Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné. Au même moment, une famille est brutalement assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Le journaliste Sakurai va mener l’enquête sur cette mystérieuse affaire.
Adapté d'une pièce de théâtre, le film est assez bavard et s'accommode des faibles moyens, en général peu adaptés à une dramaturgie nécessitant des effets spéciaux. Peu de personnages, décors minimalistes et trucages désuets donneraient plutôt une certaine cohérence au film.
L'idée majeure du scénario est le "vol des concepts" que récoltent les trois aliens, venus en éclaireurs pour mieux connaitre l'espèce humaine avant une invasion qui tuera tous les humains pour coloniser la terre. Le concept, une fois volé à un humain, est perdu pour celui-ci qui devient alors une autre personne. Ainsi, les concepts de "famille", "propriété", "identité", "travail", "ennemi" et, finalement, "amour" vont-ils être volés successivement à différents personnages.
Hélas, le film devient une série de sketches de plus en plus abstraits sans que l'on parvienne à s'attacher à des personnages noyés dans une intrigue sans intérêt. Sakurai, le journaliste, est un fantoche inconsistant et l'histoire du couple manque d'une scène incarnant leur amour autrement que dans le discours.
Seule la toute dernière séquence est vraiment émouvante. Pour sauver l'humanité, Narumi, a donné le concept d'amour à Shinji. Pourtant, pour elle, après cela, rien ne semble avoir changé. Néanmoins dans l'ultime scène, après le départ des extra-terrestres qui ont renoncé à l'anéantissement ayant compris le concept d'amour (!), on voit Narumi réduite à l'état catatonique : elle a perdu le goût à toute chose. En revanche, son mari est désormais prêt à tout pour elle et déclare que, même ainsi, il ne l'abandonnera jamais.
De bonnes idées donc mais trop délayées dans une absence de mise en scène.
Jean-Luc Lacuve, le 25 mars 2018.