Le journal d'une fille perdue

1930

Voir : photogrammes
Genre : Mélodrame
Thème : Avant guerre

(Das tagebuch einer verlorenen). Avec : Louise Brooks (Thymiane), André Roanne (le comte Osdorff), Josef Rovenský (Robert Henning), Fritz Rasp (Meinert), Vera Pawlowa (Tante Frieda), Franziska Kinz (Meta). 1h45.

Thymiane a eu seize ans. Elle fête aujourd'hui sa communion. Son père, veuf, le respectable pharmacien Henning, vient de renvoyer sa gouvernante. Le jour de la cérémonie, on apprend qu'elle s'est suicidée. A l'annonce de cette nouvelle, Henning et son associé, le préparateur Meinert, échangent un regard complice. Le soir-même, Meinert séduit Thymiane. Thymiane est enceinte. Le préparateur refuse le mariage, estimant que la dot ne sera pas suffisante.

Déshonorée, la famille Henning décide de placer Thymiane en maison de redressement, et l'enfant en nourrice. Soumise en permanence aux brimades et aux vexations d'une discipline de fer, Thymiane s'enfuit avec son amie Erika. En arrivant chez la nourrice, elle apprend la mort de son enfant.

Erika l'entraîne alors dans une maison close où elle semble trouver la chaleur et la protection qui lui faisaient défaut. Pourtant, un jour, après la mort de son père, Thymiane change de vie en épousant le comte Osdorff, un jeune aristocrate désargenté, vieil ami de la famille. Unique héritière, Thymiane abandonne la fortune de son père à ses demi frère et soeur, devant ce geste, Osdorff se suicide. L'oncle du jeune comte prend en charge Thymiane qui, devenue dame patronnesse, visite son ancienne maison de redressement.

Louise Brooks quelques mois après Loulou retrouve Pabst. Celui-ci voulait adapter L'ange bleu mais le film échoit à Joseph von Sternberg.

Pour Noël Burch, il s'agit dans Le journal d'une fille perdue du portrait de l'Allemagne nazie qui pataugeait dans la licence et n'avait foi qu'en l'armée ou la police. Pour Siegfried, Kracauer, "Pabst s'appesantit sur l'immoralité du milieu bourgeois dont est issue Thymiane au point que le bordel finit par évoquer un lieu de villégiature."

Celui-ci reproduit les mêmes vices que le milieu bourgeois. Le pharmacien avait violé Thymiane grâce à une drogue. Dans le bordel, on la fait boire du champagne et, tel un pantin désarticulé, elle est conduite à la chambre par une porte qui s'est ouverte, hors champ, par la grâce de la mère maquerelle.

Les deux matins la verront effondrée et en larme mais prête à repartir. Le film a subi les foudres de la censure de l'époque.