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John Diman, septuagénaire impeccablement habillé dans son costume blanc réside dans un palace de la Côte d’Azur. Il est fasciné par sa jolie voisine de chambre qu'il voit allongée dans un transat sur la plage. Il se remémore la fin magnifique d'une de ses missions d'agent secret dont il revint en yacht de luxe, accompagné d'une jolie femme et porteur d'un coffret de diamants.
Certes sa situation d'aujourd'hui est moins brillante : il tarde à payer sa note d'hôtel et son barbier a légèrement entaillé sa joue en le rasant. Remontant dans sa chambre, il ouvre sa serviette aux armes secrètes : une bague laser, une montre explosive et un viseur de pistolet infaillible.
Il lui revient une autre de ses aventures d'agent secret avec pour partenaire une cantatrice. Ils étaient chargés de veiller sur un magnat du pétrole, Markus Strand. Ils avaient failli être doublés par des femmes samouraïs mais la cantatrice les avait tuées, projetant sur elles les cercles métalliques dont sa robe était composée. Mais en allant chez Strand, elle comprend, en voyant ses tableaux maculés d'une étrange peinture noire, qu'elle va mourir. Sa robe miroir envoya à John l'image de son agonie : Strand, l'ayant couverte de pétrole, avait appuyé son corps contre une toile avant de la brûler vive.
En lisant le journal, John Diman apprend que sa voisine de plage vient d'être retrouvée morte sur la plage. Il se rend sur le ponton et voit un homme près du corps de la jeune femme; il tente de le tuer avec son arme au viseur infaillible. Mais le revolver n'est pas chargé. Il s'empare d'une barre de fer et tue l'homme qu'il jette du haut de la route.
John Diman se souvient s'être rendu chez Markus Strand mais celui-ci l'éconduit car il apprend que ses hommes de main se font agressé dans un bar : une femme gainée de cuir se sert de ses ongles d'acier pour les déchirer et aucun ne survit. Revenu dans la nuit chez Strand, John voit un personnage masqué lui trancher la tête.
N'ayant rien fait pour empêcher cela, John Diman est traqué par ses supérieurs qui tentent de le remettre dans le droit chemin surtout que Serpentik, la mystérieuse femme aux milles visages, aux ongles acérés comme des lames et à la bague empoisonnée lui fait de l'ombre. désormais obsédée par elle, il la cherche partout même dans les studios de cinéma quand il est victime de Kinetik Hypnotisme qui fait croire à chacun qu'il est un personnage de film.
John Diman est mis en demeure de payer sa note d'hôtel. Il demande alors à faire appel au joaillier pour qu'il paie en diamants. Sur le journal il apprend que sa voisine n'est pas morte assassinée mais victime de s'être baignée dans une zone hautement toxique interdite. Il apprend aussi que ses diamants sont faux. Il est victime d'une attaque ou lui reviennent toute ses tentatives pour découvrir le vrai visage de Serpentik.
Quand il se réveille, John Diman est bien soigné dans sa chambre d'hôtel où on lui apprend que c'est la riche propriétaire de la villa voisine qui a payé tous les frais. Croyant enfin tenir Serpentik, John Diman se précipite chez elle. Il est accueilli avec la plus grande gentillesse par celle qui lui apprend qu'il était le simple figurant de photos servant de base aux dessins des Aventures de John Diman dessinées par son mari. Pour Mission Serpentik, son mari avait loué cette maison qu'elle a depuis rachetée. John Diman croit à une nouvelle ruse de Serpentik. Son amie d'autrefois le voyant fou s'échappe en courant vers sa voiture. Diman la poursuit et la pousse à l'accident, celui qu'il voyait dans ses aventures imaginaires. Serpentik, mystérieusement apparue dans sa voiture, lui confie "J'ai découvert qu'en te battant pour le bien de l'humanité, tu es bien plus efficace que moi dans la destruction du monde". Elle jette leur voiture dans le vide.
Seul face à la mer, John Diman meurt.
Les réalisateurs évoquent comme point de départ l'envie de mélanger Mort à Venise et Les diamants sont éternels, après avoir découvert Road to nowhere de Monte Hellman, dans lequel Fabio Testi leur rappela à la fois Dirk Bogarde et Sean Connery. Le couple cite également Boulevard du crépuscule et Danger, Diabolik (Mario Bava, 1968) parmi les influences du film. Le film est présenté en sélection officielle en compétition lors de la Berlinale 2025. Les scènes d'actions sont trés réussies, souvent plus rythmées et visuelles que chez Guy Hamilton et l'aspect crépusculaire de Fabio Testi, peinant à marcher, est un pastiche réjouissant de Dirk Bogarde dans Mort à Venise.
Splendeur visuelle comme d'habitude chez ces cinéastes, bien au-delà des seules réferences revendiquées au cinéma et à la peinture (Caravage, Magritte, Renoir); et ce avec une utilisation plutôt modérée d'effets type camara débullée, slip-screen, effet calédiscopique...
Jean-Luc Lacuve, le 29 décembre 2025.