Le cheikh blanc

1952

Genre : Drame social

(Lo Sceicco bianco). Avec : Alberto Sordi (Fernando Rivoli), Brunella Bovo (Wanda Cavalli), Leopoldo Trieste (Ivan Cavalli), Giulietta Masina (Cabiria), Lilia Landi (Felga). 1h32.

Ivan et Wanda Cavalli partent en voyage de noces à Rome où la famille du jeune époux les attend. Le séjour doit s'agrémenter d'une audience papale. Wanda, fidèle lectrice de la presse du cœur, pense profiter de ce séjour pour rencontrer son idole Fernando Rivoli qui incarne le cheik blanc dans un photo-roman de "L'Enchantement bleu".

Alors qu'Ivan constate avec effroi la disparition de sa femme, Wanda se laisse emmener sur une plage voisine qui sert de décor au photo-roman. Sous le charme du rêve qui se matérialise sous ses yeux, Wanda voit apparaître le cheik sur une énorme balançoire. Face à sa famille, Yvan veut sauver les apparences et trouve toutes sortes de mensonges pour cacher la fugue de Wanda. Le cheik invite la jeune femme à une romantique promenade en barque. La signora Rivoli, une impressionnante matrone, fait soudain irruption et ramène à la maison un mari apparemment soumis. Seule dans son costume d'odalisque, Wanda regagne piteusement la ville et tente de se suicider en se jetant dans la faible profondeur du Tibre. Désespéré, Ivan erre dans la rue déserte. Deux prostituées essaient de le consoler. Il s'éloigne avec l'une d'elles.

Finalement, le mari récupère sa femme à l'hôpital. Ils arriveront à temps à l'heure du rendez-vous familial sur la place Saint-Pierre. Ils échangent leurs aveux d'innocence. Le cortège des pèlerins se dirige vers le Vatican au pas de gymnastique.

Démystification grinçante de l'univers sentimental et aliénant des fumetti (romans-photos lancés en Italie par les publications à bon marché des éditions Rizzoli, Mondadori et Del Duca).

Deux actions parallèles alternent sur un rythme rapide. Ambiances insolites, personnages pittoresques, vies ratées et femmes monstres: l'univers de Fellini se précise. Giuletta Masina tient un court rôle de prostituée au grand coeur... nommée Cabiria.

Le film marque la première collaboration avec les scénaristes Tullio Pinelli et Enio Flaiano qui durera jusqu'en 1965 et avec le musicien Nino Rota (mort en 1979).