Le programme des prochaines séances est disponible chaque jeudi soir sur cette page :
Retour au cinéma pour les deux prochaines semaines :
Jeudi 16 janvier : La chambre d'à côté de Pedro Almodovar
Jeudi 23 janvier : Les feux sauvages de Jia Zhang-ke
Les deux films sont programmés au Café des Images :
Horaires du Café des Images |
La chambre d'à côté |
Les feux sauvages |
vendredi 10 |
18:15 , 21:00 |
15h45 |
samedi 11 |
12:15 , 19:30 , 21:15 |
21h00 |
dimanche 12 |
13:00 , 16:00 , 18:15 |
18h45 |
lundi 13 |
14:30 , 16:45 , 20:45 |
14h15 |
mardi 14 |
12:30 , 14:45 , 18:15 |
19h00 |
mercredi 15 |
12:00 , 16:30 , 20:45 |
13h45 |
jeudi 16 |
12h30 |
|
vendredi 17 |
21h15 |
|
samedi 18 |
14h30 |
|
dimanche 19 |
13h00 |
|
lundi 20 |
21h30 |
|
mardi 21 |
14h30 |
Vous trouverez sur La boite numérique de nombreux films de Pedro Almodovar et de Jia Zhang-ke.
Je vous conseille de visionner en priorité, Julieta, moins baroque et théâtral que les précédents et qui amorce un virage vers plus de sobriété que l'on retrouve dans Douleur et gloire (2019), présenté en compétition officielle à Cannes et le mélodrame feutré comme la neige qu'est La chambre d'à côté (2024).
Durant le confinement, Jia Zhang-ke a repris certains plans de deux de ses films majeurs, Plaisirs inconnus (2002) et Still life (2006) mais bien plus majoritairement des scènes coupées de ces films, ainsi que ses recherches documentaires effectuées pour les réaliser. D’autres séquences sont prises ici où là dans des "parties de chasse" aux images effectuées avec son chef opérateur et Zhao Tao.
La rencontre, c'est chaque jeudi, de 9h00 à 10h30
Le film est vu avant la séance par les étudiants, une semaine au cinéma et une semaine à la télévision (si les programmes télé sont assez riches). Il s’agit de construire au fil de l’année une histoire, ou plutôt une géographie du cinéma, en replaçant chaque film dans son école esthétique, son genre et un thème. La séance s’organise ainsi :
La vie est belle (Frank Capra, 1946) et La prisonnière du désert (John Ford, 1956)
Jeudi 9 janvier : Deux films à la télévision La vie est belle (Frank Capra, 1946), programmé le lundi 23 décembre à 20h55 sur Arte et la prisonnière du désert (John Ford, 1956), programmé le mardi 24 décembre à 14h35 sur F3
La vie est belle : ce sublime conte de Noël est le film le plus riche et le plus complet de Capra. Il combine non seulement la comédie et le drame mais fait appel au romanesque, à la poésie et même au fantastique pour relater l'histoire d'une destinée reliée, au sein de la communauté où elle se déroule, à toutes les autres destinées de cette communauté et par extension à celle de l'humanité toute entière.
La prisonnière du désert : Odyssée homérique tout autant que quête dérisoire d'un héroïsme d'un autre âge, La prisonnière du désert est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma. Ford, de la genèse de son scénario à l'élaboration de plans aussi symboliques que sublimes, va se trouver en phase avec les inquiétudes raciales de son époque. Cinéastes et critiques vont au fil du temps rendre mieux compte de la névrose du personnage d'Ethan, de son double maléfique, Scar, et de la modernité du véritable héros qu'est Martin Pawley. Représentant de la civilisation à venir, ce sang-mêlé saura intégrer une enfant devenue femme d'indien à la communauté blanche.
Laurence Anyways (Xavier Dolan, 2012) et Vingt Dieux (Louise Courvoisier, 2024)
Développements :
1- Vingt Dieux : les deux plans généraux qui renforcent le lyrisme de la scène. Le plan séquence initial. Le suspens de la fiction avec le documentaire de vêlage. Un film qui détonne par rapport aux films sur les paysans au cinéma. Deux avis contraires : Un film qui n'incite pas aux revendications sociales ; un film qui reste dans sa bulle sans se confronter à une réalité plus âpre.
2-Laurence Anyways : Lyrisme et explication retardée
Les effets sont nombreux : on repère ainsi un montage parallèle entre le tableau Le portement de croix de Jérôme Bosch et Laurence qui se sent tel le christ, ou plus probablement le bon ou le mauvais larron, en proie aux moqueries des pharisiens.
voir : la séquence en entier | Le portement de croix |
Mais ce sont surtout les effets de compréhension retardée qui viennent briser la continuité du récit. La séquence initiale de Laurence en 1999, habillée de bleu et suscitant les regards méfiants des passants, reste mystérieuse puisqu'elle est filmée de dos et cachée par un écran de fumée alors que, off, c'est l'interview qui commence avec un récit qui s'enclenche dix ans plus tôt, en 1989, sans que l'on le visage de Laurence en 1999 ne soit vu avant la fin du film.
Fred, tout à son enthousiasme de partir en vacances à New York décide de laver la voiture, musique à fond. Dans la laverie, Laurence explose : il doit révéler quelque chose à Fred. Mais on ne l'apprend pas. Fred sort seule de la laverie, bouleversée dans un silence qui contraste avec le bruit précédent de la laverie. Ce n'est que dans la séquence suivante, lorsqu'elle revient à la maison le jour suivant, qu'elle accuse Laurence de lui avoir caché qu'il était gay, ce qu'il réfute.
Fred sort brusquement de la soirée avec Laurence, Stéfanie et son amie, un peu perdue, pour acheter du sucre. Elle entre dans un drugstore, entend un enfant pleurer, compte sur ses doigts et s'empare d'un objet avec lequel elle entre dans les toilettes. C'est Stéfanie, Laurence ayant quitté la maison, qui l'aide ensuite à trouver un médecin. Mais ce n'est que lors de la dispute dans l'île noire qu'est explicitement raconté l'avortement. Mais l'explication retardée qui développe le plus de mystère reste le papillon qui sort de la bouche de Laurence quand Fred lui annonce sa rupture dans le café. Certes, suit immédiatement après la scène où Fred dépose le collier papillon sur l'évier avant le rapide flash back où elle aidait Laurence à se maquiller. mais il faut attendre la dernière séquence pour connaître la signification du papillon trombone qui servit à Laurence pour aborder Fred pour la première fois.
Les séquences de lyrisme pur : la marche de Laurence triomphante dans les couloirs de l'université; l'arrivée de Fred dans la fête sur l'air de Fade To Grey de Visage et surtout la compréhension par Fred de la phrase du poème de Laurence : "On a peint de rose un endroit pensant rendre service à l'ennui" qui la fait se précipiter dehors et voir la brique peinte en rose, signe que Laurence l'observe depuis longtemps. A ce poème, elle répond par une lettre qui vient s'inscrire en toutes lettres sur l'écran.
Extraits : neuf passages de Laurence Anyways
Grand Tour (Miguel Gomes, 2024)
Développements :
1- Suite de la rencontre précédente : Montage alterné/ Montage parallèle
extraits de L'inconnu du Nord express (Alfred Hitchcock, 1951) et du Parrain (Francis Ford Coppola, 1972)
Dans L'inconnu du Nord express, Bruno veut déposer le briquet compromettantsur le lieu de son crime. Guy parviendra-t-il à l'empêcher avant la fin du match de tennis ? Cest un effet de suspens qu'entretient hitchcock en alternant les deux séries. Il n'y a pas d'effet de sens autre qu'une intensification de la dramaturgie; donc montage alterné.
Dans Le parrain , on dira que le montage est alterné si l'on pense que Michael visualise les crimes qu'il a commandités et s'inquiète de leur bonne exécution. Ce serait alors un effet de suspens qui prédominerait. Il n’en est rien : les exécutions sont minutieusement réglées et c’est leur froide exécution qui constitue la force de cette série. On dira plus sûrement que le montage est parallèle car Michael sait que ses crimes l'éloignent de la promesse faite à sa femme de vivre une vie respectable, en accord avec les préceptes de l'église. Il assume le blasphème : les deux séries sont mises en parallèle pour dire que ses crimes sont l'inverse de ses paroles. C’est l’effet de sens qui prédomine ; donc montage parallèle.
2 - Comment et pourquoi Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (en replay sur Arte) peut-il être considéré comme le meilleur film de tous les temps ?
3 - Grand Tour : un film de voyage plein de surprises mixant documentaire contemporain et film de studio à la manière des films de Sternberg avec Marlène Dietrich.
extrait de Shangai express (Joseph von Sternberg, 1932)
Développements : Le montage dans Napoléon d'Abel Gance
extraits :
- les 23 premiers plans, repérage de l'échelle et du montage
- les 25 dernières minutes et le procédé d'un split-screen géant, dépassant la largeur des écrans de télévision et de cinéma et obligeant à une réduction en hauteur
- le montage parallèle entre les tempêtes sur mer et
lors de la Constituante
Développements :
1- La première image du film, un cadre enserrant un paysage neigeux figé, est le marqueur de l'adaptation d'un livre, en l'occurrence une adaptation du conte éponyme de Jean-Claude Grumberg (Le seuil / Points roman, 2019). L'image s'anime ensuite avec des flocons tombant de plus en plus drus.
2- tonalité rassurante d'un conte. Le début de l'histoire, sur un plan d'une petite maison de bois dans une prairie enneigée au milieu de la forêt, est conté par la voix de Jean-Louis Trintignant. Il nous assure qu'il ne s'agira pas ici du conte à dormir debout du Petit Poucet. Qui en effet pourrait croire que des parents abandonnent leur enfant parce qu'ils ne peuvent les nourrir ? La fin évite ainsi soigneusement l'effet mélodramatique des retrouvailles d'un père et de sa fille. Ce refus clôt le film sur une note moins émouvante que douce pour se conclure sur l'apologie de l'amour maternel survivant à toute tragédie.
3- un père, pédiatre jusque dans sa vie privée qui n'a pas jugé utile de traumatiser sa fille à la sortie des camps et qui, plus tard, la laisse vivre sa vie, s'effaçant devant sa mère adoptive.
4 - Le réalisateur a affirmé qu'il ne s'agit donc pas de faire au cinéma un cours d'histoire mais de sensibiliser les enfants qui pourraient être confrontés pour la première fois à ce terrible traumatisme du XXe siècle.
5- Si le film n'est pas un cours d'histoire, il n'en est pas moins toujours juste dans sa représentation des camps.
- Les chambres à gaz ne sont pas montrées, se conformant ainsi à la position de Claude Lanzmann, l'auteur de Shoah, pour qui on ne peut les représenter dans une fiction mais seulement les évoquer, par le son ou leur aspect contemporain.
- Le feu de cheminé des trains, plus noir et jaune qu'une représentation réaliste, évoque pour les adultes, les feux sortants des chambres à gaz.
-
Mais ce qui est montré ici de l'intérieur du camp, ce sont les cadavres des morts de faim après le départ de la plupart des prisonniers avec des marches de la mort par la faim, le froid et l'épuisement. La libération du camp de concentration d'Auschwitz a lieu le 27 janvier 1945, quand l'Armée rouge libère environ 7 000 survivants. Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz. Ce n'est qu'en novembre 1944 que les trois crématoires restant en activité sont dynamités. Avant cela, les nazis entreprennent de détruire et d'effacer les traces des crimes commis. Ils assassinent la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement les Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes.
6- La représentation des cadavres décharnés, morts de faim, se fait ici médiatisée par une représentation picturale avec une relative proximité avec la série Nous ne sommes pas les derniers de Zoran Music.
7- la prise de conscience des horreurs que certains ont refusé de voir à proximité des camps est remarquablement mis en scène avec la vision mentale du pauvre bûcheron, la tête littéralement encerclée par le bruit puis la vision du train dans lequel le père jette l'enfant puis l'arrivée de la famille à Auschwitz. Le troisième déplacement à Auschwitz, une fois le pauvre bûcheron mort, est pris en charge par l'oiseau qui vole jusqu'au camp et voit le père tondre les prisonnières. Ensuite le montage alterné classique entre le père et la pauvre bûcheronne avec l'enfant les fera se rencontrer pour des retrouvailles qui resteront dans l'après du film.
8- Le terme "Sans cœurs" englobe un ostracisme plus général que celui dont furent victimes les juifs mais il n'est pas "naturel", comme représenté ici, mais bien culturel, soufflé et entretenu par une idéologie dont on regrette un peu de ne pas voir trace dans le film.
Jeudi 21 novembre : relâche. Je suis au Festival des 3 continents de Nantes.
Rencontre du jeudi 14 novembre
Anora (Sean Baker, 2024)
Le film a reçu La palme d'or au festival de Cannes 2024
Développements :
1- La distinction entre le drame social et le portrait de femme peut être difficile à établir. Néanmoins le drame social cherche à réinventer l'agencement des articulations entre les groupes pour leur rendre autonomie et puissance de rupture. C'est le fonctionnement des groupes les uns par rapport aux autres qui est analysé. Quel énoncé chacun peut-il formuler comme représentatif de son groupe ? Le drame social est alors une façon de décrire un "vivre ensemble" de la cité au sens large. C'est une construction quotidienne et à long terme des conditions d'appartenance, fussent-elles conflictuelles, à un monde commun lui-même composé de collectivités de tailles variables qui s'incluent plus ou moins les unes aux autres.
Ainsi dans Anora (Sean Baker, 2024), on peut voir un affrontement entre une femmes des bas-fonds de Brooklyn et les ultra-riches, russes en l'occurrence. Mais il ne s'agit pas de les analyser en profondeur. L'affrontement est individuel et ne met pas en jeu les groupes sociaux des uns (les calls-girls restent à l'arrière-plan) ou des autres (Les Russes sont des caricatures de violence sans état d'âme et n'interviennent qu'à titre individuel). Il s'agit donc bien d'un portrait de femme. Il est certes limité dans le temps (on se sait rien de sa vie passée) mais saisi de la première à la dernière image qui met en scène à la fois la dignité, l'énergie, le courage et la joie de vivre d'Anora mais aussi son aliénation à sa croyance que vendre son corps est une relation humaine normale et une espérance de sortir de son milieu. La rue de la honte (Kenji Mizoguchi, 1957), qui met en scène plusieurs destins de clients et de prostituées, relève lui du drame social.
2-Tout le monde sait répondre à la question "Qu'est-ce qu'un bon film ?". Il suffit de dire : "Pour moi, un bon film c'est... " Mais il s'agit alors moins d'expertiser le film que de parler de soi, rendre public le plaisir que l'on ressent devant certaines qualités. Il n'y a pas de règles pour définir ce qu'est un bon film. Il y a seulement des situations cinématographiques qui donnent lieu à des jugements de valeur qui mobilisent plus ou moins explicitement certains critères permettant de juger de la qualité d'un film.
La situation cinématographique :
a) l'adéquation avec les attentes, qui mesure l'écart entre ce que nous attendions du film et ce qui nous est donné
b) l'adéquation avec la situation, qui évalue les retombées des investissements en temps, en argent et en sociabilité consentis pour voir le film.
Les critères de qualité :
Film |
1 succès |
2 réussite technique |
3 apprend quelque chose |
4 émeut |
5 original |
6 cohérent |
Anora | prix |
My darling Clementine | populaire | expressionnisme profondeur de champ |
Western | Sur la tombe de James | Légende de l'Ouest | Violence/ Loi, Est, feminisme |
La Sirène du Mississipi | non | Scène finale | Inversion homme/femme | Amour fou |
All we imagine as light | prix | Bleu/Rouge | Mumbay | Fantôme du mari | original | cohérent |
Toutes les communautés cinéphiles ne s'accordent pas sur le sens à donner à ses critères. Chaque communauté de façon quelquefois explicite, mais le plus souvent implicite, 1) précise quelles sortes de gens le succès doit toucher pour compter, 2) explicite le sens à donner au terme "technique", 3) définit le domaine d'instruction pertinent, apr. exemple, soi-même, le monde, l'histoire du cinéma, 4) dit quelle sorte d'émotion compte et qu'elle sorte est à fuir, 5) liste les traits susceptibles d'être originaux et 6) précise où exactement doit se situer la cohérence.
Extraits de films : Tangerine (Sean Baker, 2015) et Red Rocket (Sean Baker, 2021).
Rencontre du jeudi 7 novembre
La poursuite infernale (My darling Clementine, John Ford, 1946)
diffusé le dimanche 3 novembre à 21h00 sur Arte.
Pour Patrick Brion: "Comme plus tard L'homme qui tua Liberty Valance, My darling Clementine décrit le passage de la nature -souvent sauvage- à la civilisation. La première est naturellement symbolisée par les paysages superbes de Monument Valley où le cinéaste n'était pas retourné depuis La Chevauchée fantastique, sept ans plus tôt, la seconde par cette ville de Tombstone qui s'édifie peu à peu. L'inauguration de la cloche de l'église et la séquence de la danse témoignent de ce passage du Far West à une Amérique en mutation.
Développements:
Exrtraits :
La chevauchée fantastique (1939): La sortie de la diligence de Tonto , La diligence avec les trois buttes de Monument Valley, L'attaque des Indiens au même endroit de Monument Valley
Rencontre du jeudi 17 octobre
Le film choisi en commun pour cette troisième rencontre était La Sirène du Mississipi (François Truffaut, 1969, 2h00) diffusé le lundi 14 octobre à 20h55 et le mercredi 16 à 13h35 sur Arte
En hommage à François Truffaut, décédé il y a 40 ans, le 21 octobre 1984, Arte diffuse ce même lundi 14 octobre à 22h55 Les deux anglaises et le continent (1971). Et, en replay, Domicile conjugal (1970) et L'amour en fuite (1979), les deux derniers volets de la saga Antoine Doinel.
Scènes clés relevées par les participants : L'arrivée de Julie avec son canari ; l'inquiétude de Louis après la mort du canari ; les indices de la tromperie, la malle, la bague, la dispute avec Richard ; la fin, difficile à interpréter ; la scène des ouvriers noirs sur la plantation de tabac.
Développements :
le titre du film qui ne vient ni du roman ni d'une localisation plausible dans la transposition à l'île de la Réunion. L'inversion des rôles attendus entre l'homme et la femme (effondrement psychologique, choix de la voiture...)
Extraits :
- La mort du canari et la stratégie de Marion pour annihiler le doute de Louis
- Fin du film et fin de La grande illusion (Jean Renoir, 1937), auquel est dédié le film, qui confirme la fin plus ouverte que dans le roman.
- Scène finale de la pièce La disparue dans Le dernier métro (1980)qui reprend la séquence finale de La sirène du Mississipi
- La gondole-cendrier de Haute pègre (Ernst Lubitsch 1932), moment de compréhension de ce qui arrive au personnage comme avec la bande-dessinée de Blanche neige dans La sirène.
Le film choisi en commun pour cette deuxième rencontre était All we imagine as light de la réalisatrice indienne Payal Kapadia. Le film a reçu le Grand prix au festival de Cannes 2024
Scènes clés relevées par les étudiants: l'autocuiseur rouge serré contre les cuisses de Prabha le soir après la tempête (clôt la 2e journée, centrée sur Anu et sa sexualité libre, anticipe sur la couleur rouge prédominante dans la seconde partie) ; la scène de l'échographie du chat et celle du jeu avec le stéthoscope : refus d'un folklore indien (les vaches, les singes) marque la fantaisie d'Anu. Le plan final signe d'allégement et de lumière au bout du tunnel, vu pas tant du point de vue des protagonistes (vus de loin dans un cadre qui les dépasse puisqu'englobant la danse en arrière plan du barman et les étoiles) que de celui du spectateur auquel il est ainsi donné puissamment le sentiment de ce qu’elles ressentent. Le portrait sensible de trois femmes déracinées qui trouvent à s'alléger des contraintes qui pèsent sur elles; un espoir plus qu'une solution.
Aspect documentaire du film : la scène d'ouverture du marché de nuit temporaire et les voix off qui font de Mumbai une ville à la fois dure et fascinent. C’est également le cas de la scène finale de la première partie : le festival de Ganapati où est énoncé "l'esprit" Mumbai : même si tu dors sur le trottoir tu n'as pas le droit de te plaindre.
Développements :
- localisation des états d'où proviennent les trois femmes
- répartition des films indiens par langues des différents états
- histoire du cinéma indien : le cinéma muet, le cinéma des studios, le cinéma indépendant des années 60, populaire des années 70 jusqu’aux blockbusters, invisibles en France
Extraits :
- La naissance de Krishna (Dhundiraj Govind Phalke, 1918)
- Devdas (P.C. Barua, 1936)
- L'intouchable (Franz Osten, 1936)
- La famille indienne (Karan Johar, 2001)
- Jawan (Atlee, 2023)
En début de rencontre :
Toute une nuit sans savoir (Payal Kapadia, 2021)
Rencontre du jeudi 3 octobre
Pour cette première séance, nous avons choisi l'analyse de deux films vus majoritairement par les étudiants durant l'été ainsi que Dahomey de Mati Diop
Films |
Thèmes abordés |
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Emilia Perez | Drame musical | Changement ou non du personnage principal |
Le comte de Monte-Cristo | Mélodrame | Adaptation d'Alexandre Dumas |
Dahomey | Documentaire sur l'art | - Forme poétique ; incarnation par la voix, le fantôme derrière le rideau, l'arrivée sur la plage et dans la ville - Le débat dans un film - L'art africain |
Voir :