Raymond Depardon |
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né en 1942 |
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21 films | ||
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Les médias (Numeros zéro, 1977 ; Reporters, 1981), le système judiciaire (Faits divers 1983; Délits Flagrants; Muriel Leferle 1996, ; 10e chambre, 2003), l'univers psychiatrique et hospitalier (San Clemente, 1982 ; Urgences, 1988 ; 12 jours, 2017), le monde paysan (Profils paysans, 2000, 2004 et 2008), l'Afrique (Tchad, 1976, Tibesti too, Une femme en Afrique, 1985, La captive du désert, 1991, Afriques : comment ca va avec la douleur ?, 1996), autant se sujets privilégiés par Raymond Depardon pour révéler les injustices et la souffrance dans un cinéma direct, brut et sans commentaire.
Né le 6 juillet 1942, près de Villefranche-sur-Saône, de parents fermiers, Raymond Depardon rêve de devenir cinéaste.
A seize ans, son certificat d'études en poche, il monte à Paris et devient assistant d'un photographe. L'année suivante, suite à un scoop sur Brigitte Bardot, obtenu en free-lance, il est engagé comme pigiste par l'Agence Dalmas. A dix-huit ans, à l'occasion d'un reportage sur des appelés du contingent disparus, il découvre, émerveillé, le désert saharien. Dans la foulée, il effectue lui-même son service militaire au Service Photographique des Armées. Il y travaille notamment au journal "Bled". A vingt ans, second choc : il assiste par hasard à une projection de Louisina Story, de Robert Flaherty (1948).
En 1963, un ami lui prête une caméra et il s'entraîne longuement dans Paris, souvent sans pellicule, à tourner des plans-séquence. Après avoir sillonné la planète en tous sens, il quitte l'Agence Dalmas pour fonder Gamma avec Gilles Caron, en compagnie duquel il forme vite un inséparable tandem : lui à la caméra, et son ami derrière le viseur d'un appareil photo. En 1969, il filme à Prague en 16 mm couleurs un court document sur une minute de silence en hommage au martyr tchèque Jan Pallach qui s'est immolé par le feu en souvenir des événements tragiques de l'année précédente.
En 1974, inspiré par un film de Richard Leacock sur la campagne présidentielle
de John Kennedy, il propose à Valéry Giscard d'Estaing de filmer
une partie de la sienne. La sortie du film est hélas bloquée
par l'intéressé, qui s'avoue peiné, entre autres, par
les fautes de syntaxe de ses discours.
Tchad, réalisé entre 1973 et 1976, comprend des témoignages uniques sur l'affaire Françoise Claustre, une ethnologue française, otage des rebelles Toubous et abandonnée des pouvoirs publics, jusqu'à ce que le travail de Raymond Depardon leur rafraîchisse la mémoire. Tibesti too, qui aborde le même sujet, est cependant interdit peu après, mais bientôt Françoise Claustre - qui inspirera en 1991 au cinéaste son film La captive du désert - est libérée. Suivent deux films dont Raymond Depardon assume seul les prises de vues et de son : Numéros zéro et Reporters, l'un sur la naissance du quotidien "Le Matin" ; l'autre sur la dure école de la planque pour les photographes en quête de sensationnel.
Puis, à Venise et par deux fois à Paris, il donne à voir de l'intérieur, et en donnant du temps au temps, l'hôpital psychiatrique de San Clemente, la vie quotidienne d'un commissariat du Ve arrondissement dans Faits divers et les coulisses de l'Hôtel-Dieu dans Urgences. Passé à la fiction avec Une femme en Afrique, récit semi-autobriographique, il s'estime désormais mûr pour des histoires à deux ou trois personnages. Par ailleurs, il est l'auteur d'un film sur son passé, Les années déclic, de nombreux recueils photographiques ("Notes", "Le désert américain", "Les fiancées de Saïgon") et de films publicitaires ("Citroën AX" sur la Grande Muraille de Chine, "Naf-Naf").
Raymond Depardon prolonge son métier de photographe avec le documentaire, se faisant le spécialiste d'un cinéma direct inspiré des Etats-Unis, brut et sans commentaire. Il filme ainsi Valéry Giscard d'Estaing lors de sa campagne présidentielle en 1974 (1974, une partie de campagne avec Valéry Giscard d'Estaing) mais le documentaire ne sort qu'en 2002. A partir des années 70, il s'attelle à la réalisation de Tchad 1 : L'embuscade puis Tibesti Too en 1976 sur l'affaire Françoise Claustre.
Il se lance tardivement dans la fiction en 1985 avec Empty Quarter, une femme en Afrique puis La Captive du desert en 1990. Douze ans plus tard, il signe une oeuvre mêlant fiction et documentaire : Un homme sans l'Occident.
Filmographie :
Courts-métrages :
1963 : Venezuela
1967 : Israel
1968 : Biafra
1969 : Jan Palach (12')
1970 : Tchad 1: L'embuscade
1973 : Yemen: Arabie heureuse
1975 : Tchad 2
1976 : Tibesti Too , Tchad 3
1980 : 10 minutes de silence pour John Lenon (10')
1982 :
Piparsod (26')
1986 : New York, N. Y. (10')
1989 : Contact " Raymond Depardon" (14'), Une histoire très simple (3')
1990 : Contacts (13')
1991 : Carthagena. Evocation du quotidien d'un prisonnier politique colombien. Fait partie de la série Contre l'oubli, initiée par Amnesty International.(13')
1994 : Montage (4')
1995 : La prom, segment de A propos de Nice, la suite ; segment de Lumière et compagnie
1996 :
Malraux (4')
2005 :
Quoi de neuf au Garet? (10')
2008 : Le tour du monde en 14 jours (22');
Donner la parole (33'); Cinéma d'été, Episode de Chacun son
cinéma
Longs-métrages :
1974 | 1974, une partie de campagne |
Avec : Valéry Giscard D'Estaing.1h30 Le 8 avril 1974 à Chamalières, Valéry Giscard d'Estaing annonce sa candidature à l'élection présidentielle. Le film montre, vue de l'intérieur, la campagne menée par le candidat VGE, jusqu'à son investiture officielle le 24 mai suivant. |
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1977 | Numéros zéro |
A la veille de la parution du numéro zéro du quotidien "Le Matin de Paris", plongée au coeur d'une rédaction en ébullition, dirigée par Claude Perdriel. |
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1980 | San Clemente |
Raymond Depardon et Sophie Ristelhuerber connaisent bien l'hôpital psychiatrique de San Clemente près de Venise pour y avoir effectué plusieurs reportages photographiques. Ils y retournent en 1980 avec une caméra. Il est question de fermer l'établissement. |
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1981 | Reporters |
Avec : Jacques Chirac, Catherine Deneuve, Serge Gainsbourg, Richard Gere, Francis Apestéguy, Raymond Barre. 1h30. Jour après jour, entre le 1er et le 31 octobre 1980, Raymond Depardon a filmé les reporters photographes de l'agence Gamma qui ont couvert les événements du mois : la visite de Jacques Chirac aux petits commerçants de Paris, le départ de Valéry Giscard d'Estaing en Chine... |
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1982 | Faits divers |
Paris, été 1982. La vie quotidienne d'un commissariat de quartier, dans le cinquième arrondissement. Un reporter suit à la trace, plusieurs jours et nuits durant, de petits groupes de policiers en uniforme qui sillonnent le quartier dans leur fourgonnette, interviennent au moindre appel radio, établissent des rapports ou questionnent les prévenus au poste central. Quelques événements anodins ou tragiques vont les mobiliser à tour de rôle |
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1983 | Les années déclic |
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1985 | Empty quarter, une femme en Afrique |
Un journaliste au repos, dans un hôtel au bord de la mer rouge, rencontre une femme desemparée. Il l'invite à partager sa chambre, elle accepte. |
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1988 | Urgences |
Le service des urgences psychiatriques de l'Hôtel Dieu, unique hôpital a recevoir quiconque à toute heure sans exception d'âge, de sexe, de pays. Un constat lucide et un regard spontané en dehors de l'inévitable morale humaniste. |
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1991 | La captive du désert |
Avec : Sandrine Bonnaire, D. Koré, D. Wachinké, Atchi Wahi Li, Isai Koré, Brahim Barkaï, Barkama Hadji. 1h38. Le désert, la nuit, un camp de nomades. Au matin, la caravane s'ébranle : des femmes, des enfants, des hommes qui marchent. Et des dromadaires. Pour clôre le cortège, une jeune Européenne avec des gardes armés. Une captive... |
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1994 | Delits flagrants |
Paris, le Palais de Justice. Des personnes arrêtées en flagrant délit passent devant le substitut du procureur, dans un minuscule bureau, pour un entretien d'une dizaine de minutes où sont précisées et notées leurs versions de l'infraction commise, circonstances dérisoires ou douloureuses, déclarations contradictoires, aveux, regrets, flot de paroles confuses ou mutisme buté, roublardise, aveuglement, incompréhension sincère ou feinte devant la machinerie judiciaire, que le magistrat tente de démêler avec plus ou moins de patience selon les cas |
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1996 | Afriques : comment ca va avec la douleur ? |
2h45. Seul, un micro sur sa camera, Raymond Depardon a arpente le continent africain de juillet 1993 a fevrier 1996. Il raconte et montre le cap de Bonne-Esperance, Soweto, le Karoo, Johannesburg, l'Angola des hauts plateaux, les camps de refugies du Rwanda et du Burundi, l'Ethiopie, la Somalie, le Soudan... Refusant le silence de la misere, il s'interroge sur sa responsabilite d'homme d'image a parler de la douleur. |
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1996 | Muriel Leferle |
En trois temps et un seul jour, l'interrogatoire d'une jeune femme, Muriel Leferle, soupconnée de toxicomanie et de vol. A travers les questions des "professionnels" Raymond Depardon vérifie combien le langage peut-être un instrument d'humiliation et d'exclusion. On demande a l'accusée de dire la vérité, mais la vérité peut-elle etre dite dans ce francais figé par le Code? En complement de programme "Paroles d'appelés", documentaire noir et blanc réalisé en 1995, qui évoque l'attitude et le comportement de jeunes appelés face au sida. |
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1998 | Paris |
Avec : Luc Delahaye (le réalisateur), Sylvie Peyre (la directrice de casting), Emilie Lafarge, Barbara Jung. 1h37. Un cineaste s'apprête à faire un film. Il engage une professionnelle pour l'aider à trouver dans les rues de Paris celle qui en sera l'héroine. Jeunes comediennes ou passagères de la gare Saint-Lazare, elles confronteront cet homme d'image à l'ecoute et a la parole. |
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2000 | Profils paysans (1) : L'approche |
Le monde rural français a subi de nombreuses transformations. Raymond Depardon propose une approche de ce monde qu'il connaît si bien puisqu'il a passé toute son enfance dans la ferme du Gret, dans la vallée de la Saône, au centre de la France. Ce documentaire nous ouvre les portes de plusieurs exploitations familiales composées de jeunes agriculteurs, de retraités célibataires et de couples modestes. |
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2002 | Un homme sans l'Occident |
Adapté du roman homonyme de Diego Brosset. Avec : Ali Hamit, Brahim Jiddi, Wodjo Ouardougou. 1h45. Au début du 20e siècle, la vie d'un des derniers hommes libres du Saharan guide qui refuse la colonisation dans le Sahara. La vie dans les dunes est difficile au quotidien. La confrontation avec les occidentaux aussi, leur approche distante. L'intégration d'Alifa, héros malgré lui, dans sa nouvelle tribu, est délicate. Toutes les étapes de la vie d'un homme qui vit dans le Sahara, au milieu des dunes désertiques, sont évoquées. Mais en Alifa, le sang du nomade prend le dessus sur le sang des chasseurs qui l'ont adopté. Il va devoir s'adapter à sa nouvelle vie. |
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2003 | 10e chambre, instants d'audience |
De mai à juillet 2003, Raymond Depardon et son équipe ont obtenu l'autorisation exceptionnelle de filmer le déroulement des audiences de la 10e Chambre Correctionnelle de Paris. Dix ans après Délits flagrants, le cinéaste poursuit sa démarche en proposant ce nouveau documentaire citoyen, témoignage inédit sur le fonctionnement de la machine judiciaire. De la simple convocation pour conduite en état d'ivresse aux déférés de la nuit, il nous plonge dans le quotidien d'un tribunal : douze affaires, douze histoires d'hommes et de femmes qui se sont, un jour, retrouvés face à la justice. |
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2004 | Profils paysans (2) : Le quotidien |
En Lozère, Ardèche et Haute-Loire, nous retrouvons plusieurs
familles du monde rural. De jeunes agriculteurs s'installent dans ces
régions de moyenne montagne. Dans le même temps, de nombreuses
exploitations se transforment en résidences secondaires. |
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2008 | La vie moderne |
Entre l'Ariège, la Lozère, la Haute-Loire et la Haute-Saône, le film retourne à la rencontre de paysans de moyenne montagne. Très âgés, entre 63 et 88 ans, ils ne trouveront probablement pas de successeurs.... |
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2012 | Journal de France |
Coréalisé avec Claudine Nougaret. Avec : Raymond Depardon Claudine Nougaret. 1h40. C’est un journal, un voyage dans le temps, il photographie la France, elle retrouve des bouts de films inédits qu’il garde précieusement : ses débuts à la caméra, ses reportages autour du monde, des bribes de leur mémoire, de notre histoire. |
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2016 | Les habitants |
Avec : Les habitants de Charleville-Mézières, Nice, Sète, Cherbourg... 1h23. Raymond Depardon part à la rencontre des Français pour les écouter parler. De Charleville-Mézières à Nice, de Sète à Cherbourg, il invite des gens rencontrés dans la rue à poursuivre leur conversation devant nous, sans contraintes en toute liberté. |
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2017 | 12 jours |
Avec : Les internés et les juges. 1h27. Avant 12 jours, les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement sont présentées en audience, d’un côté un juge, de l’autre un patient, entre eux naît un dialogue sur le sens du mot liberté et de la vie. |