Bonne chance

1935

Avec : Sacha Guitry (Claude) Jacqueline Delubac (Marie), Pauline Carton (La mère de Marie), André Numès Fils (Prosper), Paul Dullac (Le maire), Rivers Cadet (le greffier). 1h12.

Une rue d'un quartier populaire de Paris. Claude, un rapin bientôt quinquagénaire, vivant chichement de ses croquis, a pour voisine une jeune et jolie blanchisseuse, Marie Muscat, qui habite un modeste appartement avec sa mère. Celle-ci a hâte de la marier. Un prétendant se présente en la personne de Prosper, un benêt, en instance de départ pour treize jours d'instruction militaire.

Mais Marie semble plus attirée par le peintre, en dépit de leur différence d'âge. Alors qu'elle va acheter un billet de loterie, il lui souhaite cordialement «bonne chance». Superstitieuse, elle décide de partager son lot avec lui si elle gagne. Et c'est ce qui arrive: elle touche deux millions! Claude n'accepte qu'à la condition qu'ils s'offrent ensemble un beau voyage. En tout bien tout honneur, car Marie est à présent fiancée à Prosper. Le mariage doit avoir lieu dans deux semaines à Fontenac, petite bourgade du Midi dont la jeune fille est originaire. Claude s'engage à accompagner la promise jusqu'à la porte de la mairie, leur escapade terminée.

Des péripéties diverses et cocasses vont émailler ce périple, qui ressemble bientôt à un voyage de noces avant la lettre. Pour commencer, Claude couvre Marie de cadeaux, en puisant largement dans leur pactole. Il lui fait une cour discrète, mais assidue. Ils font chambre à part, mais le hasard les rapproche sans cesse. Au casino de Monte-Carlo, il s'aperçoit qu'elle est son porte-chance: il se ruine en son absence, mais regagne une fortune dès qu'elle réapparaît.

À Fontenac, Claude réserve une surprise à sa protégée : grâce à l'envoi d'un chèque conséquent au maire du village, Marie sera accueillie comme une reine. Constatant qu'elle est née de père inconnu, il se propose même de la reconnaître, en secret. Ce qui va compliquer les choses, car entre-temps, Prosper s'est trouvé une autre compagne, de sorte que la place du marié reste vide le jour de la cérémonie. Claude se précipite pour l'occuper, quitte à prendre pour épouse celle dont il faillit devenir le père adoptif ! Et tout le monde sera heureux...

Ode au bonheur et à l'amour, loin des tracasseries petites-bourgeoises. Prosper, sous son apprence débonnaire, se révèle tel qu'en lui même avec ses copains de l'armée : "Une femme c'est fait pour ranger la maison, torcher les enfants et obéir à son mari."

Pendant ce temps là, Marie voyage avec Claude et dépense un million en treize jours... moins la bague et le petit Renoir.

Amusement vis à vis du cinéma :

- "Regardez Marie, quand je ne conduis pas plus vite que ça, ça ne vous donne pas l'impression d'être au cinéma ?
- Mais si !
- Et savez-vous comment les gens de cinéma s'y prennent pour faire ça ? Et bien, il paraît qu'ils mettent tout simplement leur appareil dans la voiture.
- Est-ce possible ? Mais et les paroles que l'on entend ?
- Et bien on m'a dit que les paroles, on les enregistrait ensuite en studio. Hum, c'est bien invraisemblable. D'ailleurs je dois vous avouer que je ne l'ai pas cru.

Gag sonore aussi de la balle de golf envoyée aux antipodes.