Bowling Saturne

A la mort de leur père, Guillaume, policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient d'hériter à son demi-frère marginal, Armand. L'héritage est maudit et va plonger les deux hommes dans un gouffre de violence…

Les codes du film noir sont bien maitrisés mais, sur le fond, le film reste un peu vain, esquissant des problématiques sans les résoudre.

Il est difficile de percevoir l'origine de la violence d'Armand. S'agit-il d'une impossibilité à jouir comme le suggère la masturbation inaboutie sur le parking du Cargö de Caen, scène des musiques nouvelles, dont il est l'un des vigiles ? S'agit-il d'un atavisme paternel qu'en tant que fils bâtard il serait le plus proche ? De même, la souffrance animale est difficile à interpréter. Le chien souffre-t-il des meurtres de son nouveau maître alors que le père de celui-ci était pourtant un tueur d'animaux ? Armand souffre-t-il à en pleurer comme le gibier que chasse son père tel qu’il le voit lors de la projection organisée par les chasseurs? Ou bien pleure-t-il de la pitoyable chasse de son père, tirant de loin sans aucun risque sur un crocodile ou devant compter sur son accompagnateur noir pour venir à bout d'un lion qu'il rate à plusieurs reprises ?

Le reflet de la personnalité d'Armand dans celle de son frère reste aussi ambigu puisque la relation aux femmes qu'entretient Guillaume reste inaboutie avec Xuan du fait de ses multiples empêchements professionnels.

Jean-Luc Lacuve, le 4 novembre 2012