1940
Jean Newton, une jeune libraire fiancée à Freddie Harper, un garçon bien sous tous rapports, propose à un inconnu qui lui avait simplement souhaité bonne chance, d'acheter un billet de loterie ensemble. L'homme, peintre misanthrope, accepte à condition que, s'ils gagnent, ils partent ensemble pour faire l'expérience d'une lune de miel dans des pays étrangers et exotiques où ils se comporteraient comme frère et sur. Jean refuse d'abord cette proposition indécente et appelle Freddie à la rescousse. Mais celui-ci, plutôt que de se battre avec David, propose un compromis. Il accepte à condition que Jean l'épouse sans plus attendre, que le billet soit gagnant ou non.
Le billet s'avère avoir la possibilité d'être gagnant puisqu' associé à un cheval qui va concourir dans un grand derby. Freddie propose alors de le vendre pour 12 000 dollars sans prendre le risque d'attendre la course où il pourrait remporter le gros lot de 150 000 dollars. Mais David et Jean en décident autrement et prennent le risque de tout miser sur la course tout en confiant le billet à Freddie. Le grand jour voit réunis David, Jean et tante Lucy... mais ce n'est pas le bon cheval qui gagne. Jean, très déçue, reçoit alors un appel de Freddie. Tout fier, celui-ci lui annonce n'avoir jamais cru au gros lot et avoir vendu sa part du billet pour 6000 dollars. Jean en est choqué et va proposer cet argent à David qui décide alors faute de pays exotiques de l'emmener aux chutes du Niagara.
A l'hôtel deux chambres non communicantes les attendent mais les gérants habitués aux situations ambigües font tout faire pour les rapprocher. Néanmoins Jean se méfie et, par deux fois, se poste devant sa porte croyant voir débouler David dans sa chambre sous un prétexte fallacieux. Mis c'est la femme de chambre, étonnée de la voir au milieu du passage, qui en est effrayée.
Jean rend les armes devant la cour discrète que lui fait David et le rejoint au bar alors que les gérants les préviennent qu'ils ont maintenant deux chambres communicantes. David offre à Jean un petit tableau qui l'accompagnait et qu'elle trouvait tres beau. A peine se sont-ils dit bonsoir que Freddie, très énervé déboule. Jean le remet à sa place mais celui-ci, soupçonneux, prend une chambre et demande à ce que le gérant le réveille à deux heures
A minuit, Jean ne dort pas et voit David sur le balcon de la chambre voisine. Elle l'appelle au téléphone et âpres une petite conversation romantique celui-ci lui propose de l'emmener au dancing de l'hôtel. Leur couple romantique attire l'attention d'un vieux couple amoureux qui se reconnait en eux. Il s'agit de Peter Possum et de sa compagne, célèbres auteurs de contes pour enfants. Ils les emmènent au puits des souhaits et sur le pont qui y conduit, Jean se laisse embrasser par David. Jean jette ses petits cailloux dans le puits et David s'aperçoit alors qu'il est allé top loin dans l'expérience qu'il voulait mener. Jean, l'ayant vu ne pas jeter ses cailloux hors du puits, préfère rentrer dormir.
A deux heures, Freddie croyant débouler chez David entre chez Jean dont il avait pris la clé de chambre sans savoir que les gérants avaient inversé les chambres du couple pour que Jean ait une cheminée. Voyant le lit non défait, il défonce la porte communicante... et ne trouve personne. David est reparti pour New York laissant un mot d'explication à Jean.
Mais David est arrêté sur la route par la police qui le conduit au commissariat car il avait acheté la voiture au nom de Jean et ne peut prouver qu'elle est à lui. La police arrête aussi Jean et Freddie. L'une pour avoir en sa possession un tableau de Sommerthet, un peintre très célèbre, et l'autre pour avoir défoncé la porte de communication.
Au tribunal le lendemain, David doit avouer qu'il se nomme en réalité Sommerthet, peintre dont la disparition avait fait les gros titres de la presse. Sa situation pour le moins excentrique de faux frère et faux mari excite les journalistes. Tous les édiles de la ville exigent du juge un procès qui apportera renommé à la ville.
Lors du procès, Jean et David s'avouent leur amour et le juge ne manque pas de faire comprendre à Freddie qu'il s'est comporté bien imprudemment.
Adapté de la pièce et du film, Bonne chance de Sacha Guitry, Double chance est l'un des gros succès de l'année 1940 pour la RKO après plusieurs revers au box-office.
De la pièce de Guitry, il reste l'argument de base, un faux voyage de noce qui se transforme en vraie rencontre amoureuse entre une jeune fille prête à une vie terne et bien rangée et un homme capable de lui faire découvrir tous les charmes d'une vie non conformiste. Le petit tableau reste un élément de l'intrigue et la différence d'âge est en partie effacée.
Pour le reste, l'humour acéré des répliques de Guitry laisse place à des situations burlesques avec un rôle non négligeable attribué aux personnages secondaires : les deux Nick, les réceptionnistes de l'hôtel, le vieux couple d'écrivains, la femme de chambre et le juge qui sont sources de gags plus ou moins réussis. L'alliance de ce burlesque efficace et du romantisme des situations fonctionne grâce au charme débonnaire de Ronald Colman et à l'ingénuité et la pugnacité de Ginger Rogers.
Jean-Luc lacuve le 17/08/2013
Editeur : Editions Montparnasse. Août 2013. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. |
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L'un des sept DVD de la 14e vague des Classiques de la RKO. |