né en 1959
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12 films | ||
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Dorigine asiatique, Gregg Araki est né en Californie. Après avoir étudié le cinéma à luniversité de Californie du Sud, où il a été particulièrement influencé par les comédies burlesques comme Limpossible monsieur Bébé dHoward Hawks, il débute sa carrière de réalisateur avec Three bewildered people in the night (1987). Avec un budget de seulement 5 000 dollars et un tournage en 16mn noir et blanc avec une caméra fixe, il raconte une romance entre une artiste vidéo, son amant et son ami homosexuel. Ce film devient très vite un classique du cinéma indépendant américain et remporte trois prix à Locarno.
Deux ans plus tard, il se fait connaître dans les festivals internationaux avec Long Weekend (ODespair). Produit, réalisé, écrit, photographié et monté par Araki (pour sa société appelée Desperate Pictures Company), le film met en scène un groupe de lycéens tout juste diplômés se lamentant sur leur futur au cours dune nuit très arrosée. Les deux premiers films de Gregg Araki sont ainsi des "non budget films" entièrement financés par des amis et même par les membres de léquipe.
Le cinéaste, considéré comme lune des voix les
plus anticonformistes, contestataires et à la fois mystérieuses
du cinéma indépendant américain, émerge véritablement
en 1992 avec le film The living end (1992). Cest lhistoire
dun jeune intello et dun «gigolo» assassin, tous deux
séropositifs, qui partent en cavale vers la Californie, emblème
du rêve américain. Ce film rompt avec les deux premiers par sa
dimension beaucoup plus tragique. Lissue est connue dès le départ
: leur cavale sera funeste. Car pour le cinéaste : "Entre 1985
et 1990 un véritable changement sest produit dans la société,
en raison de la situation politique, de la crise, du sida ; jai donc
voulu une histoire plus désespérée, plus violente, plus
sexuelle, plus passionnée. On a parlé du nihilisme de The Living
End (1992) , mais cest tout simplement une histoire damour fou
et maudit
"
Cette histoire mettant en scène deux amants gays et porteurs du virus
HIV a très vite rendu Gregg Araki lune des figures clé
du nouveau cinéma gay.
Le film suivant dAraki, Totally F***ed Up (1993) se positionne résolument contre le sentimentalisme dun certain cinéma gay et raconte la vie gâchée de six adolescents homosexuels ayant reconstitué lunité dune famille, qui luttent à la fois pour sentendre les uns avec les autres et pour avancer dans la vie en faisant face à plusieurs obstacles.
Subversif dans lexploration de la dépression et des attitudes négatives de la jeunesse envers lhomosexualité, le cinquième film dAraki, The doom generation (1995) est une attaque en profondeur, teintée dhumour noir, des spectateurs gay et hétéros. Largement rejeté par les critiques les plus conservateurs par sa violence graphique et son érotisme acharné, luvre a confirmé la réputation de Gregg Araki.
Totally F***ed Up (1993) et The Doom Generation (1995) font partie de "la trilogie de lapocalypse adolescente", dont le dernier volet, Nowhere (1997) est décrit par le réalisateur comme "un épisode de Beverly Hills sous acide". Le film se concentre sur un groupe dadolescents de Los Angeles, détachés de tout, qui sennuient et tuent le temps avec des expériences sexuelles excentriques, des drogues et des fêtes sauvages. Le film combine nihilisme et une certaine gaieté qui sera dailleurs lune des caractéristiques majeures du film suivant dAraki, la comédie romantique, Splendeur (1999). Hommage dAraki aux comédies burlesques quil affectionne, c'est lhistoire dune jeune fille qui narrive pas à choisir entre deux garçons et décide alors de vivre avec les deux. Présenté lors du festival de Sundance en 1999, le film a été salué comme le film le plus optimiste dAraki.
Après un passage par le petit écran, Gregg Araki se fait acclamer par la critique en abordant avec gravité et onirisme le sujet tabou de la pédophilie via Mysterious Skin (2004), une adaptation du roman homonyme de Scott Heim. Dans Smiley Face (2007), il narre les aventures loufoques dune fille complètement stone du début à la fin du film.
En 2010, son oeuvre fait l'objet d'un hommage au Festival
du cinéma américain de Deauville où est présenté
Kaboom en avant-première.
Filmographie :
1987 | Three bewildered people in the night |
Avec : Mark Howell (David), John Lacques (Craig) et Darcy Marta (Alicia). 1h32. David, homosexuel, est artistede spectacle. Alicia est artiste de vidéo. Les meilleurs amis du monde, ils partagent tout, leurs frustrations comme leurs sentiments amoureux, sexuels, ou leur job, discutant des heures durant la nuit en buvant du café. Arrive Craig, qui se cherche sur le plan professionnel, photographe ou acteur, comme sur son orientation sexuelle. Alors qu'il vit avec Alicia, il se sent de plus en plus attiré par David... |
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1989 | The long weekend (O'Despair) |
Avec : Bretton Vail (Michael), Maureen Dondanville (Rachel), Andrea Beane (Leah), Nicole Dillenberg (Sara), Marcus D'Amico (Greg) et Lance Woods (Alex). 1h27. Michael, Rachel et Sara, des amis de lycée, se retrouvent avec leurs petits amis perplexes, 5 ans après la fin de leur études au lycée pour un long week-end de vacances. En trois jours, leurs idées vont évolués, comme leur petit ami, aussi vite que change le nom des nightclubs de Los Angeles. |
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1992 | The living end |
Avec : Mike Dytri (Luke), Craig Gilmore (Jon), Mark Finch (le médecin), Mary Woronov (Daisy), Johanna Went (Fern), Darcy Marta (Darcy), Scot Goetz (Peter). 1h32. Luke, homo, se prostitue pour survivre. Jon est journaliste critique de films. Tous les deux sont atteints du sida et vont vivre un voyage dangereux et hédoniste, avec pour mot d'ordre 'Fuck the World'... |
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1993 | Totally F***ed Up |
Avec : James Duval (Andy), Roko Belic (Tommy), Susan Behshid (Michele), Jenee Gill (Patricia), Gilbert Luna (Steven), Lance May (Deric), Alan Boyce (Ian). 1h18. La vie n'est pas gaie tous les jours pour un groupe d'adolescents homosexuels à Los Angeles. Virés du domicile familial par leurs parents, ils doivent faire face aux facho qui les harcèlent, au sida qui sévit et aux moeurs légers de leurs compagnons d'infortune... |
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1995 | The doom generation |
Avec : James Duval (Jordan White), Rose McGowan (Amy Blue), Johnathon Schaech (Xavier Red), Cress Williams (Peanut), Dwayne R. Goettel, Cevin Key, Nivek Ogre (le gang d'abrutis). 1h27. Amy Blue et Jordan White forment un couple jeune, beau et qui passe son temps à fumer des cigarettes, manger des nachos et faire l'amour sous effets de stupéfiants de toutes sortes. Le destin mettra Xavier, meurtrier mi-ange mi-démon, sur leur chemin... |
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1997 | Nowhere |
Avec : James Duval (Dark Smith), Rachel True (Mel), Nathan Bexton (Montgomery), Chiara Mastroianni (Kriss), Debi Mazar (Kozy), Kathleen Robertson (Lucifer), Joshua Gibran Mayweather (Zero, le frère de Mel). 1h22. La journée et la nuit d'un groupe d'une vingtaine de jeunes aliénés de Los Angeles dans leur vie faite de désespoir, de relation vaine, d'aliénation, centré sur Dark, un étudiant de cinéma de l'UCLA, et sa petite-amie afro-américaine et bisexuelle Mel, sa petite amie lesbienne et accro Lucifer... |
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1999 | Splendeur |
(Splendor). Avec : Kathleen Robertson (Veronica), Johnathon Schaech (Abel), Matt Keeslar (Zed), Kelly MacDonald (Mike), Eric Mabius (Ernest), Dan Gatto (Mutt), Linda Kim (Alison). 1h33. Restant indécise quant à préférer l'un de ses deux prétendants, un intellectuel romantique d'un côté, un rocker bête de sexe de l'autre, une jeune femme sensuelle, intelligente et rebelle décide de ne pas choisir et de s'installer avec ses deux amants. Ceux-ci s'accoutument de la situation pour le mieux, mais la jeune femme tombe enceinte, et ne sait pas qui est le père... |
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2000 | This is how the world ends |
(TV). Avec : Michael J. Anderson, Lucas Babin, James Duval. 0h45. Il s'agit du pilote de ce qui devait être une série pour MTV, mais ce premier épisode, qui conte une journée peu ordinaire dans la vie d'adolescents de Beverley Hills, n'a jamais été diffusé... |
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2004 | Mysterious Skin |
Avec : Brady Corbet (Brian Lackey), Joseph Gordon-Levitt (Neil McCormick), Michelle Trachtenberg (Wendy), Elisabeth Shue (Mme McCormick), Mary Lynn Rajskub (Avalyn Friesen), Jeffrey Licon (Eric Preston), Lisa Long (Mme Lackey). 1h39. A huit ans, Brian Lackey se réveille dans la cave de sa maison, le nez en sang, sans aucune idée de ce qui a pu lui arriver. Mais sa vie change complètement après cet incident : peur du noir, cauchemars, évanouissements... Dix ans plus tard, Brian est certain d'avoir été enlevé par des extraterrestres et pense que seul Neil Mc Cormick pourrait avoir la clé de l'énigme. Neil est un jeune marginal à la beauté du diable, une petite frappe dont tout le monde tombe amoureux mais qui ne s'attache à personne. Il regrette encore la relation qu'il avait établie avec son coach de baseball quand il avait huit ans. Brian tente de retrouver Neil pour dénouer le mystère qui les empêche de vivre... |
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2007 | Smiley Face |
Avec : Anna Faris (Jane F), Danny Masterson (Steve le colocataire), Adam Brody (Steve le dealer), Rick Hoffman («Angry face»), Jane Lynch (La directrice de casting), John Krasinski (Brevin), Marion Ross (Shirley).1h24. Jane, jeune actrice paresseuse et sans succès, commence sa journée comme tant d'autres : vautrée dans le canapé, devant la télé, un joint à la main. Affamée, elle ne peut s'empêcher d'engloutir les gâteaux que son colocataire psychopathe a laissé traîner, ignorant qu'ils contiennent du cannabis. Comprenant qu'elle a intérêt à les remplacer au plus vite, la voilà partie pour un périple complètement surréaliste et enfumé. Parviendra t-elle à passer son casting, rembourser son dealer et remplacer les fameuses patisseries !? |
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2010 | Kaboom |
Avec : Thomas Dekker (Smith), Haley Bennett (Stella), Chris Zylka (Thor), Roxane Mesquida (Lorelei), Juno Temple (London. 1h28. Smith mène une vie tranquille sur le campus - il traîne avec sa meilleure amie, l'insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet - jusqu'à une nuit terrifiante où tout va basculer. |
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2014 | White bird |
(White bird in a Blizzard). Avec : Shailene Woodley (Kat Connors), Eva Green (Eve Connor), Shiloh Fernandez (Phil), Christopher Meloni (Brock). 1h31. Kat Connors a dix-sept ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère… |
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