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Seule contre la mafia

1969

(La moglie più bella). Avec : Ornella Muti (Francesca), Alessio Orano (Vito Juvara), Tano Cimarosa (Gaetano Cimarosa), Joe Sentieri (Poidomani), Enzo Andronico (L'avocat) Amerigo Tot (Antonino Stella). 1h48.

Une petite ville de la Sicile dans les années 1960, Don Antonino Stella, boss local de la mafia, attend entouré de sa famille et de ses conseillers, que les carabiniers viennent l’arrêter. Il envoie son neveu Vito Juvara au poste de commandement avec pour message qu’il est prêt. Il revient auprès de son oncle qui l’adoube comme nouveau chef et lui tend sa canne comme un sceptre. L’oncle lui conseille de se trouver une femme et si possible une pauvre car elle serait déjà soumise. Vito jette son dévolu sur la belle et très jeune Francesca Cimarrosa, 15 ans à peine. Mais autour d’elle tourne un cousin que Vito Juvara menace de mort s’il ne s’éloigne pas de Francesca. L’importun écarté, il a guère de mal à séduire Francesca

Si Damiano Damiani (1922-2013) prend quelques précautions en début de film pour nous annoncer que toute ressemblance avec des faits ou des personnages existant serait une coIncidence, il ne dupe personne. Car son histoire fait rappele à tous les Italiens le cas de Franca Viola, jeune fille de 15 ans, fille d’agriculteur qui s’est fiancée à un neveu d’un parain de la mafia d’Alcalmo. Mais le jeune mafieux se fait arrêter pour vol, la famille demande de rompre les fiançailles. Le clan mafieux réagit par représailles, puis le neveu est relâché. Quelques temps après a lieu l’enlèvement et le viol par l’ex fiancé de Viola. Ce qui permet au violeur de négocier un mariage d’honneur. Celle-ci et sa famille combattront le violeur jusqu’à son arrestation. Franca Viola devient une icône de l’émancipation de la femme sicilienne et plus généralement italienne.

Deux ans après La mafia fait la loi, Damiano Damiani continue de creuser un de ses sillons préférés : la lutte contre la mafia. Et pour ce film il met en exergue la révolte d’une femme contre sa condition d’objet sexuel vis-à-vis d’un mafieux et souligne les dégâts que fait la mafia sur le peuple de Sicile que la lutte policière. Il continuera sur le theme de la lutte contre la mafia avec Confession d’un commissaire de police au procureur de la République (1971).

Ennio Morricone qui en cette année 1970 signe pas moins de 15 musiques de film, utilise la guimbarde, symbole de l’Italie traditionnelle, comme instrument principal à laquelle répond la voix de la soprano Edda dell’Orso qui représente le combat solitaire de Francesca.

Source : Rueducine.com

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