Cette histoire se situe au cur des années trente et nous présente une Italie provinciale, pauvre et pittoresque. Dans des trains et des gares sans confort, une troupe d'actrices et d'acteurs de variétés traverse le pays de part en part et donne des représentations quand et où elle le peut. Ce sont des spectacles d'une grande indigence artistique qui sont généralement sifflés par un public fruste et tapageur.
L'animateur de la tournée est un certain Checco. Il est fanfaron, hâbleur, pitoyable et a pour compagne la douce et fidèle Melina qui l'entretient avec ses économies. Les étapes se succèdent. Les spectacles sont des fiascos. Les dettes s'accumulent.
Checco croit sincèrement qu'un jour le succès arrivera. En attendant, il recueille une jeune fille farouche et déterminée qui se sent une vocation profonde pour le théâtre, les planches, les paillettes. Elle s'appelle Liliana, elle vient de quitter sa province pour se joindre à la troupe. C'est toujours la misère, l'agitation, la longue errance des saltimbanques, les petits matins pâles et les pieds douloureux.
Un jour la troupe est invitée par un notable local dans son château pour y passer la soirée. Cette halte reconstituante (les acteurs ont toujours faim !) se transforme en sinistre beuverie et frôle la petite orgie. Mais rien n'arrive jamais. Il faut reprendre la route, le licou, recommencer les mêmes vaines plaisanteries et chorégraphies, devant un public toujours goguenard.
Checco, bien entendu, témoigne à sa protégée Liliana une affection qui n'est pas vraiment paternelle. Melina est jalouse mais discrète. Son bas de laine servira à monter une "super revue" à Rome dont Liliana doit être la vedette. Mais Checco rate toujours tout, perd toujours. Cette revue ne verra jamais le jour et Liliana s'en ira avec un impresario moins minable. Checco meurtri mais non terrassé, reprend la tournée des petites villes frileuses. À ses côtés, la toujours dévouée Melina le regarde de son il d'animal pathétique. La vie continue en somme.