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(1830-1903)
Impressionnisme
Entrée du village de Voisins 1872 Paris, musée d'Orsay
Gelée blanche 1873 Paris, musée d'Orsay
Portrait de l'artiste 1873 Paris, musée d'Orsay
Le pont Boïeldieu à Rouen 1896 Rouen, musée des Beaux-Arts
Boulevard Montmartre la nuit 1897 Londres, National Gallery
L'avenue de l'opéra 1898 Reims, musée des Beaux-Arts
L'anse des pilotes, Le Havre 1903 Le Havre, MuMa

Camille Pissarro est né le 10 juillet 1830 dans l'île Saint Thomas aux Antilles, alors possession danoise, où ses parents possédaient une entreprise florissante de quincaillerie dans le port de Charlotte-Amélie, ce qui lui confère la nationalité danoise qu'il gardera toute sa vie. Son père Frédéric, d'origine portugaise mais né à Bordeaux, est de nationalité française. En 1842, à douze ans, il part étudier en France à Passy, à la pension Savary, puis retourne en 1847 dans son île natale où il restera cinq ans à travailler dans le commerce familial. En 1852, il part pour Caracas, au Vénézuela, avec un ami, Fritz Melbye, un artiste danois et qui marquera profondément son destin. Il y reste jusqu'en 1854 à peindre et dessiner, puis rentre à Saint-Thomas pendant un an dans l'entreprise familiale. Mi-septembre 1855, année de l'Exposition universelle, il débarque à Paris pour y étudier. Il ne retournera jamais aux Amériques

À Paris, il est confronté à la complexité du monde artistique avec ses salons, ses expositions, ses académies, ses choix et ses contradictions. Il y rencontre Corot, avec qui il étudie, découvre Delacroix, Courbet, Ingres, Daubigny. Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye et peint sur le motif à Montmorency. Entre 1859 et 1861, il fréquente diverses académies et rencontre Ludovic Piette, Claude Monet, puis s'installe dans un pied à terre rue des Trois Frêres à Montmartre, maison qui appartient a la famille Millard-Renard, il a de nombreux élèves dont Paul Cézanne et Armand Guillaumin et le fils de la maison, Ernest Millard de Bois Durand. En 1863, Cézanne et Zola visitent son atelier à La Varenne et, en 1865, il séjourne à La Roche-Guyon. Pissarro vit à Pontoise de 1866 à 1869 de manière épisodique. Sa situation financière est difficile. Il peint des enseignes pour faire vivre sa famille. En 1869, il vit à Louveciennes et doit fuir et abandonner son atelier devant l'avance des troupes prussiennes. Il se réfugie à Montfoucault chez Piette et part pour Londres où il retrouve Daubigny et Monet et fait la connaissance du marchand Paul Durand-Ruel.

De retour à Louveciennes, il découvre que son atelier a été pillé et qu'il ne lui reste plus qu'une quarantaine de toiles sur près de mille cinq cents. Il s'installe à Pontoise en 1872 et y reste jusqu'en 1882.

En 1879, Gauguin, qui lui a acheté des toiles, vient travailler avec lui à Pontoise. Il collabore avec Degas dans le domaine de la gravure et pendant l'été 1881, Cézanne, Gauguin, Guillaumin, sont à Pontoise à ses côtés. Il participe à toutes les expositions impressionnistes et devient peu à peu un patriarche du mouvement, mais dans une grande fraîcheur d’esprit et avec un constant renouvellement.

En décembre 1882, il s'installe à Osny dans les faubourgs de Pontoise, ne pouvant plus trouver à louer une maison qui lui convienne pour un prix raisonnable. En 1889, il peut enfin s'acheter une maison à Éragny-sur-Epte, où il passe ses dernières années, jusqu'à son décès à Paris en novembre 1903 :

"Oui, écrit-il à Durand-Ruel le 9 avril 1889, nous sommes décidés pour Éragny-sur-Epte ; la maison est superbe et pas chère : mille francs, avec jardin et prés. C'est à deux heures de Paris, j'ai trouvé le pays autrement beau que Compiègne ; cependant il pleuvait encore ce jour-là à verse, mais voilà le printemps qui commence, les prairies sont vertes, les silhouettes fines, mais Gisors est superbe, nous n'avions rien vu. Me voilà à peu près déménagé, tant soit peu emménagé ; je n'ai pu me retenir de la tentation de peindre, tellement les motifs, tout autour de mon jardin, sont beaux."

Il y peint de nombreuses toiles, dont plusieurs sur le thème des pommiers en fleurs (la propriété s'appelle La Pommeraie), du noyer (malheureusement tombé lors de la tempête de 1999), de son jardin potager, de la vue de son atelier, spécialement construit au milieu de son jardin. Il y invite les plus grands peintres de l'époque, parmi lesquels Claude Monet, le parrain de son dernier fils, Cézanne, Van Gogh, Gauguin. En 1885, il rencontre Georges Seurat, avec qui il se lie d'amitié et s'enthousiasme pour sa technique du pointillisme, qu'il applique à son tour,-avec moins de méticulosité peut-être. Après toute une série de travaux où il décompose les couleurs en petites touches juxtaposées, selon la technique pointilliste, il revient en 1890 à son ancienne manière, mais en renouvelant ses sujets.

À côté des motifs ruraux qui caractérisaient ses œuvres précédentes, apparaissent des vues urbaines et portuaires. Des séries prolifiques, pas moins de 300 tableaux consacrées à l'activité des rues et des quais de Paris, de Rouen, du Havre et de Dieppe.

 

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