(1882-1942)
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22 films | ||
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histoire du cinéma : Impressionnisme |
C'est à Amiens qu'a vu le jour Charlotte Elisabeth-Germaine Saisset-Schneider, le 12 novembre 1882. Elle est encore célèbre sous le nom de Germaine Dulac (du nom de son mari, Albert Dulac). Fille d'officier, l'enfant suit ses parents de garnison en garnison, mais elle sera bientôt confiée à sa grand-mère qui habite Paris. Passionnée de musique, conquise par les idées féministes et socialistes, Germaine Dulac entre comme journaliste-reporter à "La Française" et à "La Fronde". En 1915, après un séjour à Rome en compagnie de son amie Stacia de Napierkowska, danseuse-étoile de l'Opéra et déjà "étoile" de cinéma, elle décide de se consacrer entièrement à cet art nouveau.
Ayant fondé une petite maison de production, Germaine Dulac tourne coup sur coup quatre films sur des scénarios d'Irène Hillel-Erlanger, dont deux sont interprétés par Napierkowska (Venus Victrix et Dans l'ouragan de la vie, 1916). Le film suivant, Âmes de fous (1917), a apporté à la cinéaste une véritable prise de conscience :
"Lumière, pose d'appareil, importance du montage m'apparurent comme des éléments plus capitaux que le travail d'une scène uniquement jouée selon les lois dramatiques".
Son interprète, Eve Francis, servira d'heureux trait d'union avec Louis Delluc, son fiancé. De la collaboration Delluc-Dulac allait naître La fête espagnole, première manifestation effective de l'esprit d'avant-garde cinématographique. Le sujet de Louis Delluc, banal en soi (rivalité de deux hommes pour la conquête d'une femme), était "visualisé" d'une manière impressionnante.
Devant l'incompréhension du public, le producteur Louis Nalpas demandera à Germaine Dulac de réaliser quelques films plus accessibles qui ne constituent pas le reflet exact de sa personnalité.
En portant à l'écran une pièce de Denys Amiel et André Obey, La souriante madame Beudet, Germaine Dulac va donner en 1923 une des oeuvres les plus importantes, les plus achevées et sans doute la plus significative de l'Avant-Garde. Pour exprimer les subtilités psychologiques de son héroïne, la réalisatrice avait fait appel à toutes les ressources de la technique (déformations, surimpressions, ralenti, etc.) et mis en évidence le désir constamment rappelé par elle et ses adeptes : porter au cinéma des sujets intelligents, présenter des êtres humains et leurs sentiments par le truchement de procédés exclusivement visuels. C'était le triomphe de la symphonie visuelle et de l'impressionnisme.
En 1924, c'est Le diable dans la ville, sur un scénario de Jean-Louis Bouquet, avec Léon Mathot, dont l'action se situe au 15e siècle, à propos duquel Germaine Dulac souligne: "Ce sera mon premier film de mouvement. C'est un film de foules, un peu satirique, à tendance un tantinet caricaturale... " (in "Cinémagazine" 9 mai 1924).
Nullement honteuse d'avoir à tourner des films "commerciaux", Germaine Dulac n'en poursuivit pas moins ses recherches expérimentales. La coquille et le clergyman sur un scénario d'Antonin Artaud, provoque un énorme " chahut ": Artaud et les surréalistes détestent ce film, jugé profondément vain, et cette polémique entravera durablement la carrière de Dulac. Elle réalise cependant encore quelques courts-métrages, quelle définit dans ses écrits comme du «cinéma pur», de la «musique visuelle». Il sagit dadaptations de poèmes de Baudelaire (lInvitation au voyage, 1927) ou de courtes pièces musicales (Disque 927, 1928), voire de poésie scientifique (Germination dun haricot, 1928).
Elle se détourne de la réalisation à l'arrivée du cinéma parlant, et entre chez Gaumont en 1931 comme rédactrice adjointe, puis prend en charge l'année suivante un nouveau magazine, France Actualités Gaumont.
Après dix ans de rédaction en chef des Actualités Gaumont, minée par une maladie pernicieuse, Germaine Dulac est morte le 20 juillet 1942, à une époque peu propice à un hommage.
Filmographie :
1915 |
Les soeurs ennemies |
Avec : Renée Bartout, Laurette Caira, Suzanne Desprès, Jacques Grétillat, Mag Very. |
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1916 | Géo le mystérieux |
Avec : Jacques Grétillat, Fred Janseme, Jane Marken, Rastrelli, Gastao Roxo. | |
1916 |
Venus Victrix |
Avec : Stacia Napierkowska | |
1916 | Dans l'ouragan de la vie |
1917 |
Âmes de fous |
1918 | Le bonheur des autres |
1919 |
La fête espagnole |
1928 |
La cigarette |
1920 |
Malencontre |
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1920 |
La belle dame sans merci |
1921 | La mort du soleil |
1922 | Werther |
1923 |
La souriante madame Beudet |
Avec : Alexandre Arquillière (Monsieur Beudet), Germaine Dermoz (Madame Beudet), Jean d'Yd, Madeleine Guitty. 32 minutes. Mme Beudet, avide de liberté et dévasion, voudrait saffranchir des liens de son existence médiocre et insipide. Tyrannisée par son mari, être brutal, elle ne peut sévader de la grisaille quotidienne quen faisant des rêves. A la suite de conflits perpétuels, Beudet, adopte un tic épouvantable : de plus en plus souvent, il prend un revolver non chargé et fait mine de vouloir se suicider... |
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1924 | Gossette |
1924 |
Le diable dans la ville |
(6 parutions). | |
1925 |
Âme d'artiste |
1925 |
La folie des Vaillants |
1926 |
Antoinette Sabrier |
1927 | La coquille et le clergyman |
Avec : Alex Allin, Genica Athanasiou, Lucien Bataille. 40 minutes "Tout mon effort a été de rechercher dans laction du scénario dAntonin Artaud les points harmoniques, et de les relier entre eux par des rythmes étudiés et composés. Tel par exemple le début du film où chaque expression, chaque mouvement du clergyman sont mesurés selon le rythme des verres qui se brisent ; tel aussi la série des portes qui souvrent et se referment.. (Rythme et technique, FilmLiga, 1928.) |
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1927 |
L'invitation au voyage |
1927 | Le cinéma au service de l'histoire |
1928 |
La princesse Mandane |
1928 |
Thèmes et variations |
1928 | Disque 957 |
16 mm 1 bobine (66 mètres) cadence 18 ips 6'00 «Le sous-titre de ce film est Impressions visuelles. Intertitre:
«En écoutant les 5e et 6e Préludes de Frédéric
Chopin». |
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1929 |
Étude cinématographique sur une arabesque |
16 mm, 1 bobine (77 métres), cadence 18 ips 9'00 Dans l'élaboration du film, on prône d'abord l'histoire et l'on place en second plan l'image, c'est-à-dire que l'on préfère le théâtre au cinéma. Quand le rapport sera renversé, le cinéma commencera dès lors à vivre selon sa propre signification. Lutte de l'image prise au sens profond de son orchestration, contre l'erreur littéraire et dramatique. Tout le problème du cinéma est dans ce mot «visualisation». L'avenir est au film qui ne pourra se raconter. Le septième art, celui de l'écran, c'est la profondeur rendue sensible et visuelle, qui s'étend au-dessous de l'histoire, analogue à l'insaisissable musical. Cette conception amène nécessairement à une révision des thèmes cinégraphiques. (Conférence, 13 octobre 1928). |
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