1914. Un jeune paysan doit partir à la ville car sa mère a mis au monde une fille qui sera une bouche de plus à nourrir. Il prend le train pour Saint Petersbourg avec une vieille femme de son village.
Là, les usines Poutilov, Obouhhov et Lebedev fonctionnent à plein régime. Dans l'usine Lebedev, un ouvrier bolchevique voit un actionnaire bien habillé recevoir une poussière dans l'oeil et demander au contremaître de frapper l'ouvrier involontairement responsable. Il demande à ce dernier, épuisé, de tenir bon.
Les actions Lebedev des usines sont côtés en bourse. Celles de Lebedev montent : il a reçu une grosse commande de l'état. Il ordonne à son commis d'acheter toutes les actions de l'usine. Il veut augmenter la journée de travail pour assurer la commande d'état et nomme pour cela directeur l'actionnaire qui avait reçu la poussière.
Le paysan et la vieille femme arrivent chez leurs compatriotes. La mère donne une pomme de terre à sa petite fille et en refuse aux nouveaux arrivants : bientôt il n'y aura plus rien à manger : il y a de nouveau une révolte à l'usine.
D'ailleurs le mari rentre tôt de l'usine pour lui annoncer qu'ils sont en grève. Le chauve, le stratège du groupe, pense que Lebedev ne tiendra pas plus d'une semaine. La femme insiste sur la difficulté qu'il y aura à nourrir ses enfants durant cette période. Après le départ des bolcheviques, la femme, encourage le jeune paysan à chercher du travail.
Et comme tous les nouveaux arrivants, ceux de Penza, de Novgorod et de Tver, le jeune paysan devient briseur de grève en acceptant de travailler à l'usine Lebedev. La confrontation va-t-elle avoir lieu ? "Mes frères ne vous en prenez pas aux vôtres" disent les ouvriers aux nouveaux venus des campagnes. Le jeune paysan naïvement dénonce le chauve et conduit les autorités chez son compatriote bolchevique. Il est consterné de voir son compatriote arrêté et s'en va protester auprès du patron. Il est violent. Il est arrêté.
Cette même nuit la guerre est déclarée. Les généraux sont réveillés en pleine nuit. Il y aura avantage à faire la guerre pour briser les révoltes qui grondent dans les faubourgs. Au nom du tsar, de la patrie et du capital, les ouvriers sont massacrés dans els tranchés. Comme en face, ceux de la Saxe, du Wurtemberg et de la Bavière, les soldats russes ne savent pas pourquoi ils se battent. Les femmes à l'arrière réclament du pain et la paix.
La bourgeoise applaudit au gouvernement provisoire qui a renversé le tsar mais veut continuer la guerre. L'ouvrier bolchevique a déserté. Il demande aux ouvriers de faire grève afin de mettre en péril la commande de l'état.
Il rentre chez lui et s'en va chercher de quoi fumer. pendant son absence, la police vient chez lui. Alerté par sa femme, il s'enfuit.
Non loin de saint Petersbourg, des régiments ont été rappelés du front pour défendre le gouvernement provisoire. le représentant du gouvernement et un général haranguent les soldats. Mais le soldat bolchevique prend la parole:" Camarade le prolétariat en révolte vous attend". Il a la surprise de voir sortir du rang le jeune paysan qui est devenu bolchevique à la guerre et le soutient. les soldats hésitent, un peloton sort du rang pour fusiller... le général.
A l'assaut de l'ancien palais d'hiver du tsar. Par la force des canons, les soviets exigent la passation de pouvoir. De la forteresse Pierre et Paul, le jeune paysan donne le signal de l'assaut.
Au matin, la femme retrouvera par hasard le jeune paysan blessé,
des bolcheviques auxquels elle donne ses pommes de terre et son mari dans
le palais d'hiver. Saint Petersbourg n'est plus. Vive Leningrad !
Film magistral de Poudovkine qui montre à la fois la situation des campagnes en 1914, l'activité des bolcheviques dans les usines et le carnage de la guerre de 1914.
Le montage alterné entre la situation sur les champs de bataille où les soldats se font tuer sans savoir pourquoi et la description de la bourse où montent les actions de Lebedev qui fabrique pour l'armée et l'Etat trouvera son magnifique point d'aboutissement dans le flash-back collectif qu'imposera le jeune soldat par son "Camarades" à ceux là qui viennent l'exécuter. Alors que les soldats sortent du rang pour le fusiller, le jeune paysan, qui est devenu bolchevique à l'armée, s'écrit en effet "camarades". Et ceux-ci se souviennent alorsn en des flashes rapides, des humiliations subies à l'usine et des combats meurtriers de 14. Ils détournent leurs armes du soldat et fusillent leur général. Ils se dirigeront ensemble vers le palais d'hiver pour mettre fin à saint Petersbourg qui deviendra Leningrad.
"Un film d'Eisenstein ressemble à un cri, un film de Poudovkine évoque un chant", a écrit Léon Moussinac, c'est bien ce que prouve La fin de saint Petersbourg.
Editeur : Les éditions Montparnasse, Février 2010. 1h27. 10 €. |
|
|
Genre : Film épique