Né en 1955
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histoire du cinéma : cristaux de temps |
I - Biographie
Né le 21 Juillet 1955 à Pécs (Hongrie). Ouvrier, portier dans une maison de la culture, Béla Tarr entre en contact avec le studio Béla Balazs dont il devient membre actif. C'est dans ce cadre qu'il réalise Le nid familial (Csaladi tüzfészek, 1979). Une oeuvre réalisée en quatre jours alors qu'il n'a que 22 ans. Le cinéaste s'inscrit ensuite à l'Ecole supérieure de cinéma et de théâtre de Budapest dont il ressort diplômé en 1981 ayant réalisé l'Outsider (Szabadgyalog, 1980).
Créateur dès 1980 du studio indépendant Tàrsulàs (que les autorités hongroises fermeront cinq ans plus tard), Bela Tarr se forge peu à peu un style, lent et centré sur le social, illustrant avec talent l'un des courants de l'école de Budapest (cinéma sociologique réalisé à partir d'une "étude sur le terrain" et souvent joué par des non professionnels). Il réalise ainsi Rapports préfabriqués (Panelkapcsolat,1982), Almanach d'automne (Öszi alamanch, 1984) et Damnation (Karhozat, 1987).
Il part enseigner à la Filmakademie de Berlin. En 1994 sort Le tango de Satan, film de plus de sept heures sur la chute du communisme.
En 2000, Bela Tarr tourne Les Harmonies Werckmeister, son premier film à être distribué en France. Il devient alors un cinéaste culte ce qui permet la sortie de Damnation (1987) et du Tango de Satan (1994).
À partir de 2004, Béla Tarr travaille sur un
nouveau projet, L'homme de Londres,
adapté d'un roman de Georges Simenon, mais le suicide de son producteur
Humbert Balsan en février 2005 retarde considérablement le projet
et le tournage démarré à Bastia en Corse. Malgré
des difficultés de production, le film reprend et participe même
à la compétition officielle au festival de Cannes 2007.
En février 2011, Béla Tarr présente Le
cheval de Turin à la Berlinale, il remporte un Ours d'argent. Ce
film est, selon ses propres dires, le dernier qu'il réaliserait parce
qu'il pense que le public ne veut plus de ce cinéma-là et que
le processus de production devient de plus en plus difficile en Hongrie. Béla
Tarr est néanmoins sujet de ces dépressions aussi vives que
passagères. Lors de la master
class organisée par le centre Georges Pompidou au sein de la rétrospective
intégrale de ses films, Béla
Tarr, l'alchimiste, entre décembre 2011 et janvier 2012, il semble
avoir repris espoir : il a l'intention de fonder une école de cinéma
en Hongrie.
II -Mise en scène
Pour la plupart de ses films, Béla Tarr s'entoure de deux fidèles
collaborateurs. Ágnes Hranitzky, son épouse qui travaille au
script et au montage depuis L'outsider est crédité de la coréalisation
depuis Les harmonie Werkmeister. Le musicien Mihály Víg (également
acteur dans certains de ses films) réalise l'ambiance sonore si particulière
de ses films. Depuis Damnation
(1987), Béla Tarr collabore avec le scénariste László
Krasznahorkai. Béla Tarr va ensuite adapter ses romans dans Le
tango de Satan (1994) et Les
Harmonies Werckmeister (2000). László Krasznahorkai sera
ausi le coscénariste de L'homme
de Londres (2007) et du Cheval
de Turin (2011).
En 1982, Béla Tarr réalise un Macbeth pour la télévision Hongroise composé de deux plans. Le premier plan, de cinq minutes, filme dans la continuité du générique la grande séquence des sorcières (interprétées par des hommes !). Puis, après la brève inscription du titre sur fond noir (un classique de Bélà Tarr), le deuxième plan dure 57 minutes. Ainsi, à partir de Damnation, ses plans seront de plus en plus longs, de plus en plus sophistiqués et susciteront l'admiration de nombreux cinéastes dont Gus Van Sant.
L'attention aux règnes végétal (paysages désertés) et animal (baleine, cheval) et leur résonance avec la condition humaine qu'il relie dans de longs plans rapproche Béla Tarr d'Andrei Tarkovski. Mais, alors que la métaphysique d'Andrei Tarkovski est basée sur la foi des plus faibles, capables de sauver le monde, Béla Tarr est bien plus pessimiste. Il est particulièrement sensible à l'inexorable dégradation de l'homme (d'où ses nombreuses séquences d'habillage ou de déshabillage d'un être faible par un plus jeune que lui qui l'aide) et à l'échec de toute volonté de puissance. Comme le souligne Jacques Rancière dans Béla Tarr, le temps d'après (éd. Capricci, 2011), ses films tracent inlassablement le même mouvement, "un voyage avec retour au point de départ"
III - Biblio-Vidéographie.
IV - Filmographie :
Courts-métrages :
1978 : Hotel Magnezit
1990 : Utolsó hajó
1995 : Voyage sur la plaine hongroise (Utazás az Alföldön)
2017 : Muhamed (Documentaire)
Longs-métrages :
1979 | Le nid familial |
(Csaladi Tuzfeszek). Avec : Laszlo Horwath, Gabor Run, Laszlone Horvath. 1h46. Dans de nombreuses villes, les logements sont trop étroits. Les difficultés sont nombreuses lorsque plusieurs familles vivent dans ces espaces restreints. |
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1981 | L'outsider |
(Szabadgyalog). Avec : Andras Szabo, Jolan Fodor, Imre Donko. 2h26 En Hongrie, dans une ville industrielle, l'outsider, c'est András, jeune homme qui semble flotter sur la vie sans jamais trouver sa place, avec, pour seul compagnon stable, un violon. Infirmier dans un établissement psychiatrique, il perd soudain tous ses repères lorsqu'on le renvoie pour alcoolisme. |
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1982 | Macbeth |
Téléfilm. Avec : György Cserhalmi (Macbeth), Erzsébet Kútvölgyi (Lady Macbeth), Ferenc Bencze. 1h02. |
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1982 | Rapports préfabriqués |
(Panelkapcsolat). Avec : Robert Koltai, Judit Pogany. Un couple voit sa relation se détériorer au fil du temps. |
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1984 | Almanach d'automne |
(Oszi Almanach). Avec : Miklos
B. Szekely, Hedi Temessy, Pal Hetenyi. 1h59.
Hédi, une dame âgée et argentée, partage une maison avec son fils, son infirmière et l'amant de celle-ci, bientôt rejoints par un quatrième locataire. |
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1987 | Damnation |
(Karhozat). Avec : Miklos B. Szekely (Karrer), Vali Kerekes (la chanteuse), Gyorgy Cserhalmi (Sebestyen). 1h56. Dans un paysage dévasté, Karrer vit depuis des années coupé du monde, passant son temps à contempler des bennes qui disparaissent dans le lointain et à errer sous une pluie incessante. Ses seuls liens sociaux sont un bar " Le Titanic ", où il échoue chaque soir, et son patron, Willarsky. |
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1990 | The last boat |
(Utolsó hajó) segment de City Life, documentaire collectif coréalisé avec Alejandro Agresti, Gábor Altorjay, José Luis Guerín, Clemens Klopfenstein, Tato Kotetshvili, William Mbaye Ousmane, Eagle Pennell, Dick Rijneke, Mrinal Sen, Béla Tarr, Mildred Van Leeuwaarden, Krzysztof Kieslowsk et Carlos Reichenbach. 0h32. Budapest désertée est le théâtre de scènes énigmatiques et irréelles baignant dans un climat post-apocalyptique. |
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1994 | Le tango de Satan |
(Satantango). Avec : Mihály Vig (Irimiás), Putyi Horváth (Petrina), László Lugossy (Schmidt), Erika Bók (Estike). 7h25. Un groupe d'âmes perdues dans la grande plaine hongroise balayée par le vent et l'incessante pluie d'automne. Dans la ferme collective démantelée et livrée à l'abandon, ces quelques habitants végètent et complotent les uns contre les autres, lorsqu'une rumeur annonce le retour de deux autres personnages que l'on croyait morts... |
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2000 | Les harmonies Werckmeister |
(Werckmeister harmoniak). Avec : Lars Rudolph (Janos Valushka), Peter Fitz (M. Eszter), Hanna Schygulla (Mme Eszter). 2h25. Le pays est en proie au désordre, des gangs errent dans la capitale. Valushka, un postier, s'extasie sur le miracle de la création et se bat contre l'obscurantisme. Dans un café, il tente d'entraîner les clients ivres dans ses visions cosmologiques, puis, à travers la ville, chez Monsieur Eszter, un vieil homme occupé à accorder un piano pour retrouver l'harmonie du clavecin qui a été brisée par l'invention Werckmeister. |
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2004 | Prologue |
Segment de Visions of Europe |
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2007 | L'homme de Londres |
(The man from London). Avec : Miroslav Krobot , Tilda Swinton , Erika Bók , János Derzsi , Ági Szirtes , István Lénárt , Volker Spengler et Gyula Pauer. 2h19. Maloin mène une vie simple et sans but, aux confins de la mer
infinie; c'est à peine s'il remarque le monde qui l'entoure.
Il a déjà accepté la longue et inévitable
détérioration de sa vie, et son immense solitude. |
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2011 | Le cheval de Turin |
(A Torinói ló). Avec : János Derzsi (Ohlsdorfer), Erika Bók (la fille d'Ohlsdorfer), Mihály Kormos (Bernhard) 2h26 Le 3 janvier 1889, sur la piazza Alberto de Turin, le philosophe Friedrich Nietzsche se jeta, en pleurant, au cou d'un cheval de fiacre épuisé et brutalisé par son cocher. Puis il perdit connaissance. Après cet évènement, il n'écrivit plus jamais et sombra dans la folie. Le Cheval de Turin raconte l'histoire du cheval, de son maître et de la fille de celui-ci, vivant tous les trois dans une ferme reculée. |
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2019 | Missing people |
Documentaire. 1h35. un public de la classe moyenne et supérieure réuni dans un musée de Vienne en contrepoint de sans-abri dans leur riche si riche ville de Vienne, qui sont montrés en train de consommer de la nourriture et participer à diverses actions. |
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