1933. Dans l'appartement de David Noodles, une amie de celui-ci est abattue par trois tueurs qui avaient vainement exigé qu'elle leur dise où il se cachait. Un ami, battu à mort, leur dit qu'il est chez Chun Lao au théâtre chinois. Noodles est bien dans la fumerie d'opium de Chinatown où le journal annonce que le FBI a piégé et tué trois gangsters : Max Bercovicz, Philipp Stein et Patrick Goldberg. Noodles fume de l'opium mais la sonnerie du téléphone qui le hante ne s'arrête pas.
Noodles avait vu ses trois amis morts, leur camion d'alcool renversé et brûlé après, qu'en ce dernier jour de la prohibition, il les avait dénoncés à la police.
Noodles parvient à échapper à deux des tueurs venus le chercher dans la fumerie et abat le troisième chez Fat Moe, l'ami tabassé, qui lui annonce que son amie, Eve, vient d'être tuée chez lui. Noodles a dorénavant tout l'argent de la bande pour prendre la fuite. La valise de la consigne ne contient pourtant que de vieux journaux. Sans espoir, il prend un bus, au hasard, pour Buffalo. Il s'approche d'une publicité murale pour Coney Island.
1968. Dans le reflet de la vitre, c'est un Noodles, vieilli qui apparaît sur l'air de Yesterday alors qu'une publicité pour la Grande pomme à pris la place de celle pour Coney Island. Noodles revient dans le bar de Fat Moe. Il a changé d'identité, s'appelle Robert Williams mais a été mystérieusement contacté par quelqu'un qui connait son passé. On l'informe en effet qu'après la vente du cimetière de Beth Israël, Max, Philip et Patrick ont été inhumés dans un cimetière de luxe à Riverdale. Noodles constate aussi que ce n'est pas Fat Moe qui a volé le million de dollars dont il se demande maintenant depuis 35 ans qui a bien pu le dérober. Depuis 35 ans, il se couche tôt et n'a jamais été le gagnant que Fat Moe espérait qu'il soit, ni la mari de sa soeur, Deborah, devenue une grande vedette. Avant de dormir, Noodles se promène dans le bar de Fat Moe et rejoint les cabinets de toilette d'où, jadis, grâce à une brique amovible, il observait Deborah dansant dans l'entrepôt.
1922. Le jeune David Aaronson Noodles observe Deborah depuis les toilettes. Il était alors à la tête d'une petite bande qui, en contrepartie de l'incendie d'un kiosque à journaux, Lipshitz leur donnait le droit à un dollar ou à dévaliser un soulot. Max, un jeune étranger, leur fait rater le coup et s'empare de la montre du poivrot. David tente de la récupérer un peu plus tard alors que Max emménage avec sa mère. Face-de-pet, le policier du coin la leur subtilise. David devient ami avec Max. Ils se nomment réciproquement "mon oncle", référence à l'excuse vaseuse donnée à Face-de-pet sur l'origine de la montre. David lit Martin Eden de Jack London dans les toilettes et connaît ses premiers émois érotiques avec Peggy, qui accorde ses faveurs contre une charlotte russe à la crème. Le jeune Patsy ne saura pourtant pas résister. Mais surprenant Face-de-pet avec Peggy, il le piège avec ses amis en le photographiant en pleine action avec Peggy, mineure. La petite bande, Max, David, Patsy, Cockeye et le jeune Dominic, exige que Face-de-pet ferme les yeux sur leurs activités comme il le fait pour Bugsy qui est le caïd du coin grâce à lui.
Durant la fête de Pessah, David parvient à s'introduire chez Fat Moe's alors que Deborah est seule. Deborah le laisse entrer, vient le chercher et lui lit le cantique des cantiques : "Mon bien aimé est clair et rose. Sa peau est de l'or le plus fin. Ses joues sont un parterre odorant. Mais il sera toujours un petit voyou et il ne sera donc jamais mon Bien-aimé... Quel dommage !" Elle l'embrasse pourtant mais Max interrompt ce rendez-vous amoureux pour le convaincre de voler une maison déserte. David refuse et souhaite revenir auprès de Deborah. Surgit alors Bugsy et sa bande qui les coincent dans l'impasse et les frappent pour qu'ils cessent de travailler à leur compte. Quand, ensanglanté, David revient auprès de Deborah, celle-ci ferme la porte à clé.
La petite bande propose à des trafiquants d'alcool de sauver la cargaison qu'ils mettent habituellement à l'eau lorsqu'ils sont arraisonnés par la police, pour 10% de sa valeur. Leur idée est de la lester avec des sacs de sel qui, en fondant, font remonter les caisses d'alcool. Le stratagème marche. La bande décide de placer la moitié de leurs revenus dans une valise cachée dans la consigne de la gare. Au pied du Manhattan bridge, ils font soudain face à Bugsy qui abat Dominic, le plus jeune de la bande. Bugsy s'apprête à tuer Patsy. David, courageusement, sort de sa cachette et poignarde Bugsy. La police arrive, David poignarde un policier et est assommé par l'autre. Emprisonné David dit au revoir à ses amis venus le voir incarcéré.
1968. Dans le cimetière de Riverdale, Noodles se fait ouvrir le tombeau de "son oncle" et de ses anciens amis. Au fronton du tombeau ont été gravés les mêmes mots que ceux inscrit au fronton de la prison : " Les plus jeunes et les plus forts d'entre nous périront par le glaive". Les dates de décès de Max, Cockeye et Patsy indiquent toutes la même année, 1933. Un plaque gravée indique que ce tombeau a été érigé par Noodles, "leur frère, leur ami", à leur mémoire en 1967. Une clé y est accrochée. Elle ouvre la consigne 636 où se trouve un million de dollars et un mot "à valoir sur ton prochain contrat". Sur le chemin du retour, Noodles a peur de se faire voler cet argent. Un mystérieux frisbee le survole.
1932. Noodles se souvient de sa sortie de prison où Max était venu l'attendre. Le café de Fat Moe possède en sous-sol un speakeasy clandestin. Peggy n'a pas maigri. Deborah danse tous les soirs au palace Theater. Frankie Minaldi est accompagné de Joe, un ami de Detroit, qui leur propose de voler des diamants. Le hold-up est pimenté par la nymphomanie masochiste de la femme du joaillier. Au moment de l'échange, Max fait tirer sur Joe. Noodles est contraint de tuer un homme dans une usine de plumes. Pour se venger, Noodles fait plonger la voiture dans l'eau.
1968. Le journal télévisé du 10 novembre rapporte que le district attorney Lister a été tué dans l'explosion d'une voiture devant la villa du conseiller au commerce Bailey à long Island. Lister devait comparaitre devant la commission sénatoriale qui enquête sur le scandale Bailey. L'avocat de celui-ci affirme l'innocence de son client après ce second meurtre après celui de son adjoint. Il affirme sans fondement les accusations de détournement de fonds du syndicat des camionneurs dont le président est James Conway O'Donnell dont se souvient Noodles.
1932. Browning veut faire craquer le syndicaliste James Conway. Mais c'est lui qui craque avant. James Conway compare à la peste l'alliance des politiciens de son bord avec les gangsters que sont Max et Noodles. Sur le perron du commissariat, Vincent Aiello, chef de la police se vante de son intervention musclée contre les grévistes. Il part pour la maternité où sa femme vient d'accoucher. Il menace de représailles, le journaliste qui l'accuse de corruption. A la maternité la bande de Max et Noodles échange les médaillons numérotés des enfants. Devant ses quatre petites filles, Vincent Aiello parade avec son bébé, un garçon enfin, après quatre filles. Mais au moment de le changer, il découvre avec stupeur que c'est une fille. Noodles au téléphone exige qu'il laisse négocier les camionneurs avec leurs patrons s'il veut retrouver son fils. Cockeye ayant perdu la liste, le tri ne se fera que sur les numéros, pairs pour les garçons et impairs pour les filles. Dans la maison close tenue par Peggy, la bande repère la femme Detroit, Carol. Elle salue leurs sexes et choisie Max. Noodles s'en va au théâtre où il a donné rendez-vous à Deborah.
Noodles conduit Deborah dans un restaurant ultra-chic de la côte qu'il a fait rouvrir pour eux seuls. Toujours exigeante, elle a beaucoup lu pour connaître les bonnes manières. "Tu es la seule personne qui ait compté pour moi. Mais tu m'enfermerais et tu jetterais la clé." Elle veut aller tout en haut. Il lui récite la suite du cantique des cantiques "Comme tes pieds sont beaux ô fille du roi... Ton nombril est une coupe d'où déborde le vin, ton ventre est une meule de blé entourée de lys. Tes seins sont des grappes de raisins mûrs. Ton haleine a la douceur d'une pomme. Elle est tout pour lui, elle part le lendemain pour Hollywood. Elle n'avait accepté son invitation que pour lui dire adieu. Dans la limousine qui les reconduit au petit matin blafard avec le cri des mouettes, il la viole.
Le lendemain le journal annonce la fin prochaine de la prohibition. Noodles voit Deborah prendre le train pour Hollywood. De son compartiment, elle l'aperçoit sur le quai. Elle tire le rideau.
Entracte. Noodles revient après une longue absence auprès de ses amis. Max est assis sur un ancien trône de pape. Le syndicat a payé. Même Jimmy mains blanches a accepté. Cockeye blessé au cou. Jimmy appelle pour être protégé pour son discours. Il est mitraillé aux jambes.
Crowning remet de l'argent de la part de Gallagher à ses deux hommes de main qui sont abattus devant lui. Sans doute Crowning effrayé a renoncé car le parti politique qui soutient le syndicat de Jimmy paye la bande. Jimmy Conway fête la victoire à l'hôpital. Sharkey, le politicien veut les reconvertir dans les affaires. Leurs camions pourraient être repris par Jimmy. Noodles refuse et veut aller en Floride. Sharkey conseille à Max de se défaire de Noodles. Il le rejoint au bas de l'ascenseur et décide de l'accompagner se baigner en Floride. Frankie Minaldi monte voir Sharkey.
Floride. Eve amène à Noodles le journal qui annonce la fin de la prohibition, de la loi Volstead, en décembre. Il a un million de coté. Max projette de cambrioler le FR (réserve fédérale). Carol sent monter la folie en Max qui est prêt à utiliser gaz lacrymogènes et à prendre des otages pour réussir le hold-up de la réserve fédérale. Carol propose à Noodles de s'allier avec elle pour protéger Max en le trahissant et le mettre en prison. C'est Max qui lui en suggéré l'idée.
Dans le speakeasy de Fat Moe's, la bande, entourée de tous les clients fête en grandes pompes la fin de la prohibition. Noodles dit à Eve qu'il ne rentrera pas avant un an au moins et s'en va téléphoner au sergent Holloran. Max le rejoint et lorsque Noodles le traite de fou, il l'assomme.
1968. Noodles visite la fondation Bailey où Carol lui dit que Max les a bernés dit-elle : il avait décidé de mourir car il ne voulait pas devenir fou comme son père. Carol lui dit que, dès que les flics sont arrivés, il a tiré sur eux pour se faire tuer. Il y a quinze ans (1953) la fondation Bailey a été inaugurée. Deborah en était la présidente d'honneur
Noodles rend visite à Deborah après son interprétation d'Antoine et Cléopâtre. Il est convié à un dîner chez le conseiller Bailey à Long Island. Il a fait fortune à partir de rien il y a trente ans à San Francisco et Los Angeles. Il a épousé une femme très riche avec qui il a eut un enfant auquel elle n'a pas survécu. Il est arrivé à New York, il y a cinq ans, pour faire de la politique. Malgré les conseils de Deborah, Noodles choisit de sortir par la porte où il aperçoit David, le fils du sénateur Bailey, qui ressemble à Max, tel que Noodles l'avait vu la première fois.
Le samedi, Noodles se rend à la soirée mais refuse de tuer le sénateur. Il s'en va. Un homme sort, probablement Bailey. Le camion poubelle qui stationnait démarre et fait disparaitre le sénateur dans ses entrailles. Noodles voit ses feux rouges s'éloigner. Ils se transforment en phares blancs de voitures de fêtards des années trente qui s'approchent de Noodles, le dépassent et s'éloignent. Noodles en 1933 entre dans le théâtre chinois où il s'installe pour fumer de l'opium. Sur sa couche, il se tourne, rêve et sourit.
Il était une fois en Amérique est le récit de la vie ratée du gangster David Aaronson, dit Noodles, composée comme un puzzle de neuf pièces retraçant 45 ans (1922-1968) de sa vie. Le film possède une ampleur narrative plus grande encore que d'habitude chez Leone. Sa dimension épique n'est aucunement due, comme une lecture rapide de son titre pourrait le faire croire, au traitement de grands faits historiques. Seule la fin de la prohibition est représentée. Le thème majeur de Il était une fois en Amérique, amplement magnifié par la musique, est en effet celui lié au "Il était une fois" de l'enfance et de l'adolescence : la croyance en la liberté, en l'amour et l'amitié et la fidélité au serment. Cette croyance est aussi possible en Amérique mais est rapidement corrompue par les adultes auxquels il ne reste plus comme refuge que l'éternité du rêve.
Un grand film maniériste qui déforme le temps au point de l'annihiler
La structure narrative est constituée d'une série de neuf séquences : 1933 /1968 /1922 /1968 /1932 /1968 /1932-33/ 1968 /1933. Après une énigmatique ellipse initiale de 1933 à 1968 et avant un non moins énigmatique retour final de 1968 à 1933, sont intégrés deux grands flash-back, vus à partir de 1968 : l'enfance de 1922, et les heures glorieuses de la prohibition en 1932-33. La séquence 1968/ 1932/ 1968 permet des entrées et sorties de flash-back très travaillées qui ne sont pas sans rapport avec l'idée de temps qui s'annihile et reste figé d'une période à l'autre.
Noodles est absent au début du film : les tueurs le recherchent chez lui et abattent Eve puis tabassent Moe. Les tueurs retrouvent Noodles dans la fumerie d'opium. Lorsque, à la fin du film, Noodles regarde s'éloigner les fêtards qui semblent sortis des joyeuses fêtes de la prohibition de 33, il lui semble alors possible de retourner se plonger dans la fumerie d'opium comme il le fit autrefois. La séquence finale est ainsi le hors champ de la première. La fin engendre le début, ce qui suffit à suggérer la possible abolition du temps. Au dernier plan, De Niro s'adresse directement au public avec un sourire extatique. Tout peut n'être qu'illusion et il est alors possible de revivre la plénitude de l'adolescence. Les feux rouges du camion de 1968 qui s'éloignent ou ceux, dans le même plan, des phares blancs de 1933 qui se rapprochent suggèrent aussi ce présent qui n'existe pas. Il n'y a que la passé vu par le futur, ou le futur vu par le passé, une mémoire qui se confond avec la pure fantaisie sans référence absolue : si les épisodes de 1922 et 1933 sont des flash-back par rapport à 1968, c'est aussi vrai que 1968 est un saut en avant par rapport à 1933. L'image de Noodles âgé pourrait être une projection que Noodles jeune a eue dans la fumerie d'opium.
Si l'on peut parler de film proustien, c'est bien pour cette recréation du temps toujours permise par l'art alors que le temps humain s'est écoulé. Les répliques reviennent à l'identique (le "ta maman t'appelle" de Deborah), on retrouve les objets (la montre), les gestes (Max qui cire les chaussures) les chansons (Amapola). Toutes choses répétées toujours sur un ton différent traduisent le passage du temps corrupteur qui marque de rides le visage des personnages.
Il n'est nul besoin d'en rajouter en cherchant une équivalence entre quelques mots de dialogues : "- Qu'est ce que tu as fait pendant tout ce temps ? - Je me suis couché tôt" et le célèbre "Longtemps, je me suis couché de bonne heure", première phrase de La recherche du temps perdu. A tout prendre, la référence majeure est bien davantage celle de Fanny et Alexandre de Bergman. Le théâtre d'ombres chinoises du début et de la fin renvoie à la lanterne magique. Les deux films font l'apologie de l'enfance et des valeurs du faux alors que Proust défend le travail de l'écrivain et le sérieux de la vocation littéraire.
Fumées, arabesques, flashbacks, fondus-enchainés
La fumé d'opium discrète qui s'échappe de la pipe de Noodles est l'une des nombreuses occurrences de ces fumées qui ne cessent d'affleurer dans de nombreux plans (fumée du sous sol, brume du port, vapeur lâchée de la locomotive, haleine) allant jusqu'au monochrome blanc lors du départ du train de Deborah, juste avant l'entracte.
Le long plan séquence à partir de l'enseigne Fat Moe's est le seul qui semble relier dans une arabesque présent et passé. A travers les vitres, le vieux barman qui congédie les derniers clients va répondre au téléphone. La dolly s'élève en élargissant le cadrage sur la rue semi-déserte et descend sur une cabine téléphonique pour cadrer, près de l'appareil, Noodles en gros plan. L'ample parabole tracée par la caméra suggère mystère et rite, transformant cet angle de rue en scène de théâtre pour une courte cérémonie nostalgique qui n'est pas sans rappeler l'arrivée de Jill à Flagstone dans Il était une fois dans l'Ouest.
Seuls deux autres mouvements de caméra sont notables. Il y a, d'une part, le travelling avant sur Deborah et Noodles dansant dans le grand restaurant de la côte suivi, après le fondu-enchaîné sur la coupole extérieure de l'hôtel, du travelling arrière sur la plage où a lieu la reprise de la récitation du Cantique des cantiques par Noodles. Il y a, d'autre part, le très long travelling arrière de l'hôtel de Miami jusqu'à la plage où sont allongés Noodles, Max, Eve et Carol. La séquence se terminera sur Max au milieu des mouettes préparant sa trahison.
Les entrées et sorties de flash-back sont très travaillées. Le plus beau étant probablement le premier avec le flash-back refusé sur les photos de Deborah et amorcé, un peu plus tard, sur la brique amovible des toilettes d'où Noodles pouvait voir Deborah danser dans l'entrepôt. Celui-ci est alors illuminé de lumière alors que le souvenir a lieu la nuit. Deborah, en plein après-midi, danse au milieu des sacs de farine blanche. Notable aussi, la sortie de cette séquence de 1922. Au regard de Max regardant la prison, succède le plan des mots gravés "les plus jeunes et les plus forts d'entre nous périront par le glaive" qui se retrouvent sur le fronton du monument funéraire que visite le Noodles de 1968. Les autres sont plus classiques : raccords voiture 1932 dans l'eau sur voiture 1968 carbonisée ; raccord regard de Max 1933 sur le parquet marqué au nom de la fondation Bailey où entre Noodles en 1968. Le second flash back 1968-1932, celui de la sortie de prison, est amorcé par le vol mystérieux d'un frisbee.
Les fondus-enchainés sont parmi les plus beaux du cinéma : les mouettes de la folie sur la porte de la réserve fédérale qui en est l'objet. Leone les utilise de préférence au temps dilaté, effet que l'on ne retrouve qu'avec Noodles tournant sa cuillère à café dans la tasse lors de son retour parmi ses amis.
Le montage son joue du passage de la "musique de fosse " à la "musique d'écran", les violons "romantiques" du restaurant réquisitionné hors-saison pour les beaux yeux de Deborah, appartiennent à un orchestre visible jouant pour eux seuls. La flûte de Pan d'accompagnement s'avère un moment être un objet diégétique entre les doigts de Patsy. La sonnerie du téléphone entendue à la fumerie d'opium déclenche un flash-back et, se prolongeant off 22 fois durant la remémoration, vient se confondre un moment avec la sonnerie d'un téléphone en gros plan, qu'une main vient décrocher sans interrompre la sonnerie imaginaire.
L'Amérique quand même
Brooklyn et le pont de Manhattan au pied duquel meurt Dominic sont particulièrement magnifiés. Jimmy Conway et Bailey reprennent des traits empruntés à la vie de Jimmy Hoffa qui, en raison de ses liens avec la mafia et de sa mystérieuse disparition, a eu un impact important dans la mémoire collective américaine. Jimmy Hoffa grimpe rapidement la hiérarchie du syndicat des camionneurs américains, dont il devient le président en 1957. Il participe au blanchiment d'argent de la mafia italo-américaine de Chicago, à travers un système complexe utilisant l'argent de la caisse de retraite des camionneurs. Suite à un procès médiatisé, Hoffa est condamné à 15 ans de prison en 1967. Quatre ans plus tard, en 1971, le président Richard Nixon le gracie à condition qu'il ne participe pas à des actions syndicales durant 10 ans. Il disparaît mystérieusement le 30 juillet 1975. On suppose qu'il est mort, peut-être assassiné par la mafia. Il aurait été enfermé dans un tonneau, mis dans le coffre d'une Toyota puis passé dans un broyeur avec d'autres véhicules et enfin expédié au bout du monde.
Jean-Luc Lacuve, le 15/06/2011.