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Jeanne la pucelle

1994

Genre : Drame épique
Thème : Moyen-âge

Les Batailles - Avec : Sandrine Bonnaire (Jeanne d'Arc),Tatiana Moukhine (Isabelle Romée), Jean-Marie Richier (Durand Laxart), Baptiste Roussillon (Baudricourt), Jean-Luc Petit (Henri Le Royer), Jean-Louis Richard (La Trémoille), André Marcon (Charles, Dauphin de France). 2h40.
Les prisons - Avec : Sandrine Bonnaire (Jeanne d'Arc),André Marcon (Charles, Dauphin de France), Jean-Louis Richard (La Trémoille), Marcel Bozonnet (Regnault de Chartres), Patrick Le Mauff (Jean Bâtard d'Orléans), Didier Sauvegrain (Raoul de Gaucourt), Jean-Pierre Lorit (Jean d'Alençon), Edith Scob (Jeanne de Béthune). 2H56.

 Les Batailles. Jeanne, investie d'une mission divine, parvient à convaincre Baudricourt de l'aider à rejoindre le Dauphin de France. Après s'être fait couper les cheveux, elle part avec quelques hommes, dont Jean de Metz, et traverse des terres contrôlées par les Bourguignons, alliés aux Anglais.

 À Chinon, où il est exilé, elle reconnaît le Dauphin parmi ses courtisans et gagne sa confiance en lui donnant une preuve de sa prédestination. Elle l'engage à délivrer Orléans puis à être sacré roi à Reims. Malgré la méfiance de ses proches, La Trémoïlle et Regnault de Chartres, le Dauphin lui octroie un intendant, Jean d'Aulon, et un page, puis la fait interroger à Poitiers par des ecclésiastiques, qui confirment le caractère divin des actes de Jeanne.

Des femmes constatent sa virginité. Yolande d'Aragon, belle-mère du Dauphin, la prend sous sa protection et paie son armée. Jeanne rencontre ceux qui la suivront fidèlement : Raoul de Gaucourt, le Duc d'Alençon, Gilles de Laval, Dunois, La Hire...

 Elle part en bataille et étonne les siens car le vent tourne miraculeusement, ce qui permet à ses bateaux d'entrer par le fleuve dans la partie libre d'Orléans. Elle s'installe chez Jacques Boucher, trésorier de la ville, dicte une lettre de menaces aux Anglais, puis apprend à la signer de son nom. Impatiente, elle attaque les positions ennemies et découvre les horreurs de la guerre. Elle est elle-même blessée.

 Ses compagnons, Dunois surtout, sont au bord du découragement mais, après s'être retirée pour prier, Jeanne conduit un assaut victorieux : les Anglais lèvent le siège. Le soir, chez les Boucher, Jeanne s'endort, épuisée.

Les prisons En dépit des réticences du conseil royal, Jeanne poursuit la guerre de libération du pays. Elle reçoit l'allégeance du Breton Arthur de Richemont, ex-allié des Anglais, dont, pourtant, Jean d'Alençon se méfie.

À Patay, elle est choquée par la mort d'un prisonnier anglais. Troyes reprise, la route est ouverte : le Dauphin rejoint Reims pour son sacre et devient Charles VII, à la grande satisfaction de Jeanne.

Mais le nouveau roi hésite à la laisser combattre puisque La Trémoïlle et Regnault de Chartres préparent une trêve avec le duc de Bourgogne. Jeanne a l'impression que ses voix l'abandonnent.

La lutte pour reconquérir Paris, déjà difficile, est arrêtée sur ordre du Roi, qui a signé la trêve avec les Bourguignons. Jeanne se sépare de ses compagnons. Charles VII l'autorise encore à se battre pour reprendre La Charité-sur-Loire, qu'un brigand occupe. Combat humiliant qui, de plus, échoue.

Contre l'avis du Roi, elle lutte aux côtés de Xantrailles face aux Anglais, à Lagny. Les Bourguignons ne respectent pas la paix et elle est capturée à Compiègne par Jean de Luxembourg. Elle est conduite devant le duc de Bourgogne et, bien qu'étant sa prisonnière, le somme de se soumettre au Roi de France. La tante, la femme et la fille de Jean de Luxembourg, toutes trois nommées Jeanne, adoucissent sa captivité.

Elle est ensuite vendue aux Anglais. Au nom de la Foi commence son procès. Elle renie un moment ses actes et ses croyances par peur de la mort, puis est condamnée à la prison à vie. Le jugement est révisé : c'est la mort par le bûcher. Elle expire dans les flammes en criant le nom de Jésus.

Plutôt qu'une sainte, la Jeanne d'Arc de Jacques Rivette est une femme qui demeure fidèle à son idéal, c'est à dire une femme qui croit. Entre complots, batailles, morale et trahison, Rivette reconstruit dans une fresque très intime, les bases d'un univers dominé par la force d'une idée qui va son chemin.

Dans la première partie, une seule vrai scène d'action : la prise du Fort des Tourelles. Pour le reste ce sont des témoignages des compagnons de Jeanne, plus exactement leur déposition recueillie lors du procès en réhabilitation, qui répercutent à voix haute l'écho de tous les faits de guerre.

La seconde partie est moins lumineuse que la première. La simplicité guerrière de Jeanne est mis à mal par les tractations de Charles VII avec Le Duc de Bourgogne. Ces tractations, hors champ, semblent peser sur Jeanne et expliquent son angoisse. Longue partie d'emprisonnement en terres bourguignonnes. Ce premier emprisonnement rend avec force l'humiliation ressentie dans les prisons anglaises. Jeanne ne devient relaps que parce qu'elle n'est traitée comme une femme. Elle préfère reprendre ses habits d'hommes. Il ne s'agit d'une question de dignité plus que de foi (les voix ne sont réaffirmées qu'après).

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