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(1942-1994)
13 films
   
   
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Michael Derek Elworthy Jarman nait le 31 janvier 1942 à Northwood en Angleterre. Il étudie la peinture dès les années soixante à la Slade School of Fine Arts, ce qui lui permet, à la sortie de l’école, de décrocher ses premiers contrats en tant que décorateur pour plusieurs opéras du Royal Ballet.

En 1970, il fait son entrée dans le monde du cinéma grâce à The Devils (Les Diables) de Ken Russell, pour lequel il est engagé pour faire les décors, ainsi que pour collaborer à la production. Se découvrant une passion pour le septième art, il prend part à la recherche de financement pour le film Savage Messia (Messie sauvage) de Ken Russell (1972), tout en s’essayant à la réalisation en tournant des courts métrages et des clips vidéos en caméra Super 8.

En 1975, il coréalise avec Paul Humsfress le scandaleux Sebastiane, sur la vie du martyre Saint Sébastien, dans lequel il mêle religion et sexualité. Avec ce premier film, Jarman se forge déjà une réputation de cinéaste marginal -d’autant qu’il se déclare publiquement homosexuel- mais voit son œuvre devenir une œuvre culte pour la communauté homosexuelle, notamment grâce à sa manière d’exalter le corps masculin. En 1977, il signe, cette fois seul, un hommage à la culture punk de Londres, Jubilee (Jubilé), constitué d’épisodes successifs souvent violents et affichant une vision clairement antimonarchique.

Deux ans plus tard, Jarman porte à l’écran la pièce La tempête (1979) de Shakespeare, tout en continuant en parallèle la réalisation de courts métrages. Durant les années quatre vingt, le cinéaste confirme à travers ses films un travail soutenant le mouvement homosexuel, alors en pleine affirmation. Il tourne ainsi The Angelic Conversation, film singulier qui reprend des sonnets de Shakespeare lus par Judi Dench, durant lesquels défilent des images photographiques d’un couple gay au ralenti.

En 1986, il présente son film le plus populaire, Caravaggio, qui est à la fois une biographie anti-conventionnelle et une réflexion sur le célèbre artiste italien. Grâce à la conception visuelle du film qui s’apparente aux œuvres du peintre, Jarman reçoit un Ours d’argent lors de la Berlinale ainsi que le Prix spécial du jury au Festival International du film d’Istanbul. Fort de son succès, Jarman enchaine en dressant un sombre portrait de l’Angleterre intitulé The Last of England (1987), puis War Requiem (1988), sérieux réquisitoire contre la guerre. A cette même période, le cinéaste découvre sa séropositivité, et s’engage de manière plus active en faveur de la communauté gaie en parlant publiquement du sida.

Tout au long des années quatre vingt dix, Jarman prolonge son travail de soutien à la cause homosexuelle et de peinture provocante et impitoyable de la société britannique. On peut citer The Garden (1990) dans lequel il revisite la Passion du Christ à travers un couple d’homosexuels, ainsi qu'Edward II (1991), réécriture ravageuse de la pièce éponyme de Christopher Marlowe pour laquelle il fut récompensé du Teddy Award, le prix FIPRESCI à la Berlinale, et le Hitchcock d’or au Festival du Film britannique de Dinard. Très atteint par la maladie, il poursuit malgré tout son travail de relecture de l’Histoire avec Wittgenstein (1992), qui retrace la vie et la pensée du philosophe allemand à travers une succession de saynètes. Quelques mois avant son décès en 1994, il réalise Blue (1993), qui est à la fois un film testament et son autoportrait face au sida et à la mort, et enfin Glitterbug, un documentaire composé d’images inédites de sa vie et de ses tournages.

Proche du cinéma expérimental, Derek Jarman est un des cinéastes les plus extrêmes du cinéma britannique, et surtout un des seuls à être resté en dehors des circuits commerciaux. Véritable novateur, Jarman est une figure essentielle de l’histoire du cinéma anglais, notamment grâce son action en faveur de la communauté gay. Il a su utiliser l’Histoire comme métaphore de la société de l’époque, et faire passer des messages pacifistes à travers l’art et la culture en montrant les homosexuels de manière positive. N’ayant jamais abandonné la peinture, Jarman est également réputé pour son esthétique singulièrement poétique, et son attention aux décors qui participent véritablement à l’atmosphère du film.

Filmographie :

(Documentary short) 1975 (Short) 1975 Sebastiane Wrap (Documentary short) 1974 (Short) 1974 (Short) 1974 The Devils at the Elgin (Short) 1974 Ulla's Fete (Documentary short) 1973 Art of Mirrors (Short) 1973 Ashden's Walk on Møn (Short) 1973 Stolen Apples for Karen Blixen (Short) 1973 Sulphur (Short) 1973 (Documentary short) 1972 Andrew Logan Kisses the Glitterati (Short) 1972 Garden of Luxor (Short) 1972 Miss Gaby (Short) 1972 (Short) 1971 A Journey to Avebury (Short) 1971 (Short) 1971 Studio Bankside (Short)

 

Courts-métrages

1971 : Studio Bankside , Electric Fairy, A Journey to Avebury
1972 : Tarot, Miss Gaby, Garden of Luxor, Andrew Logan Kisses the Glitterati
1973 : Miss World, Sulphur, Stolen Apples for Karen Blixen, Ashden's Walk on Møn, Art of Mirrors
1974 : Ula's Fete, The Devils at the Elgin, Fire Island, Duggie Fields
1975 : Sebastiane Wrap, Picnic at Ray's
1976 : Sea of Storms, Gerald's Film, Art and the Pose, Sloane Square: A Room of One's Own
1977 : Jordan's Dance, Every Woman for Herself and All for Art
1978 : The Pantheon
1981 : T.G.: Psychic Rally in Heaven, Sloane Square: A Room of One's Own, Jordan's Wedding.
1982 : Pontormo and Punks at Santa Croce, Ken's First Film
1983 : Waiting for Waiting for Godot, Pirate Tape, B2 Tape
1984 : Imagining October
1986 : The Queen Is Dead
1987 : Pirate Tape, Depuis le jour (Segment d'Aria)
1988 : L'ispirazione
1991 : Pet Shop Boys: Videography (videos It's a Sin, Rent)
1992 : The Smiths : The Complete Picture (videos Panic, Ask, The Queen is Dead)
1993 : The Next Life , Projections (video)


Longs-métrages :

1976 Sebastiane

Avec : Leonardo Treviglio (Sebastian), Barney James (Severus), Neil Kennedy (Max), Richard Warwick (Justin), Donald Dunham (Claudius), Ken Hicks (Adrian). 1h26.

Au IVe siècle ap. J.-C., Sebastiane est membre de la garde personnelle de l'Empereur Diocletian. Quand il essaye d'intervenir pour arrêter la strangulation de l'un des gitons de l'Empereur par un de ses gardes du corps, Sebastiane est dégradé au rang de simple soldat et exilé dans une garnison éloignée dans un lieu désertique où les soldats, en manque de femmes, s’adonnent parfois à l’homosexualité...

   
1978 Jubilee

Avec : Jenny Runacre (Elizabeth I), Nell Campbell (Crabs), Toyah Willcox (Le fou), Jordan (Amyl Nitrite), Hermine Demoriane (Chaos) Ian Charleson (Angel), Karl Johnson (Sphinx). 1h46.
   
1979 La tempête

(The Tempest). Avec : Peter Bull (Alonso), David Meyer (Ferdinand), Neil Cunningham (Sebastian), Heathcote Williams (Prospero). 1h35.

La tempête se déchaîne, vengeance de l'ancien duc de Milan, Prospero, miraculeusement échoué dans une île magique douze ans auparavant avec sa fille Miranda, après avoir été exilé par son frère usurpateur, Antonio. L'île réunit les naufragés de la tempête, "trois hommes de péché" : Alonso, le roi de Naples et son frère Sébastien, complices du cruel Antonio, ainsi que Ferdinand, le fils d'Alonso, et le fidèle Gonzalo....

   
1980 In the shadow of the sun

0h51.

Partie d'une série de films intitulés L'art des miroirs tournés à Londres entre 1970 et 1974.

   
1985 The angelic conversation

Avec Paul Reynolds, Phillip Williamson, Judi Dench, Dave Baby. 1h17.

Juxtaposition d'images photographiques au ralenti et quatorze sonnets de Shakespeare lus par Judi Dench. Les images représentent l'homosexualité et des paysages à travers lesquels deux hommes voyagent à leur gré. Jarman décrit son film comme : "un monde de rêve, un monde de magie et de rituel, bien qu'il y ait des images de voitures brûlées et de systèmes radar, qui nous rappellent qu'il y a un prix à payer pour gagner ce rêve face à un monde de violence".

   
1986 Caravaggio

Avec : Nigel Terry (Caravaggio), Nigel Davenport (Giustiniani), Michael Gough (Cardinal Del Monte), Dexter Fletcher ( Caravaggio jeune), Sean Bean (Ranuccio), Tilda Swinton (Lena), Robbie Coltrane (Scipione Borghese), Vernon Dobtcheff (Art Lover). 1h33.

Le récit s’articule autour de la rencontre du Caravage et d’un couple de voleurs, Lena et Ranuccio. Cette aventure forme un triangle amoureux qui révèle un Caravage passionné et dévoué à son art.

   
1988 The Last of England

Avec : Tilda Swinton, Spencer Leigh , Mark Adley , Gerrard McArthur. 1h32.

   
1989 War requiem

 

Avec : Nathaniel Parker (Wilfred Owen), Tilda Swinton (La nurse), Laurence Olivier (Le vieux soldat), Patricia Hayes (La mère) Rohan McCullough (L'ennemie de la mère), Nigel Terry (Abraham). 1h32
   
1990 The Garden

 

Avec : Tilda Swinton (Madonna), Johnny Mills (Lover), Philip MacDonald (Joseph), Pete Lee-Wilson (Devil), Spencer Leigh (Marie-Madeleine / Adam). 1h28.
   
1991 Edward II

Avec : Steven Waddington (Edward II), Andrew Tiernan (Piers Gaveston), Tilda Swinton (Isabella), John Lynch (Spencer). 1h27.

Nouvellement couronné, Édouard II rappelle son fidèle ami et amant Piers Gaveston de l'exil. Follement épris de ce dernier, Édouard le couvre de cadeaux et de titres honorifiques, suscitant la jalousie de la cour. Avec l'appui du roi, Gaveston fait torturer et enfermer l'évèque de Winchester, responsable de sa déportation, à la Tour de Londres. Outragé par cet acte, la cour s'organise autour de Mortimer, le chef des armées, et de la reine Isabella, souveraine délaissée, pour exclure Gaveston.

   
1993 Wittgenstein

Avec : Karl Johnson (Ludwig Wittgenstein), Michael Gough (Bertrand Russell), Tilda Swinton (Lady Ottoline Morrell), John Quentin (John Maynard Keynes), Kevin Collins (Johnny), Clancy Chassay (Ludwig Wittgenstein, jeune), Nabil Shaban (Le martien), Sally Dexter (Hermine Wittgenstein), Lynn Seymour (Lydia Lopokova). 1h12.

La pensée et la vie du philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein

   
1993 Blue

Avec : John Quentin, Nigel Terry, Derek Jarman, Tilda Swinton. 1h19.

   
1994 Glitterbug
 

Avec : Dereck Jaman. 1h00.

Compilation à partir des nombreuses heures de Super 8 que Jarman avait prises tout au long de sa vie. Conçue à l'origine en 1994 pour BBC’s Arena arts strand, Glitterbug est un journal visuel qui raconte divers aspects de la vie de Jarman des années 1970 à 1990.