La tempête

1979

(The Tempest). Avec : Peter Bull (Alonso), David Meyer (Ferdinand), Neil Cunningham (Sebastian), Heathcote Williams (Prospero). 1h35.

Acte 1 : La tempête se déchaîne, vengeance de l'ancien duc de Milan, Prospero, miraculeusement échoué dans une île magique douze ans auparavant avec sa fille Miranda, après avoir été exilé par son frère usurpateur, Antonio. L'île réunit les naufragés de la tempête, "trois hommes de péché" : Alonso, le roi de Naples et son frère Sébastien, complices du cruel Antonio, ainsi que Ferdinand, le fils d'Alonso, et le fidèle Gonzalo. Grâce à la magie que lui confèrent ses livres, Prospero maîtrise les éléments naturels et les esprits ; notamment Ariel, esprit positif de l'air et du souffle de vie ainsi que Caliban, être négatif symbolisant la terre, la violence et la mort.

Acte II : L'île est le lieu où se rejoue l'ancien drame de l'usurpation. Prospero fait subir aux "trois hommes de péché" échoués sur l'île diverses épreuves destinées à les punir de leur traîtrise, mais qui ont également un caractère initiatique Sébastien et Antonio cherchent à tuer Alonso.

Acte III : Caliban et ses nouveaux maîtres, les clowns ivrognes Trinculo et Stéphano, préparent un complot pour s'approprier le pouvoir de Prospero et créer un monde nouveau. Même le bon Gonzalo cède à la tentation de la nouveauté et rêve d'un monde utopique où il serait roi. Ferdinand, croyant son père mort parce qu'il a perdu sa foi en la Providence, se prend aussi pour le roi. Mais Prospero veille et, avec l'aide d'Ariel, cherche à faire triompher la vérité. Ariel déguisé en harpie dévore un banquet destiné aux visiteurs, tandis que des bruits mystérieux ou une douce musique troublent les sens des personnages jusqu'à ce qu'ils pensent avoir perdu la raison dans l'île-labyrinthe. Ferdinand demande la main de Miranda.

Acte IV : Le masque, le spectacle offert par Prospero exprime un idéal de nature civilisée fondé sur le mariage et le travail, en opposition aux rêves utopistes des actes précédents. Mais le masque est interrompu par le complot de Caliban.

Acte V : Prospero se réconcilie avec son frère et marie sa fille avec Ferdinand. Il libére Ariel et Caliban et renonce à la magie qui n'a plus sa place face à une foi parfaite en la Providence. Réunis autour de l'échiquier, symbole d'harmonie : le roi et son fils. Prospero retrouvera son duché. L'île peut être abandonnée dès lors que les scélérats sont pardonnés et que les forces du mal sont neutralisées. L'île n'était-elle d'ailleurs pas qu'une vision fugitive ?

Tous sont dans cette île pour y découvrir la vérité. Même Miranda doit apprendre à distinguer le bien du mal : elle rejette Caliban, le fils monstrueux de la sorcière Sycorax, dont la nature ne lui permet pas de devenir un être civilisé ; elle apprend à aimer Ferdinand, qui dans l'épreuve et le travail atteint la vérité .Shakespeare montre aussi qu'aucune vision harmonieuse ne doit exclure le mal, dont la présence doit être reconnue pour être maîtrisée