Ernesto est un gamin de sept ans qui en paraît quatre fois plus. A sa mère qui lui demande s'il a quelque chose à dire, il dit que ce n'est pas la peine parce qu'elle ne comprendrait pas. C'est son septième enfant qu'elle surnomme Vladimir. Natasha explique ensuite à son mari, Enrico, que leur fils ne veut plus aller à l'école : une fois cela suffit a-t-il dit. Il refuse dit-elle parce qu'à l'école on lui apprend des choses qu'il sait. Enrico est perplexe et Natascha dit oui c'est le contraire : je ne retournerai plus jamais à l'école parce que l'on m'apprend des choses que je ne sais pas.
Il raconte à se parents et sa sœur : ce matin, il est sortie de la classe et de l'école, et là dans la nature, il a été saisi. Il dormi sous les arbres. Il a eu la création devant les yeux. Ses parents, perplexes, lui demande s'il en sait davantage là dessus. Un peu : ça a du se faire en une seule fois, la nuit. Le matin c'était fait : tout était en place. Mais, mais ce n'était pas la peine ; même si rien ne manquait : ni les lapins, ni les petits cailloux ni les feuilles d'arbre.
Mais le manque à l'école est puni. Il doit y aller. Ses parents avertissent pourtant le professeur qu'il ne reviendra plus et celui-ci ne peut el convaincre. Ernesto surprend le directeur car il refuse de suivre les cours et En fait, c'est un surdoué qui a acquis une connaissance précise en écoutant les autres. Apres une formation accélérée, il en arrive au dernier jour de la connaissance. Hegel est son frère. Mais ni la chimie ni la philosophie ne donnent de réponse à ses questions.
" Le roi des juifs sur la poursuite du vent; Dieu n'existe pas" dit-il à sœur, Anne, surdouée comme lui ayant quitté l'école aussi au bout de quatre jours. Tant que l'homme pensera à Dieu, la connaissance restera fixe. Les sept enfants de la famille sont des enfants surdoués ; c'est pas la peine d'avoir des enfants, c'était pas la peine ; c'est pareil. On va pendre un verre de cidre et puis on va éplucher les pommes de terre. Tous on va éplucher les pommes de terre sauf elle, la mère. Si la reine, elle veut bien nous chanter quelque chose sera la fête
Marguerite Duras adapte un conte qu'elle a écrit en 1971, Ah Ernesto !. "Il s'agit d'un film comique infiniment désespéré dont le sujet aurait trait à la connaissance". Elle le développera dans son roman La pluie d'été (1990). Deux ans avant, Jean-Marie Straub et Daniele Huillet s'en étaient servi pour En rachâchant.
le roman sera ensuite adapté au théatre par Eric Vigner puis repris par lui en Avignon et au théatre des amandiers avec une nouvelle dramaturgie avec pour titre Pluie d'été à Hiroshima
Bibliographie : deux entretiens avec Marguerite Duras : n°370 et 374 des Cahiers du cinéma, mars et juillet 1985