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Persona (1966) et Parle avec elle (2002)

Persona et Parle avec elle sont deux paraboles sur l'art : le théâtre et le cinéma dans Persona, la danse et le cinéma dans Parle avec elle. Ils sont aussi une méditation sur le thème du double et de la fusion des contraires. La fusion du visage des deux femmes sur l'affiche de Parle avec elle est un clin d'œil malicieux à celle de Persona puisque dans le film d'Almodovar ce sont les deux hommes, éloignés au départ, qui finiront par fusionner.

Deux personnages opposés qui finissent par fusionner

Le dialogue comme possibilité de mettre fin au traumatisme et au deuil est dans Parle avec elle un thème commun avec Persona puisque l'actrice, Elisabeth Vogler, ne pouvait être guérie tant qu'elle refusait de parler avec son infirmière.

Au-delà de la thématique semblable, on retrouve également des motifs identiques. D'autres fragments de Persona surgissent en effet au cours du film. On retrouve ainsi le motif du drap comme un linceul symbolique.

Un drap couvrant l'enfant ou Alicia alors qu'ils ne sont pas mort
 
Mais comment les ramner à la vie ?

Ni le petit garçon du début de Persona ni Alicia que l'on recouvre tous deux d'un drap blanc mortuaire ne sont morts. Le premier indice d'un retour à la vie s'incarne dans la brusque ouverture des yeux : chez une veille femme pour Bergman et dans l'ouverture compulsive des yeux d'Alicia.

 

La tentative d'approcher du visage de l'être aimé est également une thématique commune. Comme dans Tout sur ma mère, Almodovar essaie enfin de condenser ses deux références cinéphiliques dans une seule séquence. Dans le film muet, l'amant rétrécit apparaît en amorce du gros plan de la star comme, à la fin de la séquence poétique inaugurale de Persona, le petit garçon essayait d'atteindre au visage flou devant lui, probablement celui de sa mère.

 
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