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Ken Loach

Né en 1936
28 films
   
   
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Ken Loach est à la fois exemplaire de la situation que connaît le cinéma britannique depuis le milieu des années 1960 et un cas particulier. Dans un cinéma qu'on qualifie volontiers de "colonisé", il maintient une tradition britannique de cinéma social à base documentaire et travaille beaucoup plus pour la télévision (une vingtaine de films de court et long métrage, dont certains diffusés en salles) que directement pour le cinéma. Mais lorsque apparaît la vague de renouveau des années 1980 (avec Frears, Clarke, Leland...), Loach semble leur avoir ouvert la voie, tout en restant fidèle à un radicalisme politique de type marxiste.

La vision de Ken Loach privilégie une approche dialectique qui ne condamne jamais les personnages mais met en évidences leurs contradictions, en même temps que celles du "système social". Dans ses meilleurs films la chaleur des sentiments et l'énergie des personnages, même les plus écrasés, évite l'aspect démonstratif d'un cinéma pourtant militant. Il n'échappe pourtant pas parfois à une froideur et une rigueur trop lourdement démonstrative (Hidden agenda, The navigators, Just a kiss) qui rappelle le Costa-Gavras des années 1970.

Né le 17 juin 1936 à Nuneaton, près de Coventry, fils d'un responsable du service entretien dans une usine, Kenneth Loach, après deux ans dans l'armée de l'air, étudie le droit à Oxford puis s'intéresse à l'art dramatique. Il connaît une expérience de l'enseignement et entre à la télévision en 1960.

Ses premiers travaux, documents ou fictions, produits en général par Tony Garnett, un de ses amis avec qui il créera Kestrel Films (du titre d'un de leurs films, Kes) portent déjà sa marque : réalisme social, sensibilité et revendications gauchistes (Loach se déclare trotskiste et surtout anti-stalinien), peinture chaleureuse des victimes et des défavorisés (classe ouvrière ou exclus du libéralisme).

La Grande-Bretagne de Margaret Thatcher, avec sa politique jugée globalement anti-sociale, offre aux artistes engagés comme lui un terrain d'analyse et de mobilisation, même s'il existait déjà dans le cinéma britannique une tradition du réalisme et de la contestation (l'école de John Grierson des années trente et quarante, le Free Cinema des années soixante).:

" Il suffit de regarder autour de soi et de raconter ce que l'on voit. Alors on est forcément anti-Thatcher " déclarait Ken Loach (in "La Revue du Cinéma", n° 476, novembre 1991). Et il ajoutait, à propos de son intérêt pour les personnages de condition modeste : "Ce sont ces gens-là qui font changer les choses. Leur expérience est plus intéressante, plus riche en émotions aussi. Ils n'ont rien à perdre, ils jouent plus gros. Les raisons de mon choix sont donc tout à la fois dramatiques et politiques. "

La plupart de ses films évoquent des situations contemporaines à leurs tournages, dans un cadre géographique précis des Iles Britanniques : l'enfant du Yorkshire apprivoisant un faucon (Kes), l'adolescente londonienne perturbée, victime de sa famille autant que de la psychiatrie (Family life), les jeunes de Sheffield face au chômage (Regards et sourires), le problème irlandais (Hidden Agenda), l'humour et la vitalité de travailleurs précaires à Londres (Riff-Raff), jusqu'aux paumés d'un quartier difficile de Glasgow (My name is Joe). Une oeuvre où les écarts dans le temps (Black Jack, histoire à la Dickens située au XVIIIe siècle) et dans l'espace (Fatherland et le passé nazi, Land and freedom et la guerre d'Espagne, Carla's song et le Nicaragua sandiniste) apparaissent comme des exceptions.

Ken Loach débute à la télévision en 1964 par une approche très naturaliste des sujets, comme dans Up the Junction (1965), et surtout Cathy Come Home (1966), fiction traitant du problème des sans-abri sur un registre si cru qu'elle fut prise pour un reportage.

Le passage au grand écran fait qualifier Poor Cow (Pas de larmes pour Joy , 1967) de "misérabiliste". Loach y tente, à travers une technique encore hésitante, de relier l'histoire de son héroïne à la situation économique et sociale anglaise. Mais c'est Kes (1969) qui lui apporte la première reconnaissance internationale. C'est par l'élevage d'un faucon que Billy trouve un temps une échappatoire à un système éducatif sans illusion, sur fond de ville minière.

Family Life (1971) marque un tournant apparent dans cette oeuvre. L'aspect proprement psychologique prend la première place, ainsi que les relations d'une adolescente de dix-neuf ans avec sa famille, même si la société est fortement présente sous la forme de l'institution médicale. Forcée par ses parents à avorter par "convenance", Janice sombre dans la dépression et entre en maison de santé. Calmants et électrochocs en feront un cas typique présenté dans les cours de médecine. La rigueur d'une réalisation qui se contente d'observer sans glisser dans l'apitoiement donne au film un impact terrifiant, faisant pendant aux théories de l'antipsychiatrie formulées par Laing et Cooper.

Le détour par un cas individuel n'implique aucune renonciation de Loach au discours politique. Days of Hope (1976), téléfilm en quatre parties qui retrace l'histoire du mouvement ouvrier et travailliste anglais entre 1916 et 1926, est sans ambiguïtés, tout comme The Price of Coal (réalisé lui aussi pour la télévision, 1977), faux documentaire irrévérencieux sur la visite du prince Charles dans une ville et une mine du Yorkshire à l'occasion du jubilé d'Élisabeth II.

Loach s'essaie dans Black Jack (1979) au film en costumes du XVIIIe siècle d'après un roman de Léon Garfield. Looks and Smiles (Regards et Sourires, 1981) fait se rejoindre les diverses tendances de son cinéma dans le parcours de deux ex-étudiants sans travail dans l'ancienne capitale de l'acier, Sheffield. C'est ensuite Fatherland (1986), situé à Berlin, et Hidden Agenda (Secret défense, 1990), enquête-fiction autour de la question irlandaise.

Les films suivants ouvrent une nouvelle et fructueuse période pour Ken Loach, qui ajoute parfois l'humour à une analyse sociale et politique implacable. Riff-Raff (1991), qui traite du travail au noir et des conditions de salubrité faites aux ouvriers du bâtiment, est une sorte de manifeste de l'anti-thatchérisme. Dans Raining Stones (1993), un chômeur est pratiquement conduit à l'homicide involontaire d'un usurier, (avec l'absolution finale du prêtre) pour pouvoir acheter la robe de communiante de sa fille. Ladybird (1994) revient à un ton plus grave et à une description plus sombre d'une femme qui lutte en vain contre les services sociaux qui lui ont enlevé ses enfants. Land and Freedom (1995) marque un retour au film historique en analysant certains aspects de la guerre civile espagnole, considérée comme un prélude à la situation de l'Europe contemporaine.

FILMOGRAPHIE :

1967 Pas de larmes pour Joy

(Poor Cow). Avec : Carol White (Joy), John Bindon (Tom), Queenie Watts (Tante Emm), Kate Williams (Beryl), Terence Stamp (Dave Fuller) . 1h41

Joy raconte sa vie quotidienne dans la banlieue londonienne de la fin des sixties. Un mari brutal, Tom, truand à la petite semaine, qui se fait coffrer après un braquage raté. Un fils, Jonny, qu’elle élève seule. Un amant, Dave, voyou fleur bleue, qui se retrouve aussi en prison. Une collègue serveuse de pub, Beryl, qui l’invite à poser nue pour des photographes minables. Des hommes de passage. Et demain ?

   
1969 Kes

Avec : David Bradley (Billy Casper), Freddie Fletcher (Jud Casper), Lynne Perrie (Mme Casper), Colin Welland (M. Farthing). 1h53.

Billy Casper, un gamin d'une dizaine d'années, est le mal aimé de sa petite famille. Sa mère ne s'occupe guère de lui, et son frère aîné Jude, qui travaille à la mine, le prend comme souffre-douleur. Quelques petits travaux avant l'heure d'ouverture de l'école et de menus larcins lui procurent un peu d'argent de poche. En classe, Billy est un très mauvais élève, distrait et indiscipliné, perpétuellement en conflit avec le paternalisme tyrannique du directeur et l'autorité butée de son professeur d'éducation physique. Un jour, Billy déniche un jeune rapace...

   
1972 Family life

Avec : Sandy Ratcliff (Janice Baildon), Bill Dean (son père), Grace Cave (sa mère), Malcolm Tierney (Tim), Hilary Martin (Barbara Baildon), Michael Riddall (le docteur Donaldson). 1h48.

La vie est devenue insupportable pour Janice, brimée par des parents qui l’étouffent et la forcent à subir un avortement. Seules l’amitié de Tim et la thérapie novatrice du docteur Donaldson laissent entrevoir l’espoir d’une guérison. Pourtant, l’incompréhension du milieu familial et les pratiques de la psychiatrie traditionnelle prennent le dessus et Janice sombre peu à peu dans la schizophrénie.

   
1976 Days of hope
  Téléfilm en quatre parties qui retrace l'histoire du mouvement ouvrier et travailliste anglais entre 1916 et 1926.
   
1977 The price of coal
  (Film TV). Avec : Bobby Knutt (Sid Storey)
   
1979 Black Jack

Avec : Jean Franval (Black Jack), Stephen Hirst (Tolly), Louise Cooper (Belle Carter), Andrew Bennett (Hatch), Packie Byrne (Dr. Carmody), Brian Hawksley (Parson Hall), Doreen Mantle (Mrs. Carter). 1h45.

En Angleterre, dans le courant du XVIIII siècle. Tolly est un jeune orphelin qui, à la suite de circonstances assez extraordinaires est pris en otage par Black Jack, un malandrin qui a échappé de justesse à la peine de mort. Le rêve de Tolly est de retrouver son oncle, capitaine au long cours. Black Jack arraisonne une diligence et Tolly se voit investi de la mission de surveiller son étrange butin : Belle, une enfant de son âge que sa famille égoïste envoyait dans une sinistre maison de fous. Profitant de l'inattention de Black Jack, Tolly et Belle parviennent à s'échapper en s'intégrant à un groupe de bateleurs. Son protecteur, le docteur Carmody est un charlatan. Mais Tolly se prête à tous ses stratagèmes. Carmody, homme de coeur, assure pouvoir guérir Belle. Le jeune garçon fait des projets d'avenir mais de son côté Black Jack entreprend d'amener Belle à l'asile afin d'en tirer profit. Le docteur Carmody met en garde Tolly, mais ce dernier ne veut rien entendre et part à la recherche de son amie. Ne pouvant pénétrer dans l'institution, Tolly se met à travailler dans une auberge proche. Un jour, Black Jack apparaît et lui propose son aide. Bien que les portes de l'asile soient très solides, très lourdes, la force de Black Jack en a vite raison. Tolly enlève Belle et embarquant sur le bateau de l'oncle capitaine, les deux enfants prennent la fuite.

   
1981 Regards et sourires

(Looks and Smiles). Avec : Graham Green (Mick Walsh), Carolyn Nicholson (Karen Lodge), Tony Pitts (Alan Wright), Roy Haywood (Phil), Phil Askham (Mr. Walsh), Pam Darrell (Mrs. Walsh), Tracey Goodlad (Julie). 1h44.

Quand on a 16 ou 17 ans et que le pays s'enlise de plus en plus dans la crise économique, la vie n'est pas facile. Mick Walsh habite Sheffield. Il vient de quitter l'école et cherche une place d'apprenti. Mais dans l'ancienne capitale de la sidérurgie, comme partout ailleurs, les usines ferment les unes après les autres et l'embauche est pratiquement inexistante... Avec son copain Alan, Mick arpente les rues de la ville. Ils s'arrêtent devant un centre d'information de l'armée. Ensemble, ils décident de s'engager, mais les parents de Mick s'y opposent. Lors de leur dernière sortie, célébrant le départ d'Alan, Mick rencontre Karen dans une discothèque. Malgré leurs sentiments, les deux jeunes gens connaissent des relations difficiles. Karen vit avec sa mère divorcée, n'accepte pas les amants de celle-ci, et souhaite retrouver son père. L'égoïsme de Mick, " mordu " de football et supporter de l'équipe locale, entraîne une rupture. Finalement, Mick et Karen se revoient. Alan est en permission. Transformé, marqué par l'armée, il vante, ses exploits guerriers " en Irlande du Nord. Devant ses échecs successifs, Mick sombre dans la petite délinquance. Il décide d'accompagner Karen à Bristol, chez son père. Celui-ci vient de créer un nouveau foyer, ce que ne semble pas comprendre Karen. À l'espoir, pour Karen et Mick, succède la déception, et peut-être, aussi de nouvelles illusions...

   
1986 Fatherland

Avec : Gerulf Pannach (Klaus Dittemann), Fabienne Babe (Emma de Baen), Cristine Rose (Lucy Bernstein), Sigfrit Steiner (James Dryden). 1h50.

Klaus Dritteman, auteur-compositeur contestataire, vit à Berlin-Est, avec sa femme et son fils. Les textes engagés de ses chansons l'obligent à passer à l'Ouest où il est l'objet de nombreuses sollicitations et tentatives de récupération. Mais Klaus se montre tout aussi réservé et critique à l'égard de l'Ouest que de l'Est. Il n'a franchi le Mur que pour pouvoir travailler comme il l'entendait; et aussi pour retrouver la trace de son père, militant révolutionnaire, ancien membre des Brigades internationales pendant la Guerre d'Espagne, qui, ironie du sort, est lui aussi passé de l'autre côté, trente ans auparavant. Klaus est immédiatement pris en charge par l'attachée de presse d'une importante maison de disques qui espère bien lui faire signer un contrat. Il découvre un monde superficiel aussi répugnant que celui des censeurs officiels qu'il vient de quitter. A Berlin, il rencontre Emma, une journaliste française; ils s'associent pour retrouver le père de Klaus. Même si elle tient secrète ses raisons, elle semble en savoir plus. A mesure qu'ils approchent du but, Emma révèle l'effroyable vérité à Klaus. A la fin de la Guerre d'Espagne, son père aurait collaboré avec la Gestapo en Hollande. Emma veut aujourd'hui retrouver ce criminel responsable de nombreuses morts et disparitions. Le choc est rude pour Klaus. Il l'est encore plus lorsqu'il découvre le vieux James Dryden, paisible retraité vivant près de Cambridge, son père. Le vieillard ne le reconnaît pas et fait mine de ne rien comprendre à ces vérités que lui rappelle son fils. L'image paternelle est détruite. Dryden attend une mort qu'il sait imminente. Klaus poursuit son métier de par l'Europe. Chanteur désormais totalement libre, il ne signera pas le contrat avec la maison de disques.

   
1990 Secret défense

(Hidden agenda). Avec : Frances McDormand (Ingrid Jessner), Brian Cox (Kerrigan), Brad Dourif (Paul Sullivan), Mai Zetterling (Moa), Bernard Archard (Sir Robert Neil), Maureen Bell (Mme Molloy), John Benfield (Maxwell). 1h48.

Début des années quatre-vingt, à Belfast, Irlande du Nord. Alors que dans les rues défilent des manifestants pro-britanniques, arrive une commission de la Ligue internationale pour les droits civiques, avec à sa tête Paul Sullivan, avocat américain réputé. Celui-ci est contacté par un ancien officier de l'armée britannique, Harris, qui, désormais rangé du côté de l'IRA, lui a fait remettre une cassette et lui fixe un rendez-vous pour le lendemain. En s'y rendant, Sullivan est abattu par des policiers qui interceptent la cassette. Officiellement, la voiture qui le conduisait a voulu forcer un barrage de police. La renommée de la victime provoque des remous dans la presse et suscite une enquête, confiée à l'un des meilleurs policiers londoniens, Peter Kerrigan, qui, avec son adjoint Maxwell, ne trouve que méfiance de la part du patron de la police locale, Brodie. Très vite objet de menaces, il sait les services secrets impliqués dans l'affaire. L'un des "meurtriers", le sergent Kennedy, déclare avoir agi sur ordre du superintendant Fraser, lequel n'a fait qu'obéir à Brodie. Celui-ci nie tout. Devant ce refus de coopérer, Kerrigan se dit prêt à démissionner pour faire éclater la vérité, et cette détermination ravit la compagne de Sullivan, Ingrid Jessner, étroitement associée à l'enquête. Tous deux rencontrent enfin Harris, qui leur révèle ce dont la cassette constitue la preuve : un complot, ourdi par des Conservateurs pour déstabiliser le pouvoir travailliste. Ceux-ci ne nient rien de cette manipulation de la vie politique par la CIA et les services britanniques. Ils la revendiquent. Kerrigan rentre à Londres, avec deux exécutants livrés en pâture pour satisfaire l'opinion. Mais Ingrid a pu se faire remettre à Dublin un double de la cassette par Harris, juste avant l'enlèvement puis l'exécution sommaire de celui-ci, officiellement supprimé par ses amis de l'IRA...

   
1991 Riff-Raff
Avec : Robert Carlyle (Steve), Emer McCourt (Susan), Richard Belgrave (Kojo), Jim R. Coleman (Shem), David Finch (Kevin), Garrie J. Lammin (Mick). 1h35.

À Londres, sur le chantier d'un vieil immeuble en cours de rénovation, les ouvriers sont presque tous des marginaux. Les uns n'ont pas de papiers, d'autres sont recherchés. Peu ont donné leur vrai nom à l'employeur et, les jours de paye, le seul d'entre eux qui soit en règle encaisse et répartit les salaires. Stevie, lui, est de Glasgow et sort de prison. Après son embauche, il cherche à se loger : avec l'aide de ses camarades, il squatte un appartement envahi de rats, l'aménage et s'y installe avec Susan, une jeune paumée qui rêve d'être chanteuse alors que lui-même se verrait bien vendeur de caleçons...

   
1993 Raining stones

Avec : Bruce Jones (Bob), Julie Brown (Anne), Gemma Phoenix (Coleen), Ricky Tomlinson (Tommy), Tom Hickey (le père Barry)

Dans cette banlieue ouvrière sinistrée de Manchester laminée par le pouvoir politique conservateur, le discours travailliste est inconsistant, les syndicats inexistants ; les usuriers occupent la ville et rançonnent les quartiers les plus démunis. Dans ce monde au bord de l'écroulement, Bob et Tommy sont deux chômeurs parmi d'autres. Pour survivre, souci principal, ils accumulent les larcins mineurs et minables : voler un mouton qu'ils n'osent assommer, voler puis revendre leur pelouse aux conservateurs...

   
1994 Lady bird

(Ladybird, Ladybird). Avec : Crissy Rock (Maggie Conlan), Vladimir Vega (Jorge), Sandie Lavelle (Mairead), Mauricio Venegas (Adrian), Ray Winstone (Simon), Claire Perkins (Jill).1h41.

Dans un bar-karaoké, Jorge, un réfugié politique paraguayen, remarque Maggie Conlan. Sous ses airs dynamiques et son optimisme affiché, la jeune femme est un être tourmenté et profondément blessé. Vivant essentiellement d'aides sociales, elle a eu quatre enfants de pères différents : Sean, l'aîné, suivi de Serena, Mickey et Mary, encore bébé. Elle a dû se séparer de Simon, son dernier compagnon, sujet à de violentes crises de jalousie, et a été sommairement relogée dans un refuge pour mères célibataires. Un soir où elle était sortie, un incendie s'est déclaré dans son logis et Sean, grièvement brûlé, a été placé par les autorités dans une famille d'accueil. Maggie et ses trois autres enfants se sont retrouvés dans un «foyer» à la discipline aussi sévère que celle d'un établissement pénitentiaire. Malgré les mises en garde des assistantes sociales (au demeurant pétries de bonnes intentions), Maggie s'est «évadée» avec l'aide de Simon. La réaction des autorités ne s'est pas fait attendre : par décision de justice, tous ses enfants lui ont été enlevés. C'est donc en femme seule et déchirée qu'elle accepte de tenter une fois de plus l'expérience de la vie commune avec Jorge. Même si ce dernier, contrairement à ses amants précédents, se montre tendre et attentionné, les problèmes pointent à l'horizon. Sujette à des sautes d'humeur, Maggie provoque souvent des scènes de ménage dont les éclats indisposent les voisins. Bien que son visa ait expiré, Jorge renonce à retourner dans son pays afin de rester auprès de Maggie et, grâce à un ami, trouve un emploi précaire dans un fast-food. Bientôt, ils ont une petite fille, mais cette joie est de courte durée: peu après, le bébé leur est enlevé. Commence alors une longue lutte pour récupérer l'enfant. Les témoignages des voisins et l'agressivité de Maggie au cours des auditions ne plaident pas en faveur du couple et la décision des services sociaux est confirmée. Peu après, Maggie est de nouveau enceinte. Cette fois, elle n'a pas encore quitté la maternité que l'enfant lui est arraché. Après une période d'intense désespoir, les choses s'arrangeront... relativement. Jorge régularisera sa situation et Maggie aura avec lui trois autres enfants. Mais jamais elle n'aura la garde des six précédents.

   
1995 Land and freedom

Avec : Ian Hart (David Carr), Rosana Pastor (Blanca), Icíar Bollaín (Maite), Tom Gilroy (Lawrence), Marc Martínez (Vidal). 1h49.

1994. À Liverpool, un vieil homme meurt des suites d'une attaque cardiaque. Kitty, sa petite-fille découvre dans ses affaires des coupures de journaux, des photographies jaunies par le temps et, dans un foulard, un peu de terre. Quelques souvenirs qui attestent de son passé de militant anti-franquiste... 1936. David, jeune chômeur, part en Espagne défendre les idéaux républicains. Au cours du voyage, il fait la connaissance de Bernard, un Français sympathisant du P.O.U.M., petit parti marxiste rival du Parti Communiste officiel...

   
1996 Carla's song

Avec : Robert Carlyle (George Lennox), Oyanka Cabezas (Carla), Scott Glenn (Bradley), Salvador Espinoza (Rafael), Louise Goodall (Maureen), Richard Loza (Antonio), Gary Lewis (Sammy). 2h06.

Glasgow, 1987. Lors d'un contrôle de billets, George, chauffeur de bus, fait la connaissance de Carla, jeune voyageuse qui fraudait. Attiré par cette réfugiée nicaraguayenne, il s'inquiète de ses silences et de ses angoisses, liés à des traumatismes subis dans son pays déchiré par la lutte entre Sandinistes et Contras. Carla accepte de loger chez Sammy, un ami de George. Après une escapade en bus avec elle dans la campagne écossaise, qui entraîne le licenciement du jeune chauffeur, George s'attache à Carla et rompt avec Maureen, sa fiancée. Carla tente de se suicider; George la sauve, comprend qu'elle a un ami au pays, Antonio, sandiniste comme elle, qu'elle a du mal à évoquer. Après avoir découvert que son corps porte des traces de torture, George décide, par amour pour elle, de la ramener au Nicaragua pour la libérer de ses cauchemars. Pour retrouver sa famille – et surtout Antonio, gravement blessé par les Contras, lors d'un accrochage dont elle avait été témoin – Carla demande l'aide de son ami Bradley, un Américain, ex-agent de la CIA, dégoûté par sa mission auprès des Contras, et maintenant au service des Sandinistes. George prend conscience de la vitalité et de la solidarité du nouveau Nicaragua, menacé par la violence contre-révolutionnaire. Il gagne l'estime de Bradley et, ensemble, après avoir essuyé une attaque contra très dure, ils ramènent Carla à Antonio, dont elle a eu un enfant. La jeune femme, partagée dans ses sentiments, décide pourtant de rester avec Antonio, désormais mutilé et défiguré. George repart seul pour l'Écosse.

   
1998 My name is Joe

Avec : Peter Mullan (Joe Kavanagh), Louise Goodall (Sarah Downie), David McKay (Liam), Anne-Marie Kennedy (Sabine), David Hayman (McGowan), Gary Lewis (Shanks), Lorraine McIntosh (Maggie). 1h45.

Chômeur, ancien alcoolique, Joe ne baisse pas les bras. Il participe à des réunions d'Alcooliques Anonymes, entraîne avec son ami Shanks une équipe de foot, la plus mauvaise de Glasgow, regroupant les paumés du quartier, qui ont nom, si l'on en croit leurs maillots, Beckenbauer ou Ronaldo... Il aide particulièrement Liam, ex-dealer, ex-taulard, qui voudrait décrocher, et sa compagne Sabine, encore toxicomane, prostituée à l'occasion, souhaitant tous deux mener une vie normale avec leur bébé. C'est chez eux que Joe rencontre Sarah, l'assistante sociale; il lui propose de repeindre son appartement mais cela va lui valoir des ennuis avec l'inspection du travail. Ils se revoient, se plaisent, s'aiment enfin après avoir hésité à s'engager, lui en souvenir d'une aventure précédente qui avait sombré dans l'éthylisme et la violence, elle très indépendante et attachée à son métier. Mais Liam est menacé par le truand McGowan, à qui il doit beaucoup d'argent, et, pour éponger la dette de son ami, Joe accepte de convoyer de la drogue. Ce basculement dans l'illégalité choque profondément les principes de Sarah, qui menace même de rompre avec Joe, bien qu'elle attende un enfant de lui. Ce dernier comprend qu'il risque de perdre celle qu'il aime, tente de lui expliquer ses raisons d'agir, va dire à McGowan qu'il ne travaille plus pour lui puis se bat avec ses hommes de main. Conscient qu'il est responsable de tout, Liam vient s'excuser auprès de Joe, qui s'est remis à boire et l'injurie. Désespéré, après avoir demandé pardon à son ami, qui l'entend à peine tant il est ivre, Liam se jette par la fenêtre, alors que les truands approchent de l'immeuble. Au cimetière, lors de son enterrement, tous se retrouvent aux côtés de Sabine. Sarah est là aussi et se réconcilie avec Joe.

   
2001 Bread and roses

Avec : Pilar Padilla (Maya), Adrien Brody (Sam), Elpidia Carrillo (Rosa), Jack McGee (Bert), Monica Rivas (Simona), Frankie Davila (Luis), Lillian Hurst (Anna). 1h52.

Le coeur gros, Maya a laissé sa mère à Cuernavaca pour passer aux Etats-Unis. Après bien des péripéties, elle arrive à Los Angeles où vit depuis longtemps sa soeur aînée Rosa. Energique et décidée, Maya décroche un premier job de serveuse dans un bar de nuit puis obtient de Rosa, employée dans une entreprise de nettoyage, qu'elle la présente à son directeur, Perez. Devenue femme de ménage, Maya se retrouve au milieu d'une armée d'employés de toutes les nationalités opérant la nuit dans les bureaux des buildings de Los Angeles. Elle découvre les conditions dans lesquelles travaillent les immigrés dont les papiers ne sont pas en règle. Mais Maya ne peut pas accepter de se soumettre.

   
2001 The navigators
Avec : Dean Andrews (John), Thomas Craig (Mick (sous le nom Tom Craig)), Joe Duttine (Paul), Steve Huison (Jim), Venn Tracey (Gerry), Andy Swallow (Len), Sean Glenn (Harpic). 1h36.

Paul, Mick, Len et Gerry travaillent pour « British rail », la société d'Etat qui gère le trafic et les installations ferroviaires. Basés à Sheffield, dans le Yorkshire, ils ont la responsabilité de l'entretien et de la signalisation des voies. Un beau matin, en arrivant au dépôt, ils apprennent avec leurs collègues la privatisation des chemins de fer. Leur travail est désormais éclaté en plusieurs sociétés privées concurrentes. Paul, Mick, Len et Gerry ne se font guère d'illusions sur cette restructuration...

   
2002 Sweet sixteen
Avec : Martin Compston (Liam), William Ruane (Pinball), Annmarie Fulton (Chantelle), Michelle Coulter (Jean). 1h46.

Liam est à quelques jours de ses seize ans. Il attend impatiemment le retour à la maison de sa mère, qui est en prison et doit être libérée à temps pour cet anniversaire. Liam, qui rêve d'une vie de famille comme il n'en a jamais connue, est prêt à tout faire pour que, cette fois, tout se passe bien. Son premier but : trouver un toit sous lequel réunir sa mère, sa grande-soeur Chantelle et son bébé. Encore faut-il avoir de l'argent et, pour un adolescent fauché, ce n'est pas rien. Avec son copain Pinball, il enchaîne les combines qui ne tournent pas toujours bien. Liam sent que la situation lui échappe et qu'il perd pied

 
2002 11'09''01 September 11
Onze épisodes de : Claude Lelouch, Alejandro Gonzàles Iñárritu, Sean Penn, Mira Nair, Youssef Chahine, Ken Loach, Danis Tanovic, Idrissa Ouedraogo, Samira Makhmalbaf, Amos Gitaï, Imamura. 2h10.

ilm collectif de 11 courts venus de 11 pays et réalisateurs différents, durant chacun 11 minutes, 9 secondes et une image, donnent 11 points de vue sur l'attentat du 11 septembre 2001 à New York.

   
2004 Just a kiss
Avec : Atta Yaqub (Casim Khan), Eva Birthistle (Roisin Hanlon), Ahmad Riaz (Tariq Khan), Shamshad Akhtar (Sadia Khan), Shabana Bakhsh, Ghizala Avan, Emma Friel. 1h44.

Casim Khan, émigré pakistanais de la deuxième génération, travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de monter son propre club. Il travaille à développer ce projet avec un ami. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, Jamine, dont ils attendent l'arrivée en Ecosse. Leur projet semble bien compromis lorsque Casim s'éprend de Roisin. Jeune enseignante, cette dernière est différente de toutes les filles que Casim a fréquentées jusqu'alors. Elle n'est pas seulement belle et intelligente, puisque, également volontaire et indépendante, elle est de confession... catholique.

 
2005 Tickets
Réalisé par Ermanno Olmi, Abbas Kiarostami, Ken Loach. Avec : Valeria Bruni Tedeschi, Carlo Delle Piane, Silvana De Santis. 1h55.

Un trio de jeunes Ecossais en maillot blanc rayé de vert, supporters ardents du Celtic de Glasgow, en route vers Rome pour un match de foot qui promet d'être historique.

   
2006 Le vent se lève
(The Wind that shakes the barley). Avec : Cillian Murphy (Damien), Padraic Delaney (Teddy), Liam Cunningham (Dan). 2h04.

1919. Deux frères, Damien et Teddy, et leur ami Dan, s'engagent dans le combat pour l'indépendance de l'Irlande.

   
2007 It's a free world...
Avec : Kierston Wareing (Angie), Juliet Ellis (Rose), Leslaw Zurek (Karol), Joe Siffleet (Jamie), Colin Caughlin (Geoff). 1h33.

Angie se fait virer d'une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables....

   
2009 Looking for Eric
Avec : Steve Evets (Eric Bishop), Eric Cantona (Eric Cantona), Stephanie Bishop (Lily), Gerard Kearns (Ryan), Stefan Gumbs (Jess), Lucy-Jo Hudson (Sam), John Henshaw (Meatballs). 1h59.

Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n'y fait. Un soir, Eric s'adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l'observer d'un oil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Eric en est persuadé, le King Cantona, peut l'aider à reprendre sa vie en mains.

   
2010 Route Irish
Avec : Andrea Lowe (Rachel), Mark Womack (Fergus), Stephen Lord (Steve), John Bishop (Frankie), Geoff Bell (Walker). 1h49.

En septembre 2007, Frankie meurt sur la “Route Irish”, la route la plus dangereuse de Bagdad. Fergus rejette l'explication officielle et, brisé par le chagrin, retourne à Liverpool où il entame sa propre enquête sur la mort de son alter ego...

   
2012 La part des anges
(The angels' share). Avec : Paul Brannigan (Robbie), John Henshaw (Harry), Gary Maitland (Albert), Jasmin Riggins (Mo), William Ruane (Rhino). 1h41 .

A Glasgow, Robbie, tout jeune père de famille, est constamment rattrapé par son passé de délinquant. Il croise la route de Rhino, Albert et la jeune Mo lorsque, comme eux, il échappe de justesse à la prison mais écope d'une peine de travaux d'intérêts généraux. Henri, l'éducateur qu'on leur a assigné, devient alors leur nouveau mentor en les initiant secrètement... à l'art du whisky !

   
2014 Jimmy's Hall
Avec : Barry Ward (Jimmy Gralton), Simone Kirby (Oonagh), Andrew Scott (Père Seamus), Jim Norton (Père Sheridan). 1h49.

1932 - Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale. L'Irlande qu'il retrouve, une dizaine d'années après la guerre civile, s'est dotée d'un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l'Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.

   
2016 Moi, Daniel Blake
(I, Daniel Blake). Avec : Dave Johns (Daniel Blake), Hayley Squires Hayley Squires (Katie), Dylan McKiernan (Dylan). 1h39.

Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d'accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

   
2019 Sorry We Missed You
Avec : Kris Hitchen (Ricky Turner), Debbie Honeywood (Abby Turner), Rhys Stone (Se)b Katie Proctor (Liza Jane). 1h40.

Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…

   
2023 The old oak
Avec : Dave Turner (TJ Ballantyne), Ebla Mari (Yara), Claire Rodgerson (Laura), Trevor Fox (Charlie), Chris McGlade (Vic), Col Tait (Eddy), Jordan Louis (Garry), Chrissie Robinson (Erica), Chris Gotts (Jaffa Cake). 1h53.

L'avenir du dernier pub, dans une localité du nord-est de l'Angleterre, où les gens quittent le pays à cause de la fermeture des mines. Les logements sont bon marché et disponibles, ce qui en fait un endroit idéal pour les réfugiés.

   
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