Georges Franju |
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(1912-1987) |
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11 films | ||
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histoire du cinéma : expressionnisme |
Rien ne semblait prédestiner Georges Franju, né le 12 avril 1912 à Fougères, à une quelconque carrière artistique. Des études qu'il qualifie lui-même de : "Sommaires et primaires" et des emplois à l'avenant : employé dans une compagnie d'assurance ou encore cloueur de caisses chez un marchand de nouilles.
Il est décorateur de théâtre jusqu'à son service militaire qu'il termine en 1932. Franju fait alors une rencontre déterminante, celle d'Henri Langlois, de deux ans son cadet. Cette rencontre a lieu dans une imprimerie où, selon Franju : "lui fait du désordre et moi de l'ordre". Leur amitié se nourrit d'une commune passion du cinéma qui les amène à faire un film ensemble, Le métro, et à créer, en décembre 1935, le "Cercle du Cinéma", sorte de Ciné-club dont la première représentation est organisée avec de l'argent emprunté à la famille Langlois.
De ce besoin de montrer des films rares, classiques, naîtra celui de les chercher, de les conserver, bref de créer une cinémathèque. Franju et Langlois, avec Jean Mitry et Paul Auguste Harlé, fondèrent donc, le 9 septembre 1936, la Cinémathèque Française. Sur cette lancée, Franju devient en 1938 secrétaire exécutif de la Fédération Internationale des Archives du Film (F.I.A.F.). En 1946, il fonde l'Académie du Cinéma, qui organise des conférences internationales.
De 1948 à 1958, Georges Franju passe de la théorie à la pratique et réalise treize courts métrages dont la plupart sont des commandes : "Je crois que la commande est au départ une chose aussi utile à un réalisateur de films documentaires, que le mur est utile à un peintre qui fait des fresque. " Dès 1954, il reçut le Prix Louis Lumière pour l'ensemble de ses premiers films qui traduisent tous "mon attirance pour l'insolite et pour ce qu'on a appelé le réalisme poétique".
"A quinze ans, je m'éduque dans le bois de Vincennes avec les lectures suivantes : Fantômas, Freud et le Marquis de Sade". Le cinéaste qui met en épigraphe de La première nuit, cette phrase de Boileau et Narcejac : "Il suffit d'un peu d'imagination pour que nos gestes les plus habituels se chargent d'une signification inquiétante, pour que le décor de notre vie quotidienne engendre un monde fantastique ", va poursuivre alors une uvre - où la télévision tient, depuis 1965, une place importante (Les rideaux blancs, 1965 sur un scénario de Marguerite Duras ; La ligne d'ombre, 1971 d'après Joseph Conrad) - en exergue de laquelle pourrait être placée cette affirmation d'André Breton, le père du surréalisme : "Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel. " Une uvre tout entière sous le signe du merveilleux qui est, selon Franju, " le rêve devenu réalité".
Georges Franju est mort à Paris le 5 novembre 1987.
Filmographie :
Courts-métrages :
1934 : Le métro
1949 : Le sang des bêtes
1950 : En passant par la Lorraine
1952 : Hôtel des Invalides
1953 : Le grand Méliès, Les poussières
1954 : Navigation marchande atlantique
1955 : Mon chien
1955 : À propos d'une rivière
1956 : Sur le pont d'Avignon , Le théâtre national populaire,
Monsieur et Madame Curie.
1957 : Notre Dame - cathédrale de Paris
1958 : La première nuit
1966 : Marcel Allain
Longs-métrages :
1959 | Le tête contre les murs |
Avec : Pierre Brasseur (Dr. Varmont), Paul Meurisse (Dr. Emery), Jean-Pierre Mocky (François Gérane), Anouk Aimée (Stéphanie), Jean Galland (Maître Gérane), Jean Ozenne (Comte Elzéar de Chambrelle), Thomy Bourdelle (Colonel Donnadieu). 1h35. Lassé par les incartades de son fils François, Maître Gérane, un avocat connu, demande son internement. Alors que le docteur Varmont, le directeur de l'asile, lui prodigue des soins d'une façon classique, son collègue, le Dr Emery, prône quant à lui, des méthodes plus modernes. Le malheureux côtoie à l'asile des malades parfois dangereux et que l'on prétend irrécupérables, François qui, tout en étant d'un caractère instable, n'est pas vraiment fou, ne songe qu'à s'évader en compagnie d'un autre compagnon d'infortune, Heurtevent, un épileptique. François parvient à s'enfuir, tandis qu'Heurtevent, qui est repris, se suicide. Stéphanie, l'amie de François, lui offre l'hospitalité. Il passera la nuit chez elle mais, le lendemain, il est brutalement repris par des policiers qui le reconduisent à l'institution. |
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1960 | Les yeux sans visage |
Avec : Pierre Brasseur (Docteur Génessier), Edith Scob (Christiane Genessier), Alida Valli (Louise). 1h28. Le professeur Genessier, gloire de la chirurgie, est obsédé par le visage de sa fille Christiane, rendue méconnaissable à la suite d'un accident de voiture. Seuls les yeux de la jeune fille restent intacts; les traits sont devenus hideux. Genessier endosse la responsabilité de l'accident et ne pense qu'à remodeler chirurgicalement la figure de Christiane.... |
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1961 | Pleins feux sur l'assassin |
Avec : Pierre Brasseur (Comte Hervé de Kerloguen), Pascale Audret (Jeanne Benoist-Sainval), Marianne Koch (Edwige), Jean-Louis Trintignant (Jean-Marie de Kerloguen), Dany Saval (Micheline), Philippe Leroy (André). 1h35. Dans son château, le comte de Kéraudren, sentant sa mort prochaine, s'enferme dans une cache secrète, derrière une glace sans tain. De là, lui - en fait son cadavre - surveillera les conséquences de cet acte : pas de corps, donc pas d'héritage pour cinq ans, si on ne le retrouve pas. Réunis pour l'ouverture du testament, les héritiers sont consternés : Jean-Marie, l'étudiant, et son amie Micheline, qui reste à l'écart; Jeanne, mal mariée à Claude, et qui pense toujours à son cousin André, qu'elle revoit pour la circonstance; Edwige, écuyère allemande; Guillaume, distingué attaché des Beaux-Arts; Christian, bohème et alcoolique, et Henri. Mais pendant cinq années, va falloir entretenir les lieux. Une idée germe : monter, autour d'un drame d'amour qui se déroula ici au Moyen-Âge, un Son et Lumière, qui rapportera de l'argent, en attendant plus. Malgré les efforts d'un curé radiesthésiste et d'un homme-grenouille, le comte reste introuvable, tandis que le spectacle se prépare dans l'émulation et avec un grand déploiement technique. Mais Henri meurt électrocuté en réparant un projecteur. Et le mari de Jeanne, poussé par une voix mystérieuse - il y a des hauts-parleurs partout... - la surprend en train de renouer avec André, qu'il tue. Deux cousins de moins, deux parts d'héritage de plus, remarque Micheline, fine mouche. Lors de la première du spectacle, Jeanne se jette du haut de la tour, comme l'héroïne du Moyen-Âge, sous les yeux du public qui s'enfuit. C'en est trop : Jean-Marie et Edwige tendent un piège et démasquent le coupable, Guillaume. Dans la confusion qui suit, un miroir est brisé et le corps du comte apparaît aux héritiers survivants,... et soulagés. Faut-il préciser que les funérailles se déroulent dans une ambiance décontractée ? |
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1962 | Thérèse Desqueyroux |
Avec : Emmanuelle Riva (Thérèse Desqueyroux), Philippe Noiret (Bernard Desqueyroux), Edith Scob (Anne de la Trave).1h49 Thérèse Desqueyroux, accusée d'avoir tenté d'empoisonner son époux, Bernard, obtient un non-lieu grâce aux dépositions de son mari qui a préféré un faux témoignage à la souillure de son nom. Tandis qu'elle revient vers Argelouse, leur domaine, Thérèse essaie de préparer la confession qu'elle estime devoir à Bernard... |
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1963 | Judex |
Avec : Channing Pollock (Judex), Francine Bergé (Diana Monti), Edith Scob (Jacqueline Favraux). 1h40. Le banquier Favraux a su profiter du scandale de Panama en conservant des documents qui lui permettent de garder la haute main sur des personnages influents. Cependant des lettres lui enjoignant de restituer l'argent volé lui parviennent, envoyées par le mystérieux Judex... |
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1965 | Thomas l'imposteur |
Avec : Emmanuelle Riva (Princesse de Bormes), Jean Servais (Pesquel-Duport), Fabrice Rouleau (Guillaume Thomas). 1h32 1914. C'est le début de la première guerre mondiale. La princesse Clémence de Bormes, jeune veuve, veut participer à sa façon à l'effort de guerre : elle va transformer son hôtel particulier en hôpital pour pouvoir y recueillir et y soigner les blessés. Un jour, se présente à elle un jeune sous-lieutenant, qui dit se nommer Guillaume Thomas de Fontenoy et être le neveu d'un général fort connu. En réalité, son nom est Guillaume Thomas tout court, né à Fontenoy. Et il n'est pas plus officier qu'autre chose : il a dérobé un uniforme et s'est déguisé pour vivre l'aventure de la guerre... |
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1965 | Les rideaux blancs |
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Segment du film collectif L'instant de la paix commandé par la télévision allemande, coréalisé avec Egon Monk (Berlin N65) et Tadeusz Konwicki et Wojciech Solarz (Matura). Avec : Hélène Dieudonné, Michel Robert. 0h40. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, pendant les combats de la Libération, un enfant et d'une vieille femme vivent en marge de la société, en marge des maisons où habitent les hommes, en marge du temps. |
1970 | La faute de l'abbé Mouret |
Avec : Francis Huster (Serge Mouret), Gillian Hills (Albine), André
Lacombe (Archangias), Margo Lion (La Teuse), Lucien Barjon (Barberousse),
Fausto Tozzi (Jeanbernat), Tino Carraro (Dr. Pascal), L'abbé Mouret, devenu amnésique, tombe amoureux de la fille de celui qui l'a recueilli. |
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1973 | La ligne d'ombre |
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Téléfilm avec : Jean Babilée (Le capitaine Marlow), Jacques Bernard (Gabriel), Roger Blin (Burns), Tino Carraro (Le capitaine Giles), Kurt Großkurth (Alfred et Ernest Jacobus), Raymond Jourdan (Le docteur). |
1974 | Nuits rouges |
Avec : Gayle Hunnicutt (La femme), Jacques Champreux (L'homme sans visage), Josephine Chaplin (Martine), Ugo Pagliai (Paul). 1h45. Paris. Le Marais... L'Homme sans visage tente d'arracher à l'historien Maxime de Borrego le secret du Trésor des Templiers, mais le vieillard meurt sans avoir parlé. Démasqué par Paul de Borrego, le neveu de sa victime dont il avait usurpé la personnalité afin de poursuivre ses recherches, l'Homme réussit à s'enfuir... |
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1975 | L'homme sans visage |
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8 episodes : 1.La nuit du voleur de cerveaux 2.Le masque de plomb 3.Les tueurs sans âme 4.La mort qui rampait sur les toits 5.La marche des spectres 6.Le sang accusateur 7.Le rapt 8.Le secret des Templiers. |
1978 | La discorde |
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Téléfilm de la série Cinéma 16. Avec : Daniel Gélin (Bernard), Francine Bergé (Cécile), Geneviève Bender (Francine), Roger Bontemps (Léon), François Nocher (Arnaud). |
1979 | Le dernier mélodrame |
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Téléfilm de la série Cinéma 16. Avec : Michel Vitold (Larémole dit Larémolière), Edith Scob (Lilette), Raymond Bussières (Frédéric), Luis Masson (Mongendre). |