8 avril 1957 à Paris alors que la reine d'Angleterre est en visite officielle en France. Yvette Maudet cambriole une petite bijouterie avec sa copine Noémie. Le hold-up échoue. Elles se sauvent non sans avoir assommé la bijoutière. Sachant Noémie arrêtée, Yvette se présente chez Maître André Gobillot afin de lui demander de la défendre et lui propose ses charmes pour tout paiement.
Au prix d'un faux témoignage obtenu de Gaston qui jure que les deux filles sont restées chez lui le 8 avril, Gobillot obtient l'acquittement des inculpées. L'avocat de la bijoutière décide néanmoins d'en appeler au Conseil de l'Ordre. Viviane, l'épouse de Gobillot, qui a compris les vraies raisons de son mari le conduit elle-même à la porte de l'hôtel où loge Yvette. Yvette se donne à lui. Les trous dans la porte effectués par des voyeurs et surtout le trafic de drogue dans lequel risque de tomber Yvette incitent Gobillot à la loger dans un meublé plus confortable. Yvette y reçoit son amant de cur, Mazetti, un étudiant en médecine qui paie ses études en étant manuvre à l'usine. Gobillot accepte cette situation refusant de surveiller Yvette mais c'est Mazetti qui supporte mal la situation. Comme Yvette refuse d'habiter avec lui, il s'empare de ses clés et saccage les toilettes payées par l'avocat en les lacérant.
Pour arracher Yvette à Mazetti, Gobillot lui loue un hôtel particulier. Il échappe sans peine à la traque de Mazetti qui le file sur son scooter. L'avocat ne vit que pour sa passion mais sa situation est des plus mauvaises devant le Conseil de l'Ordre et il se détache de sa femme dont il ne suit plus guère les conseils et qu'il regarde souffrir, impuissant. Yvette accepte très bien de ne plus revoir Mazetti et est heureuse avec Gobillot auquel elle offre même les services sexuels de leur bonne, la douce Jeanine. Yvette est enceinte et, fou de joie, Gobillot propose de l'emmener aux sports d'hiver. Alors qu'ils font des emplettes, Yvette voit deux jeunes gens s'embrasser sur un scooter. Elle laisse Jeanine rentrer seule et rejoint Mazetti dans sa mansarde.
Gobillot, qui a tout préparé pour partir pour Megève, s'inquiète du retard d'Yvette. Il apprend par Jeannine qu'elle n'est pas rentrée. Il court au commissariat de crainte qu'elle n'ait eut un accident. Il y apprend au petit matin que Mazetti a tuée Yvette d'un coup de couteau. Il se rend dans la mansarde de son amant où l'inspecteur lui fait part des aveux de Mazetti : Il a poignardé Yvette quand celle-ci avait annoncé son désir de rompre définitivement avec lui.
Au désordre libre de la passion, Autant-Lara oppose le monde des conventions : des plus caricaturaux (l'avocat de la défense ou la secrétaire Bordenave, à genou devant la reine et le prince Philippe) aux plus respectables (sa femme). L'amour sincère entre Yvette et André Gobillot défie les conventions non seulement par l'âge mais aussi par la liberté que s'accordent les amants (Yvette couche avec Mazetti et offre en contrepartie Jeanine à André). Cet amour, sanctifié par la naissance d'un enfant, n'est pas menacé par la société mais par la passion toute aussi forte de Mazetti.
Autant Lara illustre plus qu'il ne transcende le roman de Simenon. Gabin fait du Gabin, bien plus crédible en père protecteur qu'en amant passionné (il ne se défait jamais de son costume). Bardot a bien du mal à le rendre un tant soit peu naturel alors qu'elle excelle de charme et de sensualité seule dans le lit, faisant son numéro de soubrette, nostalgique devant le scooter.
Le plan, final celui de Gabin sortant seul de l'hôtel derrière lequel se profile l'usine, dit quand même le tragique gâchis pour chacun des trois personnages.