(1885-1957)
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31 films | ||
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Comme Marcel Pagnol, Sacha Guitry a longtemps été méprisé par les puristes du septième art, qui ne voulaient voir dans son oeuvre de cinéaste que du théâtre boulevardier "mis en conserve", débordant de "fatuité satisfaite" (Georges Sadoul). Le fait qu'il ait été un des meilleurs directeurs d'acteurs du cinéma français, voire peut-être - comme le pense François Truffaut - "un grand cinéaste réaliste", et mis en scène quelques-unes des comédies les plus brillantes du partant, cela ne fut reconnu qu'après sa mort.
Né à Saint-Petersbourg le 21 février 1885, fils du grand comédien Lucien Guitry (auquel il a dédié un film), écrivain précoce (il n'a que dix-sept ans lorsque sa première pièce, Le Page, est jouée au Théâtre des Mathurins), ayant eu une vie conjugale mouvementée (cinq mariages : avec Charlotte Lysès, Yvonne Printemps, Jacqueline Delubac, Geneviève de Sereville, Lana Marconi). Il a écrit et mis en scène 124 pièces dont beaucoup furent de grand succès. Il était pourtant loin de dédaigner le cinéma comme on l'a dit (et comme lui-même l'a laissé croire), puisqu'il tourne dès 1914 un reportage - en amateur -d'une grande intelligence sur quelques célébrités de l'époque (Sarah Bernhardt, Degas, Rodin, Auguste Renoir, Anatole France, Monet, Lucien Guitry, etc.) intitulé Ceux de chez nous, et joue en 1918 avec Yvonne Printemps dans un film de René Hervil et Louis Mercanton, Un roman d'amour et d'aventure.
Guitry cède les droits de Deburau pour The Lover of Camille (Harry Beaumont, 1924) et de Faisons un rêve pour Sleeping Partners (Seymour Hicks, 1930). Il collabore au scénario de Le blanc et le noir (Marc Allégret, 1931) mais la mise en scène trop en mouvements lui déplait. En 1935, Guitry apprend qu'Hollywood prépare une production sur Pasteur et il affirme inadmissible que les Américains romancent la vie du savant. La Warner Bros fera bien le film en 1936, La vie de Louis Pasteur (William Dieterle, 1936) mais Guitry tourne Pasteur en 1935. C'est aussi un hommage à son père qui joua la pièce avec succès au Théâtre du Vaudeville en 1919. Il surprend tout le monde en l'enregistrant en sept jours et en enchainant aussitôt sur Bonne chance, directement écrit pour l'écran, que supervise pour la réalisation son producteur Fernand Rivers. Il pose néanmoins quelques principes : refus du gros plan, fixité de la caméra, économie de champs/contrechamps, apparente théâtralisation par l'enregistrement systématiquement frontal des principales scènes. En 1940, la RKO fera un remake de Bonne chance réalisé par Lewis Milestone avec des extérieurs en studio qui déréalisent l'action. Le nouveau testament, son troisième film, adapté de sa pièce homonyme créée en 1934, inaugure le cycle des comédies filmées alors que Le roman d'un tricheur (1936) est l'adaptation de son seul roman, Mémoires d'un tricheur, (1935). L'auteur veut trouver l'équivalence du récit en termes cinématographiques et opte pour la permanence du commentaire. Mon père avait raison, représentée pour la première fois au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 8 octobre 1919 donne lieu à une reprise en 1936. Guitry en réalise la même année une adaptation filmée. Pour Faisons un rêve, représentée pour la première fois au théâtre des Bouffes-Parisiens le 3 octobre 1916, Guitry minimise le nombre de plans. Désireux de laisser la trace de sa centième pièce, Le mot de Cambronne, Guitry profite d'un jour de relâche pour en faire transporter le décor dans un studio et enregistre la représentation en quelques heures. La gageure est plus économique que virtuose. En deux ans et sept films, il a tout assimilé et dépassé quant à la manière de montrer.
Guitry opte ensuite pour la super production, coréalisée avec Christian-Jaque, Les perles de la couronne. Quadrille est représentée pour la première fois le 21 septembre 1937 au Théâtre municipal d'Orléans, puis à partir du 24 septembre de la même année, au théâtre de la Madeleine. La pièce est toujours à l'affiche lorsque Guitry en réalise l'adaptation cinématographique, avec les mêmes interprètes. Le tournage débute le 30 novembre pour une première fin janvier 1938 à Monte-Carlo.
Après onze films en quatre ans, de 1935 et 1938, le rythme décroit un peu : quatre entre 1939 et 1944, une interruption de 1944 à 1948 par suite d'ennuis avec les comités d'épuration, puis 16 films en 10 ans de 1948 à 1957. Guitry alterne avec bonheur fantaisies historiques à grand spectacle, vaudevilles intimistes et films à sketches. Il meurt à Paris le 24 juillet 1957.
Filmographie :
1915 | Ceux de chez nous |
0h44 Auguste Rodin dans son parc, dans son atelier et taillant un marbre. Maître Henri-Robert plaidant. Claude Monet devant son jardin et devant une toile. André AntoineE mettant en scène le second acte de L'Avare. Camille Saint-Saens au piano puis conduisant le ballet d'Henry VIII. Edgar Degas boulevard de Clichy. Edmond Rostand écrivant. Auguste Renoir peignant. Sarah Bernhardt causant puis disant des vers. Anatole Frence dans sa bibliothèque et à son bureau. Octave Mirbeau, Lucien Guitry. |
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1935 | Pasteur |
Avec : Sacha Guitry (Pasteur), Jean Périer, José Squinquel, Henry Bonvallet, Gaston Dubosc, Louis Maurel, Julien Bertheau. 1h15. S'adressant à un interlocuteur anonyme, Sacha Guitry lit une lettre de Pasteur où ce dernier décide de s'inoculer la rage pour tester son vaccin sur lui-même. Il exhibe quelques photos des lieux d'enfance du savant. L'évocation de sa vie va se faire en cinq tableaux... |
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1935 | Bonne chance |
Avec : Sacha Guitry (Claude) Jacqueline Delubac (Marie), Pauline Carton (La mère de Marie), André Numès Fils (Prosper). 1h12. Une rue d'un quartier populaire de Paris. Claude, un rapin bientôt quinquagénaire, vivant chichement de ses croquis, a pour voisine une jeune et jolie blanchisseuse, Marie Muscat, qui habite un modeste appartement avec sa mère. Celle-ci a hâte de la marier. Un prétendant se présente en la personne de Prosper, un benêt, en instance de départ pour treize jours d'instruction militaire. Mais Marie semble plus attirée par le peintre, en dépit de leur différence d'âge... |
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1936 | Le nouveau testament |
Avec : Sacha Guitry (Le docteur Marcelin), Jacqueline Delubac (Juliette Lecourtois), Christian Gérard (Fernand Worms), Betty Daussmond (Lucie Marcelin), Charles Dechamps (Monsieur Worms), Marguerite Templey (Madame Worms), Pauline Carton (Mademoiselle Morot). 1h36. Le docteur Jean Marcelin, un alerte quinquagénaire, mène une existence bourgeoise apparemment sans histoire auprès de sa femme Lucie, une coquette capricieuse qui le trompe avec un ami de la famille, Fernand Worms. Le docteur a introduit dans son cabinet, en qualité de sténodactylo, une charmante jeune femme, Juliette Lecourtois, en dépit de l'hostilité déclarée de son épouse, qui aurait souhaité faire engager comme secrétaire son petit ami. Un soir, alors que la famille Worms au grand complet est invitée à dîner chez les Marcelin, le maître de maison, d'ordinaire très ponctuel, se fait attendre. Lui serait-il arrivé malheur ? Quelqu'un sonne à la porte, ramenant le veston du docteur. Dans l'une des poches, on découvre un testament, de rédaction récente, dont la lecture va s'avérer édifiante. Le praticien, qui n'ignorait rien des incartades de sa femme, lui lègue seulement un tiers de sa fortune, le reste revenant à Mme Worms, qui fut naguère sa maîtresse, et à une dame Lecourtois, autre passion de jeunesse, dont il aurait eu une fille naturelle. Les soupçons se portent aussitôt sur la nouvelle dactylo. Alors que les invités sont encore sous le coup de ces révélations, Marcelin réapparaît. Chacun feint de tout ignorer de ses nouvelles dispositions testamentaires. La vérité finira pourtant par éclater, au grand dam d'un entourage sournoisement complice : l'épouse infidèle sera confondue, le gigolo remis à sa place, et Juliette, qui était bien la fille de l'honorable médecin, reconnue officiellement. Le père et l'enfant partiront pour un voyage d'agrément, sans souci du qu'en-dira-t'on, en double signe de reconnaissance, paternelle et filiale... |
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1936 | Le roman d'un tricheur |
Avec : Sacha Guitry (le tricheur),
Marguerite Moreno (La comtesse), Jacqueline Delubac (Henriette). 1h25.
Pour avoir volé huit sous dans le tiroir-caisse de ses parents, un petit garçon est puni : il est privé des champignons du déjeuner. Les onze membres de la famille à table meurent empoisonnés. Chasseur dans un restaurant puis groom dans un hôtel de la Côte d'Azur, le jeune homme se fait le serment d'être riche un jour. Naturalisé monégasque, il devient croupier. Puis tricheur professionnel. Un honnête homme fait de lui un joueur : notre héros perd en jouant honnêtement, tout ce qu'il avait gagné en trichant. |
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1936 | Mon père avait raison |
Avec : Sacha Guitry (Charles Bellanger), Gaston Dubosc (Adolphe Bellanger,
son père), Serge Grave (Maurice Bellanger, son fils jeune),
Paul Bernard (Maurice Bellanger, son fils adulte), Jacqueline Delubac
(Loulou, sa belle fille). 1h29
Le film respecte rigoureusement la division de la pièce en trois actes, coupés de brefs intermèdes de personnages marchant dans un parc : I. Un architecte, Charles Bellanger, écoute les conseils de vie que lui prodigue son père Adolphe, fringant septuagénaire : il faut être égoïste, ne pas se prendre au sérieux, ne pas craindre la solitude, éviter toute attache conjugale, car. Sur ces entrefaites, Charles apprend que son épouse est sur le point de le quitter. Il n'en fait pas un drame et décide de se consacrer à l'éducation de son fils, le petit Maurice. II. Vingt ans plus tard, Maurice est devenu un séduisant jeune homme, qui a pour maîtresse une certaine Loulou. Celle-ci est une fine mouche, qui compte bien se faire épouser. Charles accepte de jouer les bons offices, avec l'espoir d'y trouver son compte. C'est à ce moment que sa femme lui annonce son retour, perspective qui ne le réjouit guère : il lui conseille de revenir dans dix ans... III. Charles vit dans l'aisance et la futilité. Son fils, inquiet de son comportement, le fait examiner par un médecin. Rien de grave : il se contente d'appliquer les préceptes de son père. Maurice suivra le même chemin. Car les pères ont toujours raison... |
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1936 | Faisons un rêve |
Avec : Sacha Guitry (L'amant), Raimu (Le mari), Jacqueline Delubac
(Elle), Andrée Guize, Robert Seller, Louis Kerly, Arletty, Marguerite Moreno, Gabriel Signoret, Michel Simon, Claude Dauphin.
1h25.
Le mari : un brave homme, pas très intelligent, cossu, bon vivant. Sa femme (Elle) : une jeune femme jolie, distinguée. Il prétexte un rendez-vous urgent. Elle le laisse donc partir, rien moins que dupe. L'hôte (Lui), qui a tout entendu, est jeune, séduisant, gai. Il lui déclare son amour, qu'elle avoue partager. Rendez-vous est pris pour le soir. Il l'attend anxieusement. N'y tenant plus, il lui téléphone tous les mots fous qui lui viennent à l'esprit. Et tandis qu'il parle, parle, parle, elle arrive et tombe dans ses bras. Le lendemain matin, c'est le drame : ils ne se sont pas réveillés! Elle s'affole, il plaisante. Nouveau drame : le mari arrive! Piteux : il a fait une telle " bombe" qu'il n'est pas rentré chez lui : "Que va en penser ma pauvre femme?" Elle écoute, à côté, dans la robe de chambre de son amant, qui trouvera le moyen d'éloigner le mari deux jours de plus... |
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1937 | Le mot de Cambronne |
Avec : Pauline Carton (La préfète), Jacqueline Delubac
(La servante), Sacha Guitry (Cambronne), Marguerite Moreno. 0h36.
Inspiré du dramaturge Edmond Rostand, ce court métrage comique tourne autour d'un général qui a prononcé un gros mot que personne ne veut prononcer à haute voix. |
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1937 | Les perles de la couronnes |
Co-réalisé avec
Christian-Jaque. Avec : Jacqueline Delubac (Françoise Martin /
Marie , reine d'Ecosse/ Josephine), Sacha Guitry (Jean Martin / François
I / Barras / Napoleon III), Raimu, Ermete Zacconi, Arletty, Jean-louis
Barrault, Cécile Sorel, Simone Renant, Marguerite Moreno, Pauline
Carton, Marcel Dalio, Renée Saint-cyr
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1937 | Désiré |
Avec : Sacha Guitry (Désiré), Jacqueline Delubac (Odette Cléry), Jacques Baumer (Felix), Pauline Carton (Adèle), Saturnin Fabre (Adrien). 1h33. Odette Cléry, une jeune comédienne élégante, maîtresse du ministre Montignac, qui l'entretient sur un grand pied, engage à son service un maître d'hôtel impeccable et très stylé, prénommé Désiré. Elle apprend incidemment qu'il a été renvoyé de sa dernière place pour cause de trop grand empressement auprès de sa patronne, une princesse russe. Désiré rectifie les faits : la dame s'est donnée à lui sans qu'il ait beaucoup à se forcer. Son zèle et sa séduction le condamnent à ce genre d'incartades. Aucune crainte, toutefois, avec Odette : elle n'est pas son type. Et pourtant, à quelque temps de là, alors qu'ils se trouvent tous en vacances à Deauville, le Don Juan de l'office se met à rêver à la jeune femme : après tout, n'est-elle pas déjà, socialement parlant, sa maîtresse ? Elle, de son côté, prononce le nom de Désiré dans son sommeil. Le ministre s'émeut. Pour éviter le pire (ou le meilleur) qui ne manquerait pas de se produire, le valet, magnanime, rend son tablier, après avoir dispensé à la belle Odette quelques conseils pour sa future carrière. |
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1938 | Quadrille |
Avec : Sacha Guitry (Philippe de Morannes), Gaby Morlay (Paulette Nanteuil),
Jacqueline Delubac (Claudine André), Pauline Carton (La domestique),
Georges Grey (Carl Erickson). 1h49.
Carl Herikson, l'irrésistible jeune premier américain, arrive à Paris. Parmi ceux qui vont l'accueillir au Ritz, la journaliste Claudine André, Philippe de Moranne, rédacteur en chef de "Paris-Soir", et sa maîtresse, la comédienne Paulette Nanteuil. Carl est d'autant plus surpris de reconnaître Paulette, le soir même, sur la scène du Théâtre du Gymnase, qu'elle lui avait donné au Ritz un autographe signé Claudine André. Afin de se faire pardonner, elle accepte l'invitation à souper de Carl. Pour la première fois depuis six ans de vie commune, Philippe aura passé la nuit sans voir rentrer sa compagne. Le quadrille est en place. Philippe trouve beaucoup de charme à Claudine, qui veut séduire Carl. Paulette souhaite garder Carl et ne pas perdre Philippe. Tout se terminera, après un double adultère, par un double mariage. |
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1938 | Remontons les chamsp élysées |
Avec: sacha Guitry, Lucien Baroux
, Jacqueline Delubac , Raymonde Allain , Jean-louis Allibert , Jeanne
Boitel , Jane Marken , Mila Parély , Josseline Gaël. 1h37.
De 1697 à 1938, de l'Étoile à la Concorde, de Louis XV au Roi d'Angleterre, l'histoire des Champs-Élysées racontée à bâtons rompus à ses élèves par un professeur, dont l'arrière grand-père était le fils de Louis XV et d'une belle inconnue : "Véridique - et parfois vraisemblable - car je prétends que ce n'est pas mentir que d'affirmer affrontément des vraisemblances irréfutables. Oui, je revendique le droit absolu de supposer des incidents restés secrets et de conter des aventures dont je n'ai pas trouvé la preuve du contraire". |
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1939 | Ils étaient neuf célibataires |
Avec : Sacha Guitry (Jean Lécuyer), Henri Crémieux (Louis),
Victor Boucher (Alexandre), Elvire Popesco (Comtesse Stacia Batchefskaïa),
Pauline Carton (Clémentine), Max Dearly. 2h05.
1939. Des décrets-lois réglementent sévèrement la résidence en France des étrangers non naturalisés. Jean Lécuyer imagine de fournir des maris honoraires aux dames étrangères dans l'embarras. Neuf célibataires sont réunis. Sept vont trouver preneuses et, après la cérémonie, égayés par le repas, émoustillés, les voici qui s'évadent de l'hospice pour aller retrouver leurs femmes légitimes. Athanase, faux aveugle, bien qu'il apprécie fort la compagnie et le tempérament espagnol de Consuelo, s'éloignera. Il prise trop la liberté pour supporter la vue de ses nouveaux gendres : deux sergents de ville. Le doux Antonin, que Madame Picaillon de Cheniset faisait naguère molester par son valet de chambre, est retors et roublard en matière de déclarations d'impôts. Madame Picaillon de Cheniset, riche bourgeoise, est avare. Ils ne se quitteront plus. Adolphe a "épousé" une petite Anglaise qui chante dans un cabaret. Elle a des peines de coeur. Le vieil Adolphe se fera passer pour son père et facilitera ses amours. Alexandre a été choisi par une superbe créature, femme entretenue; il le comprend vite et pour ne pas troubler la vie de Margaret, il jouera le maître d'hôtel pendant le repas qu'il aurait pu gâter. Adhémar Colombinet de la Jonchère va trouver, grâce à Isabelle Patureau, une "maison" tout à fait accueillante. Quant à Amédée, il rejoindra au cirque Mi-Ha-Ou, petite danseuse chinoise. Reste Agénor. La comtesse Stacia l'avait désigné pour être son mari. Mais à la mairie, Jean Lécuyer a pu substituer ses papiers à ceux d'Agénor. Le voici marié à Stacia; tant mieux pour Agénor, qui aurait été bigame, attendu qu'il est bel et bien marié avec la femme de chambre de la comtesse. |
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1942 | Le destin fabuleux de Désirée Clary |
Avec : Sacha Guitry (Napoléon 1er), Gaby Morlay (Désirée
Clary), Jacques Varennes (Bernadotte), Jean-Louis Barrault (Bonaparte).
1h48.
Écoutons Sacha Guitry : "Il était une fois une petite fille qui se nommait Désirée Clary. Elle avait une soeur, Julie, qui l'attendait depuis un an sur terre. Elle devint une ravissante jeune fille, et fit la connaissance d'un charmant officier, qui s'éprit d'elle. Mais quelques semaines plus tard, ayant connu le frère de ce jeune officier, elle lui accorda sa main. Et tandis que Napoléon Bonaparte lui jurait un amour éternel, sa soeur Julie épousait Joseph Bonaparte... " |
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1943 | Donne moi tes yeux |
Avec : Sacha Guitry (François),
Geneviève Guitry (Catherine), Aimé Clariond (Jean Laurent),
Marguerite Moreno (La grand-mère), Mona Goya (Gilda).
Lors d'un vernissage au Palais de Tokyo, le sculpteur François Bressoles fait la connaissance d'une jeune fille, Catherine. Séduit par sa beauté, il la persuade de lui servir de modèle. Il en tombe amoureux et lui demande de l'épouser. Elle est sur le point de dire oui, quand brusquement il change d'attitude à son égard, devient hargneux et insolent. Il s'intéresse à une autre modèle, vulgaire chanteuse de cabaret. Après une scène pénible, c'est la rupture. Mais Catherine comprend bientôt la raison de ce revirement : son amant est en train de perdre la vue, et ne veut pas lui imposer la promiscuité de la vie conjugale auprès d'un aveugle. L'amour sera le plus fort : elle vivra à ses côtés et lui. |
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1944 | La Malibran |
Avec : Geori-Boué (Maria Malibran), Suzy Prim (La comtesse Merlin),
Mona Goya (Madame Garcia), Jacques Jansen, Jean Debucourt, Jean Cocteau
, Jeanne Fusier-gir, Pierre Dux, Jacques Castelot. 1h35.
La célèbre cantatrice Maria Malibran vient de mourir. Quelques amis se réunissent pour évoquer sa courte et fulgurante carrière. Tandis qu'Alfred de Musset compose ses, la comtesse Merlin, qui fut sa confidente, raconte sa vie. Fille d'un ténor espagnol, qui l'éleva à la dure et avec lequel elle restera longtemps brouillée, elle monte sur scène dès l'âge de cinq ans pour remplacer au pied-levé une chanteuse victime d'un trou de mémoire. A dix-huit ans, elle se produit à Londres, avec un succès immédiat. Lors d'une tournée en Amérique, elle rencontre un banquier français, qu'elle épouse malgré son âge avancé, avant de s'apercevoir qu'il est au bord de la ruine et ne songe qu'à vivre à ses crochets. Le grand amour de sa vie sera le violoniste belge Charles de Bériot, dont elle fait la connaissance à Paris. Son premier mariage annulé grâce à La Fayette, elle épouse Bériot en secondes noces. Elle se réconcilie avec son père, connaît un triomphe à Venise et fait une grave chute de cheval en Angleterre, dont elle mourra après un ultime tour de chant à Manchester, à l'âge de vingt-huit ans. |
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1948 | Le comédien |
Avec : sacha Guitry, Jacques Courtin , Lana Marconi , Jacques Baumer , Maurice Teynac , Léon Bellières , Pauline Carton. 1h35. Lucien Guitry, né à Paris mais ayant passé son enfance en Normandie, grandit rue de Valois, dans la mercerie de son père. À huit ans, il est déjà passionné de théâtre et fait l'école buissonnière pour apprendre par coeur les classiques du répertoire. Son père en est secrètement fier, ayant lui-même rêvé d'être acteur. Loin de contrecarrer la vocation de son rejeton, il l'encourage et lui fait suivre les cours de Monrose au Conservatoire. Puis il loue le théâtre d'Étampes, où le jeune prodige va pouvoir faire ses premières armes. À vingt ans, Lucien Guitry, déjà célèbre, décline une offre de la Comédie-Française, préférant partir en tournée en Russie où, pendant neuf ans, il fera applaudir le théâtre français. C'est là que naîtra son fils Sacha. À son retour en France, il connaît un triomphe sur les scènes parisiennes, notamment dans «Crainquebille» et «Chantecler». On le voit travailler chez lui à la création du «Misanthrope». Son vieil ami Maillard lui présente sa nièce Catherine, dont il tombe amoureux. Il l'épouse. Mais le ménage bat de l'aile, car la jeune femme s'est mis en tête de faire elle aussi du théâtre, pour lequel elle est peu douée. Lucien Guitry se retrouve seul. Il interprète les pièces écrites par son fils, dont «Le comédien», qui lui est dédié. Un soir, une crise cardiaque le terrasse pendant les répétitions de la comédie musicale «L'Amour masqué». Il était âgé de 65 ans. Le métier d'acteur, aimait-il dire, est «le plus beau du monde». |
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1948 | Le diable boiteux |
Avec : Sacha Guitry (Talleyrand), Georges Spanelly , Emile Drain , Lana Marconi, Robert Dartois, Renée Devillers, Pauline Carton. 2h05. Quelques épisodes de la vie du rusé diplomate français Talleyrand (1754-1838), qui servit sous six régimes, de Louis XV à Louis-Philippe : l'accident d'enfance qui l'affligea d'un pied-bot, son accession à la prêtrise puis à la dignité épiscopale, son aisance à retourner son froc, ses succès auprès des jolies femmes... |
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1949 | Aux deux colombes |
Avec : Sacha Guitry (Maitre Jean-Pierre Walter), Pauline Carton (Angèle, la servante), Lana Marconi (La grande duchesse Christine), Marguerite Pierry (Marie-Jeanne la première épouse), Suzanne Dantès (Marie-Thérèse la 2e épouse). | |
1949 | Toa |
Avec : Sacha Guitry (Michel
Desnoyer), Lana Marconi (Ecaterina), Jeanne Fusier-Gir (Maria La Huchette).
1h25.
Après une orageuse scène de ménage avec son amant, l'auteur dramatique et acteur Michel Desnoyer, la belle Ecaterina décide de rompre et quitte les lieux. Michel reçoit peu après la visite de Françoise et de son mari Fernand, de retour d'un long séjour aux États-Unis. Comme le directeur du théâtre lui réclame une nouvelle pièce, Michel pense à mettre en scène l'histoire de sa liaison avec la fougueuse jeune femme. Pour incarner son ancienne maîtresse, il engage Françoise, qui rêve depuis toujours de monter sur les planches, ainsi que sa domestique en titre, Maria, pour jouer sa bonne. Le décor de la pièce sera une reproduction exacte du bureau de l'écrivain. Le soir de la première, Michel reçoit des menaces de mort. Ecaterina les lui a envoyés et se trouve dans la salle. Arguant qu'un auteur dramatique n'a pas le droit de raconter à tout le monde ses affaires de coeur, elle ne cesse de l'interpeller durant la représentation et provoque un scandale. Elle finit par se calmer et un dialogue s'engage alors entre Michel sur scène et Ecaterina, simple spectatrice. Le lendemain, tous les journaux font écho de l'incident peu commun de la veille, offrant une publicité inespérée. À tel point que le directeur du théâtre demande à Desnoyer d'inclure dans sa pièce l'intervention d'Ecaterina. Ce même matin, Michel reçoit tour à tour chez lui Françoise, suivie de peu par Fernand, puis Ecaterina. Laquelle accuse Françoise d'être devenue la maîtresse de Michel, et fait part de ses soupçons à Fernand. Mais la jeune femme, jalouse, ne pouvait savoir que Michel et Françoise sont frère et soeur. Michel et elle se réconcilient et décident de se marier. La pièce qui raconte leur idylle continuera son succès triomphal. |
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1950 | Le trésor de Cantenac |
Avec : Sacha Guitry, Jeanne Fusier-gir , Lana Marconi , Michel Lemoine
, Marcel Simon , Pauline Carton , Paul Demange , Milly Mathis 1h35.
Il était une fois un petit village qui vivotait modestement, loin des grand'routes... Nous sommes à Cantenac, une localité imaginaire en proie à de mesquines querelles de clocher, où tout le monde en veut à tout le monde. Il y a là, entre autres, le maire et le curé, qui sont frères jumeaux et ennemis jurés ; une mercière qui cherche en vain un époux pour sa fille, la belle Virginie; l'opulente tenancière du café, flanquée d'un mari et d'un amant, aussi jaloux l'un que l'autre; un poivrot, qu'on n'a jamais vu boire mais qui paraît toujours saoul; l'idiot du village, moins bête qu'il n'en a l'air; une famille de paysans âpres au gain; et deux patriarches respectables: un vieillard de 128 ans, qui ne se résigne pas à mourir, et un baron septuagénaire, descendant d'une noble lignée, aujourd'hui ruiné mais qui porte encore beau: il se paie même le luxe de se faire servir par un couple de domestiques, lesquels sont en fait devenus ses patrons, et dont il est le locataire ! Se sentant près de sa fin, et dégoûté de la vie, le baron songe au suicide. Le centenaire l'en dissuade en lui révélant l'existence d'un trésor, dont il est dépositaire, ayant appartenu autrefois au Sire de Cantenac, un lointain ancêtre du baron. Celui-ci le récupère, mais au lieu de l'employer à son usage personnel, choisit d'en faire profiter la communauté. Dès lors, Cantenac devient un paradis, où chacun oublie ses querelles et retrouve la joie de vivre. Dans son château reconstruit, le baron accueille le village au grand complet pour une fête costumée, où l'on chante et l'on danse. Lui-même reprend goût à la vie et au travail manuel en endossant une défroque de maître verrier, conformément au métier de son ancêtre. |
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1950 | Tu m'as sauvé la vie |
Avec : Sacha Guitry (Le baron
de Saint-Rambert), Fernandel (Fortuné Richard), Jeanne Fusier-Gir
(La comtesse de Morhange), Lana Marconi (La marquise de Pralognan). 1h29.
Le baron de Saint-Rambert est un vieil égoïste, qui vit seul avec ses domestiques. Il est en butte aux assiduités de sa voisine, une comtesse au tempérament incendiaire. Un jour, on sonne à la porte : c'est une espèce de clochard philosophe à la recherche d'un emploi. Le baron lui propose une aumône, que l'autre refuse avec hauteur. Là-dessus, le baron sort faire sa promenade en ville. Peu après, on le ramène sur une civière : il a failli être écrasé par un chauffard et n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un passant, lequel n'est autre que le clochard qu'il avait éconduit. Par reconnaissance, le baron décide d'en faire son légataire universel (il porte le nom prédestiné de Fortuné Richard), à la consternation de son entourage, qui convoitait l'héritage. Cependant, soigné attentivement par une jolie infirmière, le baron songe à créer un foyer. L'ex-clochard n'y a plus sa place. Il a d'ailleurs d'autres visées : la comtesse lui tend les bras, avec sa fortune en prime. Quant à l'infirmière, elle se révèle être l'épouse du chirurgien qui a soigné l'illustre malade; son travail accompli, elle abandonne la place. Les domestiques respirent : il n'y a plus à redouter de captation d'héritage. Le baron retrouve sa vie paisible d'antan, avec un regain de misanthropie. |
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1951 | Deburau |
Avec : Sacha Guitry (Jean-Gaspard Deburau), Lana Marconi (Marie Duplessis)
Michel François (Charles Debureau). 1h33.
La France sous la Restauration. Au théâtre des Funambules, Boulevard du Temple, la grande vedette est le mime Deburau. Il joue Pierrot lunaire à la perfection. La presse le porte aux nues. Il ne manque pas d'admiratrices, mais lorsque l'une d'elles tente de le séduire, il extrait de son gousset un médaillon représentant le portrait de sa femme. Il a aussi un fils, Charles. La famille est toute sa vie. Un jour, pourtant, survient une femme qui va lui faire oublier ses devoirs : c'est Marie Duplessis, la dame aux camélias. Il va vivre quelques semaines de bonheur intense avec elle, jusqu'à ce qu'il se voie supplanté par un rival plus jeune, Armand Duval. Entre-temps, sa femme l'a quitté. Désespéré, aigri, il ne lui reste que son fils, auquel il va se consacrer tout entier. Il tente de dissuader ce dernier de se lancer dans le théâtre. Mais, constatant qu'il a le feu sacré, il lui transmet le flambeau de son art. La lignée des Deburau continue. |
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1951 | La poison |
Avec : Michel Simon (Paul Braconnier), Jean Debucourt (Maître Aubanel), Jacques Varennes (Le procureur). 1h25. Paul Braconnier ne peut plus supporter sa femme, vieille et sale pocharde. Elle, de son côté, a acheté secrètement de la mort-aux-rats pour supprimer son époux. Impressionné par l'habileté de Maître Aubanel, qui vient de fêter son centième acquittement, Paul Braconnier va le trouver et le questionne avec suffisamment d'adresse pour apprendre dans quelles conditions il peut tuer sa femme en étant à peu près assuré d'être acquitté... |
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1952 | Je l'ai été trois fois |
Avec : Sacha Guitry (Jean Renneval), Lana Marconi (Therese Verdier),
Bernard Blier (Henri Verdier), Pauline Carton (L'habilleuse), Louis
de Funès (L'interprète), Meg Lemonnier (Henriette).1h23.
Le comédien Jean Renneval, un séduisant quinquagénaire, est en tournée théâtrale à Monte-Carlo. Il est attiré par une jolie femme, épouse d'un bijoutier, et obtient d'elle un rendez-vous galant, entre le deuxième et le troisième acte de la représentation, le mari devant opportunément partir ce soir-là pour Paris. Mais ce dernier, craignant de laisser sa femme seule, invite à dîner un chaperon, Henriette, et se met à raconter au cours du repas comment il fut victime par deux fois d'infidélité conjugale. Sa première épouse l'a trompé, de bonne foi, avec un Belge qui était son parfait sosie ; la seconde, par excès de zèle commercial, avec un sultan amateur de pierres précieuses. On a beau avoir une tête de cocu, ce qui est le cas du bijoutier, un tel doublet a de quoi vous rendre méfiant. Or, jamais deux sans trois : ayant raté son train, le cornard va trouver sa dernière femme en compagnie de Renneval, au moment où celui-ci s'apprête à rentrer en scène, en costume de cardinal. Persuadé qu'il a affaire à un authentique prélat, le bijoutier accepte cette troisième infortune, couverte par la dignité sacerdotale. |
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1953 | La vie d'un honnête homme |
Avec : Michel Simon (Albert Ménard-Lacoste), Marguerite Pierry
(Madeleine Lacoste), Laurence Badie (Geneviève Lacoste), François
Guérin (Pierre Lacoste), Louis de Funès (Emile, le valet
de chambre), Claude Gensac (Evelyne, la femme de chambre), Marthe Sarbel
(Marie, la cuisinière), Michel Nastorg (Le mécanicien).
1h25.
Sévère et redoutable homme d'affaires, morose et apparemment austère, tel se présente à sa famille, à ses serviteurs et à son personnel, M. Albert Ménard-Lacoste qui se plaît à s'auréoler du titre d'honnête homme. Pour son malheur, Albert à un frère jumeau, Alain, dont la ressemblance physique avec lui est hallucinante, tandis que leurs caractères diffèrent en tous points. Les deux hommes ne se sont jamais aimé et, s'étant éloigné de sa famille, Alain a vécu une existence fantasque, soumise à son bon plaisir. Sans ressources, il vient demander à Albert, riche et puissant, de lui trouver une place dans ses usines. Celui-ci refuse froidement, consent à une aumône et éconduit le visiteur. Toutefois, ayant retenu l'adresse du médiocre hôtel où il demeure et tourmenté par un obscur remords, Albert va retrouver son jumeau. Il le trouve fatigué, déprimé... Pire, au milieu de la conversation, Alain, victime d'un malaise, meurt subitement. C'est alors qu'une idée machiavélique germe dans le cerveau d'Albert : profiter de cette ressemblance extraordinaire, faire croire que c'est lui, l'industriel irréprochable, qui est mort et, sous l'identité d'Alain, observer l'attitude de ses proches à l'occasion de son décès. Le plan réussit fort bien. Une prostituée de haut vol, surnommée " la Comtesse ", qui a eu des bontés pour Alain, s'y laisse prendre. Et le rusé Albert ayant rédigé un codicille à son testament - codicille qui avantage son frère jumeau - assiste, écoeuré, à toutes les lâchetés et à tous les abandons de sa femme, la cupide et autoritaire Madeleine, et de ses enfants. Si bien que lorsque le docteur de la famille découvre la supercherie, Albert, édifié et gonflé d'amertume, s'est déjà éloigné pour toujours dans la nuit. |
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1954 | Si Versailles m'était conté |
Avec : Claudette Colbert (Madame de Montespan), Georges Marchal (Louis XIV jeune), Sacha Guitry (Louis XIV), Jean Marais (Louis XV), Orson Welles (Benjamin Franklin), Gérard Philipe (D'Artagnan), Micheline Presle (Madame de Pompadour), Jean-Pierre Aumont (Le cardinal de Rohan), 2h40.
L'histoire du château de Versailles, depuis l'instant où, enfant. Le futur roi Louis Xlll découvre le site, jusqu'aux années cinquante où le château de Louis XIV est devenu un musée |
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1955 | Napoléon |
Avec : Daniel Gélin (Napoléon Bonaparte jeune), Sacha Guitry (Le prince Charles de Talleyrand),
Raymond Pellegrin (Napoléon Bonaparte vieux). 3h03.
Racontées par Talleyrand, à qui l'on vient d'apprendre sa mort à Sainte-Hélène, la vie et les conquêtes (militaires et galantes) de Bonaparte, devenu Napoléon après le coup d'état du 18 Brumaire. Son enfance, son ascension irrésistible vers la gloire, ses amours, ses triomphes, ses revers, son abdication, son exil. |
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1956 | Si Paris nous était conté |
Avec : Robert Lamoureux (Latude), Danielle Darrieux (Agnès Sorel),
Michèle Morgan (Gabrielle d'Estrées). 2h10.
Débutant son film quand Paris était Lutèce, évoquant les invasions, n'oubliant ni sainte Geneviève, ni Jeanne d'Arc, le conteur remonte à sa fantaisie le cours des siècles et s'il donne la préférence à Louis XI, à François Ier à Henri III, à Henri IV, c'est parce que dans ses oeuvres précédentes il avait célébré Louis XIV, Louis XV et Napoléon... |
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1957 | Assassins et voleurs |
Avec : Jean Poiret (Philippe
d'Artois), Michel Serrault (Albert Le Cagneux), Magali Noël (Madeleine
Ferrand), Clément Duhour (Jean Walter Ferrand), Pauline Carton
(la refoulée). 1h25.
Apparemment peu faits pour se rencontrer, deux hommes se trouvent face à face. Albert Le Cagneux est cambrioleur et le château qu'il visite appartient à Philippe Dartois. Celui-ci ne semble pas ému par celui-là et, flegmatique, malicieux et bavard, il explique à Albert déconcerté qu'il est le bienvenu. Il cherchait le moyen d'en finir avec une vie qui lui pèse. Albert arrive à point, il sera l'instrument du destin. Philippe alors raconte sa vie à son interlocuteur et dévoile les secrets d'une existence tumultueuse. Autrefois, le séduisant châtelain fut surpris chez sa maîtresse par le mari jaloux. Coups de revolver : la jeune femme fut tuée mais Philippe, à son tour, supprima l'époux bafoué et laissa condamner à sa place un témoin innocent. Il traîne depuis ce remords, bien qu'un accident de voiture l'ait empêché d'intervenir au procès. Or, durant le temps où il était inconscient, une nouvelle vie s'était ouverte à lui : un voleur payait pour lui, pourquoi par un juste retour ne deviendrait-il pas, lui aussi, voleur ? Il le devint. Philippe narre avec une grande complaisance quelques-uns de ses vols où il combina virtuosité et ingéniosité. Toutefois, son anxiété est grande car il a appris, le jour même, que sa victime vient de sortir de prison. Celui-ci ne doit penser qu'à se venger. C'est pourquoi Philippe Dartois, plein d'angoisse, ne songe plus qu'à mourir. Albert lui révèle alors que c'est lui l'homme redoutable. Puisque Philippe veut mourir, Albert se fera un plaisir de l'abattre, après que sa future victime ait rédigé rapidement un testament en sa faveur. Ce qui est fait. Philippe explique une dernière fois la façon de faire croire à un suicide et, ce faisant, il tire sur Le Cagneux. Dartois, assassin et voleur, n'a plus qu'à déchirer le testament tout en déclarant : "Cet homme-là m'aurait emmerdé toute ma vie !". |
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1957 | Les trois font la paire |
Avec : Michel Simon (Le commissaire Bernard), Sophie Desmarets (Titine),
Philippe Nicaud (Jojo/Teddy/Partner), Jean Rigaux (Marcel Bornier, le
comédien), Clément Duhour (M. Jean), Christian Méry
(Ernest), Darry Cowl (Henri Valpreux, le metteur en scène), Gilbert
Bokanowski (M. Duval), Pauline Carton (Eveline), André Chanu
(Agostini), Robert Dalban (l'inspecteur Walter). 1h20.
Espérant faire carrière dans le gangstérisme, Jojo, un jeune chenapan, démontre son savoir-faire en poignardant un passant en plein jour. Or, la victime était en train de tourner un film, et le crime a été enregistré. Chargé de l'enquête, le commissaire Bernard, un fin limier qui se prend pour Maigret, se fait projeter la séquence et en extrait un portrait de l'assassin. L'un de ses hommes croit y reconnaître un clown du cirque Médrano, lequel est aussitôt arrêté. Mais ce dernier a un frère jumeau pour partenaire : chacun s'accuse pour disculper l'autre. Deux suspects valant mieux qu'un, on les garde tous deux sous les verrous à la Sûreté. Cependant, le véritable meurtrier court toujours : c'est un sosie des jumeaux antipodistes. Il faut l'intervention de Titine une dame de moeurs légères, mais à la mémoire infaillible, qui a passé la nuit avec ce troisième larron pour que la lumière se fasse. Seule une femme, vénale de préférence, était à même de démêler le vrai du faux, la réalité de ses simulacres. Au lit, un homme se découvre, sans illusion possible... Jojo, confondu, sera abattu sur les lieux mêmes de son forfait, par le chef de la bande dans laquelle il souhaitait être admis. De quoi vous désespérer d'être malhonnête ! Ce règlement de comptes sera d'ailleurs maquillé en suicide, au grand dam du commissaire de police, qui n'y verra que du feu... |
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