Gillo Pontecorvo |
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(1919-2006) | ||
18 films | ||
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Diplômé en chimie, Gillo Pontecorvo se destine tout d'abord au journalisme. Mais la découverte de Paisa de Roberto Rossellini, pierre angulaire du néo-réalisme, bouleverse ce jeune militant communiste. Il décide alors de se consacrer au cinéma. Tout d'abord assistant réalisateur pour Francesco Maselli (lui aussi communiste) et Mario Monicelli, il passe rapidement à la réalisation, faisant ses armes dans le documentaire, un genre auquel il reviendra régulièrement.
En 1955, il s'essaie à la fiction avec le court métrage Giovanna, qui suit une grève dans une usine textile en Italie. Il passe au long métrage en lançant Yves Montand sur La Grande route bleue, où un pêcheur est tiraillé entre sa conscience et l'obligation de nourrir sa famille. Pontecorvo confie le scénario du film à Franco Solinas, appelé à devenir un proche collaborateur du cinéaste. Deux ans plus tard, le réalisateur signe un film d'une ambition rare, Kapo, qui plonge dans le quotidien d'un camp de concentration. Portée par Emmanuelle Riva et Laurent Terzieff, cette oeuvre crée la polémique, et vaut au réalisateur les foudres de Jacques Rivette, plume acérée des Cahiers du Cinéma.
Après une longue éclipse et un projet avorté (Paras, consacré au colonialisme français en Algérie), Pontecorvo revient sur le devant de la scène avec La Bataille d'Alger (1966), qui se concentre sur l'un des épisodes les plus sanglants de la guerre d'Algérie. Réalisé quatre ans après la signature des accords d'Evian, ce film italo-algérien décrit avec réalisme la résistance algérienne et le déploiement des parachutistes français dans les rues d'une ville en état de siège. Le censure française n'accordera un visa d'exploitation au film qu'en 1971. Avec les années, l'oeuvre, couronnée du Lion d'Or au festival de Venise en 1966, deviendra une référence.
Après l'échec de Queimada (1969), une fable politique avec un Marlon Brando tout en démesure -, Pontecorvo se met en retrait du cinéma.
Une décennie plus tard, il opère un nouveau retour sur les plateaux et prouve, avec Opération Ogre, qu'il est resté un militant farouche et tire à boulets rouges sur le régime franquiste. Ce thriller antifasciste restera la dernière fiction du cinéaste, qui se consacrera par la suite au documentaire (Un autre monde est possible).
Filmographie :
1953 | Missione Timiriazev |
1954 | Porta Portese |
(Documentaire) | |
1954 | Festa a Castelluccio |
1955 | Giovanna |
Segment de A Rosa-dos-Ventos | |
1955 | Cani dietro le sbarre |
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1957 | La Grande route bleue / Un dénommé Squarciò |
(La grande strada azzurra). Avec : Yves Montand (Squarciò), Alida Valli
(Rosetta), Francisco Rabal (Salvatore), Umberto Spadaro (Gaspar Puggion).
1h43.
La vie est rude pour les marins pêcheurs de cette île de l’Adriatique : ils n’ont qu’un client à qui vendre le produit de leur pêche, un grossiste qui fixe les prix au plus bas ! Trois d’entre eux sont des amis d’enfance, mais, aujourd’hui, leurs chemins divergent. L’un, Gaspare, a abandonné la mer pour commander les douaniers de l’île; l’autre, Salvatore, tente d’organiser les pêcheurs en coopérative pour qu’ils puissent défendre leurs intérêts; le troisième, Squarcio, se débrouille en solitaire et subvient aux besoins de sa famille — son épouse Rosetta et leurs trois enfants — en pratiquant, en toute illégalité, la pêche aux explosifs. Diana, sa fille, est amoureuse d’un garçon qui vole la dynamite dont Squarcio a besoin. Poursuivi, le jeune homme est abattu par un douanier de Gaspare qui, bouleversé par ce sang versé, démissionne. Il est remplacé par Rivo, qui jure de mettre fin aux agissements de Squarcio. Celui-ci, afin d’échapper aux douaniers, s’achète à crédit un bateau à moteur qu’il est un jour obligé de saborder pour que Rivo n’y découvre pas sa cargaison d’explosifs. Ruiné, Squarcio sollicite une aide financière du grossiste dont il apparaît alors, aux yeux des autres pêcheurs, comme l’allié objectif. Il reprend ses activités illégales, espérant ainsi payer rapidement ses dettes et pouvoir pêcher au filet comme ses camarades, dont l’hostilité le blesse. Mais, un jour, une charge de dynamite lui explose dans les mains; avant de mourir, il adjure ses deux fils de ne pas suivre la même voie que lui mais de travailler et de lutter honnêtement, avec les autres pêcheurs, au sein de leur coopérative. |
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1959 | Pane e zolfo |
1959 | Kapo |
(Kapò). Avec Susan Strasberg (Edith/Nicole), Laurent Terzieff (Sasha), Emmanuelle Riva (Terese), Didi Perego (Sofia). 1h58.
Paris, Seconde Guerre Mondiale. Edith, jeune parisienne juive, est déportée avec ses parents vers les camps de la mort. Aidée par d’autres détenues, elle change son nom en Nicole et échappe à la crémation en se faisant passer pour une prisonnière de droit commun. La jeune femme survit, difficilement. Un jour, elle se prostitue, puis sympathise avec un officier allemand. Elle est alors promue Kapo… |
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1966 | La bataille d'Alger |
(La battaglia di Algeri). Avec : Jean Martin (Colonel Mathieu), Yacef
Saadi (Kader Djafar), Brahim Haggiag (Ali La Pointe). 2h01.
Sept octobre 1957. Les paras du colonel Mathieu cernent le refuge d'Ali-La-Pointe, responsable de la guérilla urbaine dans Alger. Pendant ses heures de réclusion forcée, celui-ci revit l'itinéraire qui l'a conduit de l'état de délinquant et proxénète à celui de chef guérillero du F.L.N. |
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1969 | Queimada |
Avec : Marlon Brando (Sir William Walker), Evaristo Márquez (Jose Dolores),
Norman Hill (Shelton), Renato Salvatori (Teddy Sanchez). 1h52.
1845. Sir William Walker débarque sur l'île de Queimada, chargé par le gouvernement anglais de fomenter une rébellion destinée à chasser les Portugais, permettant ainsi aux grandes compagnies marchandes de contrôler les plantations de cannes à sucre. Walker rencontre José Dolorès, un docker noir, qui lui paraît être l'homme de main dont il a besoin. Il s'adjoint également les services de Teddy Sanchez, un bourgeois ambitieux... |
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1979 | Operation Ogre |
(Operación Ogro). Avec : Gian Maria Volonté (Izarra), José Sacristán (Iker), Ángela Molina (Amayur), Eusebio Poncela (Xavi). 1h40. Dans l'Espagne franquiste, un groupe de séparatistes basques enlève le Général Carrero Blanco. |
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1984 | L'addio a Enrico Berlinguer, |
1989 | Udine |
segment de 12 registi per 12 città (1989) | |
1996 | Danza della fata confetto |
1997 | Nostalgia di protezione |
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segment de Corti italiani. |
2001 | Un autre monde est possible |
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(Un altro mondo è possibile) |
2003 | Firenze, il nostro domani |
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