Irène Beck, la séduisante mais malheureuse épouse d'un avocat aisé, souffre de l'indifférence de son mari. Pour échapper à une existence monotone, elle tente de s'enfuir avec l'un de ses soupirants, un artiste peintre. Mais son mari déjoue sa tentative. Elle se jette alors dans la vie nocturne berlinoise, dans la drogue et dans les bras d'un boxeur.
Dans Crise, Pabst se présente sous son jour le plus froid. La caméra observe simplement ce qui subsiste des personnages une fois qu'on leur a ôté leurs motivations psychologiques et leurs aspirations. Par le choix des angles de prise de vue, miroirs, fenêtres et vitres des voitures, la caméra joue son rôle dans ce jeu voyeuriste. Pabst montre de l'extérieur un monde axé sur le paraître. Une société dans laquelle, par le truchement du regard, les êtres se muent en fétiches qui se monnaient, où les prostituées de luxe vendent l'illusion du désir.