Les vitelloni

1953

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(I vitelloni). Avec : Franco Interlenghi (Moraldo Rubini), Albert Sordi (Alberto), Franco Fabrizi (Fausto), Leopoldo Trieste (Leopoldo) Riccardo Fellini (Riccardo), Leonora Ruffo (Sandra Rubini). 1h43.

L'été s'achève dans une station balnéaire italienne. Les estivants ont quitté la plage et les cafés. Dans les rues désertées, un groupe de copains se promène oisivement. Ils sont cinq. Âge moyen : la trentaine. On les surnomme "Vitelloni". Pas de métier pas de projets sérieux, pas d'horizon, mais une grande aptitude au farniente et le goût des longues discussions creuses qui se poursuivent tard dans la nuit.

Le chef spirituel de ce commando de velléitaires farceurs se nomme Fausto. C'est un joli-cœur qui a séduit la sœur de son ami Moraldo. Le voilà donc obligé de l'épouser et même de travailler dans un magasin d'articles de piété... sous les sarcasmes de ses compagnons. Il est d'ailleurs bientôt renvoyé pour avoir eu des gestes et des propos déplacés à l'égard de la femme de son patron. Il est comme ça : inconscient et capricieux. Les autres membres de la petite bande ne valent guère mieux. Alberto est un pitre pusillanime, Riccardo un suiveur apathique, Leopoldo un intellectuel pitoyable. Seul Moraldo semble vouloir échapper à ce monde dérisoire où l'on s'ennuie et où l'on s'englue.

En attendant, les jours se succèdent, émaillés d'événements plus ou moins pittoresques : un bal costumé, le passage d'une troupe théâtrale minable, etc.

Dépitée par les incartades de son volage époux, la femme de Fausto quitte le domicile conjugal avec son bébé. Elle est bientôt retrouvée et Fausto reçoit une magistrale raclée de son père.

Moraldo, rassemblant un peu de courage, se décide enfin à fuir cette existence inutile et un peu écœurante. Sans prévenir, il prend le train à destination d'un ailleurs qui lui tient lieu de salut provisoire.

"Dans chacun de mes films un personnage traverse une crise. Il me semble que l'ambiance la meilleure pour souligner ces moments de crise est une plage ou une place la nuit. Car le silence, le vide de la nuit, ou le sentiment de la présence de la mère met en relief le personnage, son isolement, lui permet d'être lui-même sans effort. Ce que je veux montrer derrière l'épiderme des choses et des gens on me dit que c'est de l'irréel, on appel ça le goût du mystère."