ces dernières.
En 1988, Alain Tapié succède à Françoise Debaisieux. Il organise de grandes expositions et fait ajouter en 1994 une nouvelle aile construite par Philippe Dubois. Le nouveau conservateur étoffe les collections en faisant l’acquisition d’œuvres contemporaines. Suite à cette extension, le musée obtient en 1995, au titre de son architecture et de son programme, le Grand Prix National des Musées décerné par le ministère de la Culture.
Depuis 2007, le musée est au centre du Parc des Sculptures, aménagé dans le château, à l’initiative de Patrick Ramade, conservateur en chef, directeur du musée de 2004 à 2014. À la suite de son départ à la retraite , la direction du musée est confiée à Emmanuelle Delapierre, auparavant conservateur du Musée des beaux-arts de Valenciennes.