180. Maximus Decimus Meridius, général romain renommé, mène une nouvelle fois les légions de l'empereur Marc Aurèle à la victoire en ce jour de bataille en pays germanique. L'empereur, sentant sa fin proche, annonce le soir même en privé à Maximus qu'il souhaite lui laisser le pouvoir à sa mort, pour qu'il puisse le transmettre au Sénat et que Rome devienne à nouveau une République.
Marc Aurèle préfère le général à son propre fils, Commode, qu'il sait pertinemment ambitieux et immoral, et aucunement animé d'une réelle compassion pour la plèbe. Lorsque le vieil empereur annonce la nouvelle à son fils, Commode, celui-ci, jaloux de l'amour que son père porte à Maximus, l'étouffe, devenant ainsi le nouvel empereur. Lorsque, peu après, Commode demande à Maximus de s'engager à le servir, ce dernier (se doutant du meurtre) lui oppose un refus. L'empereur ordonne alors à Quintus, compagnon d'armes de Maximus, son exécution, ainsi que celle de sa famille résidant en Hispanie romaine. Emmené en forêt, Maximus réussit à désarmer ses gardiens et à fuir, blessé. Parvenu sur ses terres après plusieurs jours et affaibli, il découvre les corps de sa femme et de son fils de huit ans, calcinés et crucifiés devant la maison familiale.
Après avoir sombré dans un profond coma, Maximus est récupéré par des marchands d'esclaves, puis soigné et emmené à Zucchabar en Maurétanie césarienne (Algérie) où il est vendu à Proximo, un riche entraîneur et propriétaire de gladiateurs. La nouvelle vie de Maximus consiste alors à combattre dans l'arène en tant que gladiateur. Aux côtés de Juba qui devient son ami et d'autres gladiateurs comme leur entraîneur Hagen, il trouve là un début d'exutoire à sa brutale destitution et à la perte de tout ce qui comptait pour lui. Maximus est bientôt surnommé « l'Espagnol », par la foule assistant aux combats. Saisissant tout l'intérêt qu'aurait pour lui de se retrouver devant le nouvel empereur, l'Espagnol obtient de Proximo de pouvoir combattre dans le Colisée à Rome.
Bientôt les premiers jeux débutent et les gladiateurs de Proximo entrent en scène dans un simulacre de bataille antique. Ils sont confrontés à des chars tirés par des chevaux et sont censés, d'après le « scénario », mourir dans l'arène. Mais grâce à son talent militaire, Maximus, aidé de Juba, Hagen et des autres gladiateurs, prennent le dessus et gagnent la bataille sous les acclamations de la plèbe en délire. Après ce combat épique, et souhaitant féliciter personnellement le groupe de gladiateurs. Maximus s'apprête à le tuer mais Lucius, le jeune fils de Lucilla, qui aurait pu être le sien vient involontairement protéger son oncle. Commode demande à « l'Espagnol » quel est son nom. Celui-ci répond s'appeler « Gladiateur » et lui tourne le dos. Face à cet affront, Commode lui ordonne d'ôter le masque de métal cachant son visage et de se présenter. À contrecœur, Maximus révèle son identité en promettant à Commode une vengeance certaine.
Commode demande à Quintus (devenu chef de la garde prétorienne), l'exécution des gladiateurs mais la foule s'offusque et lève le pouce pour demander la grâce des combattants. Commode doit se résigner et les gladiateurs sont épargnés sous les acclamations du peuple.
Lucilla, la sœur de Commode, secrètement amoureuse de Maximus et sachant la vie de ce dernier en danger le rejoint en cellule. Elle veut la chute de son frère et une rencontre entre Maximus et le sénateur Gracchus, un fervent défenseur de la république, mais Maximus la rejette, toujours traumatisé par le meurtre de sa famille. Commode organise un duel où Maximus doit se battre contre le champion invaincu de Rome, Tigrix de Gaule. Bien que tout soit organisé afin de favoriser la victoire de Tigrix, Maximus sort une nouvelle fois victorieux du combat mais refuse de tuer Tigrix malgré la foule et la décision de Commode. Commode descend aussitôt dans l’arène et provoque Maximus à vouloir le tuer mais ce dernier ne mord pas à l'hameçon et repart sous les cris de joie de la foule. Parmi elle se trouve Cicéron, son ancien fidèle serviteur et ami, qui lui redonne espoir en lui apprenant que ses hommes sont campés tout près et sont près à suivre leur ancien général pour renverser l'empereur.
Avec l'aide de Lucilla, Maximus accepte finalement de rencontrer le sénateur Gracchus et lui expose son projet. De cette rencontre décisive, l'espoir du retour de la République semble pouvoir timidement renaître. Mais Lucius, le jeune fils de Lucilla, témoin d'une conversation entre sa mère et le sénateur Gracchus, fait involontairement allusion à cette discussion en présence de son oncle qui décide du coup de contrecarrer le projet de révolte. Avec l'aide de Falco, un sénateur corrompu, Commode fait donner la garde prétorienne qui fait prisonnier Gracchus puis attaque le camp des gladiateurs. Plusieurs hommes sont tués (dont Hagen et Proximo) pour permettre à Maximus de s'évader. Le général retrouve Cicéron mais ce dernier est à son tour tué et lui-même est repris ainsi que plusieurs survivants dont Juba.
Commode a gagné. Amoureux de sa sœur depuis longtemps, il veut lui donner un héritier mais lui promet aussi la mort de son fils Lucius si elle s'enfuit ou met fin à ses jours.Reste le problème Maximus, que Commode ne peut se permettre de faire assassiner car cela risquerait d'en faire un martyr et fragiliserait sa légitimité déjà contestée. Il opte alors pour un combat singulier dans l'arène entre Maximus et lui-même. Il retrouve le général enchaîné dans les souterrains du Colisée et le blesse d'un coup de dague. Le combat débute dans un Colisée bondé. Maximus, blessé, chancelle mais résiste face à Commode qui finit désarmé. Ce dernier réclame une arme mais Quintus empêche ses hommes d'intervenir. En dernier recours, l'empereur saisit sa dague mais Maximus retourne l'arme contre lui et le tue. À bout de force, Maximus demande la liberté des derniers gladiateurs et du sénateur Gracchus ; puis il finit par s'écrouler à son tour avant de mourir dans les bras de Lucilla. Le retour de la République à Rome, comme le souhaitait Marc Aurèle le Juste, est désormais possible.
La nuit venue, Juba enterre les dieux Pénates de Maximus, des figurines à l'effigie de son fils et de sa femme, dans le sable du Colisée. Alors qu'il s'appête à partir retrouver les siens, Juba promet alors à Maximus qu'ils se reverront, "mais pas encore", selon le mot optimiste prononcé autrefois par ce dernier.
En 2000, Ridley Scott renouvelle le genre du péplum, brusquement disparu du cinéma au milieu des années 60. Les échecs commerciaux de Cléopâtre (1963) et de La chute de l'empire romain (1964) signent la fin d'un genre qui n'a pas su saisir l'investissement politique et ironique contemporain comme le western l'avait fait avec Pour une poignée de dollarsen 1964. Le succès des films érotiques dans les années 1970 permet un temps la survie du genre : les orgies romaines sont le cœur de Messaline, Impératrice et putain (Sergio Corbucci, 1977) ou Caligula (Tinto Brass, 1979). De nombreux péplums érotiques sont produits jusque dans les années 1980.
Avec Gladiator, Ridley Scott trouve ne Russell Crowe un acteur nouveau, capable d'incarner un héros. Les décors somptueux, la représentation de la violence modernisée et une intrigue soignée participent au renouveau du genre.« Mon nom est Maximus Decimus Meridius, commandant en chef des armées du Nord, général des légions Felix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèle. Père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée, et j'aurai ma vengeance dans cette vie ou dans l'autre. »
Ridley Scott prend néanmoins de grandes libertés avec l'histoire. Commode n'a pas assassiné son père, l'empereur Marc-Aurèle. Il est mort en 180 de la peste ou d'épuisement après des années passées sur les champs de bataille en Germanie. Seuls certains écrits antiques, reprenant les thèses du Sénat affirment, sans preuve, que Commode a fait petit à petit empoisonner son père par ses médecins. Il n'est d'autre part à aucun moment fait mention dans des ouvrages d'histoire romaine d'une quelconque intention de Marc-Aurèle de déshériter son fils au profit d'un général victorieux en Germanie qui rétablirait la République et le Sénat dans ses anciennes prérogatives. Bien au contraire, Marc -Aurèle avait donné à son fils, en 166, le titre de César puis, en 177, celui d'Auguste qui lui donnait les pleins pouvoirs impériaux aux côtés de son père.
La sœur de Commode, Lucille, a comploté contre son frère en accord avec le sénat mais ce fut au début du règne de Commode et non pas en 192, année de la mort de Commode. Elle fut exécutée sur l'ordre de Commode qui sombra dès lors dans une folie de la persécution de plus en plus marquée.
Commode fut bien un passionné de combats de gladiateurs. Se prenant pour Hercule, il descendit 700 fois dans l'arène et ne perdit aucun combat. Il fut assassiné dans ses appartements par l'esclave Narcisse qui l'entraînait régulièrement au maniement des armes et dont le geste était probablement commandité par la concubine de Commode. Le Sénat se hâta alors non pas de reprendre le pouvoir mais d'avaliser la nomination de Pertinax comme empereur, un ancien général, préfet de la Ville qui venait d'être acclamé par la garde prétorienne.
Les effets numériques permettent aussi un peu tout et n'importe quoi : Rome et le Colisée font l'objet de jolies maquettes mais l'animation de l'intérieur du Colisée avec un remplissage numérique est particulièrement laid., et une édulcoration des récits homériques vont en effet replonger le genre dans le néant.