Les sentiers de la perdition

2002

Genre : Film noir
Thème : Transmission

(The road to Perdition). Adapté du roman graphique de Max Allan Collins, dessiné par Richard Piers-Rayner publié en 1998. Avec : Tom Hanks (Michael Sullivan) Paul Newman (John Rooney) Jude Law (Maguire) Tyler Hoechlin (Michael Sullivan Jr) Jennifer Jason Leigh (Annie Sullivan) Daniel Craig (Connor Rooney) Stanley Tucci (Frank Nitti). 2h05

Alors qu'en 1931 sévit encore durement la crise, le jeune Michael Sullivan vend des journaux aux ouvriers partant pour l'usine tôt le matin. Mais il retrouve bientôt son jeune frère et sa mère dans une coquette maison bourgeoise que vient rejoindre le père le soir. Suit une soirée d'enterrement chez John Rooney le patriarche de la ville. Soirée qui finit un peu brutalement, le frère du mort se plaignant de la toute puissance avec laquelle Rooney donne puis retire la vie à ses employés. Nous sommes dans la maffia irlandaise (celle qui dans Scarface occupait les quartiers nord de la ville) et Michael Sullivan père n'a atteint le confort qui est aujourd'hui le sien que grâce à John Rooney.

Rentré à la maison, son fils s'inquiète. Il a vu son père manipuler une arme et les questions de son jeune frère sur l'activité de celui-ci, souvent absent l'intriguent. Sa lecture du moment, un comics montrant un fringant gangster passant par la fenêtre, le fait hésiter sur le statut symbolique de son père. Une nuit, il décide d'en avoir le cœur net et découvre que son père et le fils de Rooney sont des gangsters qui cette nuit là justement abattent le frère du mort vu précédemment. Le filmage de cette scène de nuit, vue au travers d'un trou en contre-plongée au travers des jambes d'un autre gangster a tout, pour cet enfant de la scène initiale

En fait c'est Connor, le fils violent et corrompu de Rooney qui a tué le gangster qui s'apprêtait à dénoncer ses trafics. Connor, par calcul et paranoïa, décide de tuer la famille de Michael. Il ne descendra que la femme et le petit frère. Pour Michael, le choix n'existe plus : il doit s'en aller avant que son fils-témoin ne soit la prochaine victime. Nitti refuse de l'aider et à contrecœur soutient Rooney et Connor. Il engage un tueur à gage, Maguire (inspiré du photographe Arthur Fellig (dit "Weegee"), qui arpentait les rues de New York dans les années 30 pour prendre des photos de scènes de crimes. Les photos du film sont de véritables créations de "Weegee" ou elles proviennent des archives de la police de New York), et dans l'espoir de rétablir la vérité et de se venger, il s'en va à Perdition. Il change de direction lorsqu'il se sait poursuivi par le tueur qu'il réussit à semer dans un bar. Michael père et Michael junior choisissent alors de braquer les banques dans lesquels Capone et Nitti font prospérer illégalement leur argent. Un jour Maguire les rattrape et blesse Michael père. Avec son fils il trouve refuge chez un couple âgé qui els adopte. Michael retrouve Rooney dans uen église et essaie de négocier avec lui. Rooney préfère son fils. Michael l'abat un soir de pluie. Nitti le laisse tuer Connor. Michael rejoint son fils et ils partent ensemble à Perdition/ Maguire tue Michael mais celui-ci a le temps de l'abattre alors que son fils ne pouvait le faire. Celui-ci bien décider à ne plus jamais toucher une arme retrouve le vieux couple.

Comme dans Un monde Parfait, il s'agit d'une tragédie de la transmission. Tragédie pour Rooney le patriarche qui ne sait pas lequel de ses deux fils, l'un de chair, l'autre d'esprit, il doit tuer pour être enfin tranquille. Mais pour lui "Les fils sont là pour embêter les pères" et tel un fantôme il finira abattu dans une très belle scène de mitraillage sans aucun son. Tragédie de la transmission aussi pour Michael qui ne veut pas que son fils entre dans l'engrenage des armes. Sa mort, vue de loin et au travers d'une vitre par son fils, préserve en partie celui-ci et son dernier acte avant de mourir est d'épargner à son fils de devoir tirer pour défendre sa vie.