Voici pour la toute première fois, l'intégrale de la série " Palettes " réunie dans un superbe coffret de 18 DVD et un livret de 44 pages : une collection de 50 films, 50 chefs-d'œuvre majeurs de l'histoire de l'Art.
Le coffret présente 10 films inédits en DVD à cette occasion "Les inédits" avec La Dame à la Licorne, Vassily Kandinsky et Francis Bacon ; "Les peintres de l'Antiquité" avec Euphronios, Fayoum et Pompéi ; "Mystères sacrés" avec Van Eyck, Grünewald, Véronèse et Le Caravage.
Le DVD compléments contient un entretien inédit de 52 minutes avec Alain Jaubert : "Palettes, une histoire ", dans lequel le réalisateur revient sur la naissance de la série, et détaille le travaille d'investigation nécessaire à la réalisation des épisodes.
Le DVD comprend également "Clin d'œil", un court film réalisé à partir des photos et des vidéos prises sur le tournage de Palettes. Enfin, un livret de 44 pages couleurs accompagne le prestigieux coffret.
Les DVD du coffret Palettes
1 - Lascaux : Lascaux, préhistoire de l'art, La nuit des temps (vers 18000 av JC)
2 - Peindre dans l'Antiquité : Euphronios (Cratère d'Héraclès et Antée, vers 510 av JC) - Pompéï (Fresques de la Villa des Mystères, 70 av JC) - Fayoum (L'Européenne, 117-138 av JC).
3 - Naissance de la pespective : Sassetta (Polyptyque, 1437-1444) - Uccello (La Bataille de San Romano, vers 1435-1440) - Piero della Francesca (La Flagellation, vers 1610)
4 - Mystères sacrés : Van Eyck (La Vierge au chancelier Rolin, vers 1436) - Grünewald (Retable d'Issenheim, 1512-1513) - Le Caravage (Cycle de Saint-Mathieu, vers1600) - Véronèse (Le Repas chez Levi, 1573).
5 - Le Temps des Titans : De Vinci - Titien (Le Concert champêtre, vers 1509) - Raphaël (Portrait de Baldassare Castiglione, vers 1514-1515).
6 - Le siècle d'or des Pays Bas : Rubens (Les portraits d'Hélène Fourment, vers 1636) - Rembrandt (Autoportraits, 1641) - Vermeer (L'Astronome, 1668)
7 - Le grand siècle français : La Tour (Le Tricheur à l'as de carreau, 1635)- Le Lorrain (Port de mer au soleil couchant, 1639) - Poussin (Les quatre saisons 1660-1664)
8 - Le siècle des Lumières : Watteau (Le Pèlerinage à l'île de Cythère, 1717) - Chardin (La Raie, 1728) - Fragonard (Le Verrou, vers 1775-1777)
9 - L'image en Orient : Shitao Hokusai (La Vague, vers 1831) - Miniatures persanes (Les Jardins du Paradis, 1620-1624)
10 - Autour de 1800 : David (Les Sabines, 1799)- Géricault (Le Radeau de la Méduse, 1819) - Goya (Les Jeunes ,1812).
11 - Du romantisme au réalisme : Delacroix (La Liberté guidant le peuple, 1830) - Ingres (Le Bain turc, 1859-1863) - Courbet (Un enterrement à Ornans, 1851).
12 - Naissance de l'impressionnisme : Manet (Olympia, 1865) - Renoir (Le bal du moulin de la Galette, 1876)- Monet (Le bassin aux nymphéas)
13 - Après l'impressionnisme : Seurat (Un
dimanche après-midi à la Grande Jatte,
1884-1886) - Lautrec (Décoration pour la baraque de la
Goulue, 1895) - Vuillard (Les Jardins publics, 1874).
14 - La révolution Cézanne : Gauguin (Arearea, 1892) - Van Gogh (La Chambre à Arles, 1888-1889) - Cézanne (La Montagne Sainte-Victoire, 1887).
15 - Les grands modernes : Picasso (La Crucifixion, 1930) - Bonnard (L'atelier au mimosa, 1939-1946) - Matisse (La Tristesse du roi, 1952).
16 - De Duchamp au Pop Art : Duchamp (Nu descendant un escalier,1912) - Klein (Anthropométrie de l'époque bleue, 1960) - Warhol (Ten Lizes, 1963).
17 - Les inédits : Bacon (Trois personnages dans une pièce, 1964) - La dame à la licorne (fin du XVème) - Kandinsky (Jaune-Rouge-Bleu, 1925).
18 - Les compléments :
Dans ce documentaire, Alain Jaubert revient sur l'histoire de Palettes, en partant de l'idée qu'il y eut en 1984 et qu'il a suivi pendant 15 ans au fil de 50 épisodes : choisir un tableau et raconter son histoire à la façon d'une investigation policière, en offrant au spectateur une cascade de découvertes et d'explications.
Le livret d'accompagnement, une interview de l'auteur sur 44 pages écrit par Françoise Casanova et Françoise Docquiert complète le documentaire dont l'efficacité visuelle est tout à fait en accord avec la méthode de Jaubert : 5 secondes d'images sont plus pédagogiques parfois que 5 pages d'iconographie dans un livre.
Lascaux, livre paru en 1974 par Leroi-Gourhan donne à Alain Jaubert l'idée de la série "Palettes". On montrait dans des coupoles de laboratoires des pigments qui avaient servi 20 000 ans auparavant. L'idée se précise en 1984, lorsqu'il propose à Thierry Garrel, producteur à l'INA, un concept de film d'art nouveau : partir d'un tableau et raconter tout sur ce que l'on peut dire de ce tableau depuis les pinceaux et les pigments, la façon dont ils étaient fabriqués.
En 1987, quand Thierry Garrel part pour la Sept, qui sera le noyau de Arte, il commande un prototype à Alain Jaubert qui obtient le soutien de l'équipe du CNRS audiovisuel de Jean Michel Arnold. Jaubert abandonne bien vite le cadre rigide d'un 26 minutes avec une minute sur les pinceaux, une minute sur les pigments, une minute de biographie. Ce carcan ne tient pas le coup devant la richesse du premier tableau analysé, Le Repas chez Levi, (Véronèse, 1573,). S'il n'est peut-être pas le plus grand tableau du monde c'est l'un des plus longs avec ses 13 mètres de large presque autant que Le paradis du Tintoret, 22 mètres qu'il côtoie dans la même salle de l'Académia. Le choix de ce tableau provient aussi du fait qu'il sortait d'une campagne de restauration de plusieurs années. Jaubert se souvient qu'il n'avait alors à subir aucune contrainte, ni financière ni de temps. Cela ne se reproduira plus jamais.
Ensuite, Michel Laclotte, directeur du Louvre, Dominique Païni
qui dirigeait le nouveau service audiovisuel du Louvre et Jean Gallard,
directeur du grand Louvre lui commandent un cycle de six films. Jaubert
choisiT des tableaux de Delacroix, Rembrandt, Vermeer, Le Lorrain,
Poussin puis Orsay et Pompidou entrent dans la danse. Les éditions
Montparnasse diffusent les films sous forme de K7.
L'ordinateur étant moins présent qu'aujourd'hui, c'est la régie vidéo et la palette graphique avec ses outils : équerre, rapporteur, fil à plomb, papier-calque et papier blanc ou de couleur qu'utilise Alain jaubert. il transforme ces outils conçus pour des effets illustratifs amusants en effets analytiques. Le montage rapide d'images montrées et comprises en 5 secondes remplace des pages d'iconographie dans un livre. L'image, le fondu enchaîne donnent l'explication immédiate sans avoir besoin de mots.
Alain Jaubert veut éviter une voix paternaliste, persuasive. Il choisit celle de Marcel Cuvelier et lui impose ni humour, ni tragique, ni pathos. La durée est fixée à moins de 30 minutes pour donner un impact une force de narration.
De sa formation de journaliste scientifique, Alain Jaubert garde une exigence d'exhaustivité et de vulgarisation. Pour le commentaire du tableau, deux cas extrêmes se présentent. Soit, il s'agit de tableaux très célèbres depuis toujours avec lettres, témoignages, colloques et polémiques ou bien aucune analyse préalable comme avec Le tricheur à l'as de carreau du Louvre ou Nu descendant un escalier.
Alain Jaubert s'impose d'avoir tout lu sur le sujet de savoir au moins ce qui a été dit sur un tableau. Il vérifie toutes les fois qu'il peut même les dimensions, de combien de touches un tableau de Monet est composé. Il compte sur 10 centimètres et extrapole : Harmonie verte ou harmonie en rose de Orsay comptent entre 70 000 et 80 000 touches. L''impression de spontanéité est acquise au prix d'un intense travail. Il retrouve l'atelier de Seurat et constate le manque de recul nécessaire à une juste perspective.
La chambre à Arles de Van Gogh a disparue sous les bombes en 44. Le cadastre de Arles exhume le plan à la demande de Alain Jaubert qui explique ainsi pourquoi le lit n'est pas poussé au fond. Ce n'est pas un tableau fou et disloqué mais au contraire un tableau très réaliste avec des lignes de fuite parfaites et une perspective rigoureuse qui respecte la forme compliquée de sa chambre.
C'est parfois un thème qui explique le choix d'un tableau. Ainsi le thème des barricades conduit à choisir dans l'uvre de Delacroix La Liberté guidant le peuple (1830) et à voir comment le thème fonctionne.
Son principe est de bercer son spectateur par un flot d'informations et de lui procurer du plaisir avec des énigmes déposées comme dans un roman policier. Il garde toujours une ou deux cartes dans son exposé pour procurer un rebondissement et transmette émerveillement et surprise.
Sur les tableaux de Monet, il choisit une partition pour piano de Schoenberg. Pour Véronèse, il choisit un musicien de la génération d'après Monteverdi, qui procurera dans la musique la même révolution qu'avaient faite les élèves de Titien quand la peinture se met à jouer avec les corps et les couleurs. Pour Le Verrou de Fragonard, Mozart s'impose comme pour Grunwald l'élégie pour alto de Stravinsky
Alain Jaubert a ainsi réalisé 50 films en 15 ans passant environ trois mois sur chaque tableau avec un récit à chaque fois différent basé sur alternativement sur un mystère, une allégorie une forme ou une couleur qu'il appelle. Alain Jaubert regrette juste de n'avoir pas eu assez d'argent pour en faire davantage sur l'art moderne et conseille d'aller voir dans le musée si ce que l'on a appris, on le ressent au contact du tableau.
Petit film souvenir composé de photos et de vidéos réalisées lors de tournages des films Palettes.
présentent
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Palettes d'Alain Jaubert
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