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Les croix de bois

1932

D'après Les croix de bois de Roland Dorgelès. Avec : Pierre Blanchar (Gilbert Demachy), Gabriel Gabrio (Sulphart), Charles Vanel (Caporal Breval), Raymond Aimos (Soldat Fouillard), Antonin Artaud (Soldat Vieublé), Paul Azaïs (Soldat Broucke). 1h50.

1914. Demachy, étudiant, est mobilisé et se retrouve au front. Il connaît là les horreurs de la guerre : les tranchées, la boue, le froid. Ses camarades tombent les uns après les autres. Au cours d'une offensive, il est grièvement blessé. Il délire et voit alors défiler les croix de bois, symbole de la grande peur qui hante tous les soldats.

Par son sujet (l'évolution mentale d'un soldat, au départ idéaliste), ce film se rapproche de La grande parade de King Vidor (1925) ou de À l'Ouest, rien de nouveau de Lewis Milestone (1930).

Charles Vanel, Raymond Aimos, Jean Galland et Pierre Blanchar ont réellement combattu durant la « Grande Guerre », tout comme la majorité des acteurs et figurants. Pour les figurants, l'Armée française avait fourni quelques bataillons de jeunes recrues qui faisaient leur service militaire. N'étant pas satisfait de leur attitude, ni de leur façon de se tenir dans la tranchée, Raymond Bernard décida d'employer des anciens de 14-18, à l'attitude plus « vraie ».

Il en va de même pour le lieu du tournage qui est un vrai champ de bataille, l'armée ayant autorisé l'accès à des zones militaires. Le tournage fut d'ailleurs interrompu à plusieurs reprises car des corps de soldats ou des obus non éclatés remontaient à la surface. « Une grande partie du film a été réalisée en Champagne. Les traces des tranchées n'étant pas encore effacées, il nous suffisait de les remettre en état. Nous avons travaillé avec une ardeur et une conviction solide, une foi indéracinable, la certitude que nous collaborions à quelque chose d'utile, à une œuvre qui resterait dans la mémoire des hommes »

Le film est adpaté du roman Les Croix de bois de Roland Dorgelès, inspiré de l'expérience vécue par son auteur durant la Première Guerre mondiale, racontant le quotidien des soldats de l'armée française pendant cette guerre, publié en 1919 aux éditions Albin Michel. Pressenti pour l'obtention du prix Goncourt de 1919, le roman est finalement devancé par À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust, qui remporte le prix par six voix contre quatre.

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