On signifie au
docteur Korczak que ses causeries à la radio polonaise sont suspendues.
Ecrivain, pédagogue de renom, directeur d'un orphelinat, il y traitait
avec succès de son sujet de prédilection : les enfants. Mais
il est juif et l'antisémitisme se répand.
1939. Varsovie est occupée par les Allemands. Korczak sait que des
temps difficiles s'annoncent, même si, par bravade, il se promène
avec l'uniforme polonais et refuse de porter l'étoile de David. Il
reçoit l'ordre de transférer les deux cents enfants de son orphelinat
dans le ghetto. Problème crucial, la nourriture. Il proteste vivement
auprès de la Gestapo parce qu'on lui a volé des pommes de terre,
et se retrouve en prison. Un médecin allemand qui admire son oeuvre
le reconnaît et le libère. " Que faire ? " se demandent
alors Korczak, sa fille collaboratrice Stefa et ses jeunes assistants Heniek
et Estera. Protéger les enfants ? Les enfermer encore plus qu'ils ne
le sont ? Korczak garde espoir, frappe à toutes les portes, à
celle de Czerniakow par exemple, responsable juif du ghetto, débordé
par les exigences allemandes.
L'orphelinat accueille un nouveau, Szloma, un dur élevé dans la rue qui aura du mal à se plier aux règles d'un lieu autogéré par ceux qui y vivent. Mais la mort rôde : maladie, malnutrition. Korczak n'est pas épargné. Affaibli, il prépare les orphelins au pire. Les Allemands veulent liquider le ghetto et les déportations commencent. Korczak tente de trouver de l'aide auprès d'un juif trafiquant et collaborateur, ancien de l'orphelinat. Il refuse d'être sauvé seul et, le moment veau, part en procession avec les enfants jusqu'à la gare. Tous montent dans le train de la mort.
