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Indigènes

2006

Avec : Jamel Debbouze (Saïd), Roschdy Zem (Messaoud), Sami Bouajila (Abdelkader), Sabrina Seyvecou (Hélène), Assaad Bouab (Ali), Corentin Lobet (Gimenez). 2h18.

1943, Afrique du Nord française. 130 000 hommes des possessions françaises d'outre-mer sont recrutés dans la Première Armée des Forces françaises libres pour combattre aux côtés des autres Alliés contre l'Allemagne nazie et libérer la France de l'occupation. L'armée se compose de deux éléments principaux : les pieds-noirs, c'est-à-dire les personnes d'origine majoritairement européenne, et les indigènes, ceux d'origine majoritairement africaine. Les "indigènes" se composent à leur tour de trois groupes principaux : les Algériens, les Marocains (les goumiers) et les troupes d'Afrique subsaharienne (les tirailleurs sénégalais).

Saïd, un éleveur de chèvres pauvre, rejoint le 7e RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens). A ses côtés se trouvent d'autres Algériens, dont Messaoud, qui veut se marier et s'installer en France, et le caporal lettré Abdelkader, qui recherche l'égalité avec les colons pour les autochtones de son pays. Il y a aussi deux frères marocains, Yassir et Larbi, le but de Yassir d'avoir de l'argent pour que Larbi puisse se se marier.

Bientôt, les hommes, vêtus pour la plupart d'uniformes des surplus américains, rencontrent le sergent Martinez, un pied-noir aguerri, qui les entraîne avant de les diriger lors de leur premier engagement contre les Allemands en Italie. Leur mission est de prendre une montagne fortement défendue.Il devient vite clair que leur commandant français les utilise comme chair à canon pour identifier les cibles d'artillerie. Les troupes coloniales finissent par réussir la mission au prix de lourdes pertes. Interrogé par un correspondant de guerre français sur ses impressions sur les pertes, le colonel français répond : "Aujourd'hui, c'est une grande victoire pour les Forces françaises libres".

Les troupes du 7e RTA embarquent ensuite pour l'opération Dragoon, destinée à libérer le sud de la France. À bord du navire, un cuisinier français refuse de donner des tomates aux soldats indigènes. Abdelkader appelle à l'égalité, mais la mutinerie n'est évitée que lorsque Martinez et le capitaine de la compagnie promettent que tout le monde sera traité de la même manière.

A leur arrivée à Marseille, les troupes coloniales sont accueillies en héros. Messaoud rencontre et courtise Irène, une Française, lui promettant au départ du régiment qu'il lui écrira et qu'il reviendra un jour. Elle dit qu'elle l'attendra et qu'ils se marieront. Cependant, en raison de la censure du courrier des soldats, Irène ne connaît jamais le sort de Messaoud.

Martinez, constatant que Saïd est moins robuste que ses camarades, décide d'en faire son ordonnance. Les autres soldats l'appellent alors "girlie et sous-entendent qu'il est gay. Excédé, il met un couteau sous la gorge de Messaoud. Abdelkader calme la situation, mais Saïd précise que dans ce monde racisé, les autorités françaises ne donneront rien à leurs soldats coloniaux. Ayant vu parmi les biens de Martinez une photo de famille, alors qu'il buvait avec le sergent, Saïd mentionne qu'ils se ressemblent tous les deux en ce sens qu'ils ont tous deux une mère arabe. Le sous-officier menace de le tuer s'il révèle ce secret.

Les troupes coloniales découvrent que les soldats français des Forces françaises libres sont autorisés à rentrer chez eux pour des permissions. Finalement, on dit aux hommes qu'ils rentreront chez eux, mais c'est une ruse ; au lieu de cela, ils sont cantonnés derrière les lignes et assistent à un spectacle de ballet. Ennuyés et désillusionnés, la plupart quittent la tente et tiennent une réunion à l'extérieur pour dénoncer l'injustice. Martinez défie le groupe dirigé par Abdelkader et une bagarre s'engage.

Tôt le lendemain matin, la police militaire française enferment Messaoud derrière une palissade où Abdelkader est également détenu. Messaoud dit avoir été arrêté pour avoir tenté de rentrer à Marseille et de retrouver Irène. Abdelkader est amené devant le colonel français qui lui dit qu'il a besoin de lui pour une mission spéciale : apporter des munitions aux troupes américaines combattant dans la campagne de Lorraine et ainsi être les premières troupes françaises à libérer l'Alsace. L'officier français promet qu'Abdelkader et les autres soldats coloniaux recevront les récompenses et la reconnaissance qu'apportera le succès de cette opération. Plus tard, le capitaine français de la compagnie affirme au caporal que le colonel tiendra parole.

Alors qu'ils traversent les lignes allemandes, la plupart des hommes sont tués dans une embuscade, y compris le frère de Yassir, et Martinez est grièvement blessé. La plupart des survivants souhaitent rentrer, mais Abdelkader les rallie à poursuivre leur route. Finalement le caporal, Saïd, Messaoud, Yassir et Martinez, blessé atteignent un village alsacien. Au cours des jours suivants, les soldats s'installent dans la région et Saïd se lie d'amitié avec une paysanne. Lorsqu'une unité allemande arrive dans le village, la bataille éclate. Messaoud est grièvement blessé par l'obus d'un tank puis tué par un soldat allemand. Saïd tente d'évacuer Martinez, mais ils sont tous deux visés le Ptank, tuant Saïd et blessant encore davantage Martinez, qui sucombe. Abdelkader et Yassir tentent de fuir, mais Yassir est touché dans le dos par un Allemand. Au moment où le caporal est acculé, des renforts coloniaux arrivent et chassent les Allemands du village.

Alors que les colonnes des Forces françaises libres commencent à circuler dans la zone, Abdelkader voit passer le colonel dans sa jeep, mais le commandant l'ignore et il est interrogé par un officier d'état-major qui lui demande où se trouve son unité. Quand Abdelkader dit qu'ils sont tous morts, il est simplement affecté à un autre sous-officier français. En sortant du village, il croise un caméraman qui filme uniquement les troupes françaises blanches aux côtés des villageois libérés. Les villageois applaudissent cependant Abdelkader à son départ.

De nos jours, Abdelkader, dorénavant âgé, se rend dans un cimetière militaire d'Alsace pour visiter les tombes de ses camarades : Martinez, Larbi, Saïd, Yassir et Messaoud. Il retourne ensuite dans son petit appartement délabré. Un carton signale qu'à partir de 1959, les pensions des militaires des possessions françaises d'outre-mer vivant en France n'ont pas été réévaluées après la date à laquelle leur pays d'origine est devenu indépendant.

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