Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts

Celui par qui le scandale arrive

1960

Genre : Mélodrame

(Home From the Hill). Avec : Robert Mitchum (Wade Hunnicutt), Eleanor Parker (Hannah Hunnicutt), George Peppard (Rafe Copley), George Hamilton (Theron Hunnicutt). 2h30.

Au cours d'une partie de chasse, Wade Hunnicutt est blessé par un mari jaloux. Wade a la réputation, méritée, d'être un coureur de femmes. Riche propriétaire texan, il ne s'entend pas avec sa femme, Hannah.

Leur fils, Theron, en souffre. Il est partagé entre l'influence de sa mère, trop protectrice, et celle de son père, dominatrice.

Wade décide de faire un homme de son fils. Il demande à Rafe de l'aider. Rafe est le fils illégitime de Wade, qui ne l'a jamais reconnu ni traité comme un fils. L'estime naît entre les deux garçons. Au cours d'une chasse, Theron tue, seul, un sanglier énorme, après une longue poursuite dans les marécages. Theron s'émancipe. Il fait la connaissance d'une jeune fille, Libby. L'amour naît entre eux.

Theron quitte ta maison familiale et travaille dans une usine, pour vivre sa vie. Rafe rencontre Libby dans un supermarché. Elle lui avoue qu'elle attend un enfant de Theron. Rafe lui propose de l'épouser. A la naissance de l'enfant, le père de Libby croit que c'est Wade le père et non Theron. Il s'introduit chez Wade et le tue. Theron se lance alors à sa poursuite dans le marécage et le tue à son tour. Puis il quitte le pays.

Au cimetière, Hannah Hunnicutt montre à Rafe la pierre tombale de Wade : son nom y a été inscrit auprès de celui de Theron.

Le mélodrame poussé à sa perfection. Dans une petite ville du Texas, espace rêvé pour une tragédie américaine, un adolescent trop sensible, déchiré entre sa mère et son père, est englué dans un décor schizophrène et oppressant : d'un côté la forêt et les marais où il chasse en compagnie de son père ; de l'autre, le grenier et les souvenirs de l'enfance gardés par la mère.

Pour Minnelli, le mélodrame naît des antagonismes, et le décor participe de cet étouffement progressif, jusqu'à la libération symbolique par le meurtre.

C'est au fils bâtard sans territoire et donc sans attaches, rejeté à sa naissance par son père, qu'il reviendra de dénouer toutes les tensions. Les deux frères s'associeront pour reconstruire une autre famille, comme dans l'éternel retour que suscitent toujours les passions contrariées.

Impossible d'oublier la quête hallucinée de Theron à la poursuite d'un sanglier dans les marais où rode un brouillard jaune, pas plus que le salon rouge, chargé de trophées de chasse, sur lequel règne le patriarche ; le décor toujours chez Minnelli. Et les couleurs : jaune et rouge. Or et sang.


Par : Christophe Pellet (Télérama -Le guide du cinéma chez soi).

Retour