Clins d’œil sur un adieu (Bill Sherwood, 1986). Tourné à New York en 1984 et distribué deux plus tard, Parting Glances fut une des premières fictions autour du sida. Steve Buscemi y faisait ses débuts dans le rôle d'un jeune homme qui développe la maladie, soutenu par son ex-boyfriend, lequel prépare une fête pour l'homme avec lequel il vit, sur le point de partir à l'étranger. C'est le film des séparations, longues ou définitives, mais aussi de la célébration de l'amitié et de l'amour. Le réalisateur, Bill Sherwood, mourut du sida en 1990.
Once more (Paul Vecchiali, 1988) Louis quitte sa femme en 1978. En 1987, il meurt du sida. Une histoire racontée en dix plans-séquences, un par année, le jour de l'anniversaire de la fille de Louis. Le dispositif de ce très beau film de Paul Vecchiali reflétait le caractère implacable de la maladie au milieu des années 80.
Les Nuits fauves (Cyril Collard, 1992) Un film phénomène entre réalité et fiction. Cyril Collard s'y met en scène dans son propre rôle, celui d'un réalisateur bisexuel et séropositif, embarqué dans une histoire d'amour avec une jeune fille d'un romantisme enragé (Romane Bohringer), qu'il a peut-être contaminée. Le film émettait l'hypothèse d'aimer au point de refiler sciemment le virus ce qui fit et fait toujours scandale.
Philadelphia (Jonathan Demme, 1993). Film phénomène inspiré par une histoire vraie, celle d'un avocat américain qui, en 1987, avait traîné son puissant employeur en justice afin d'établir qu'il avait été licencié non pour faute professionnelle, mais parce qu'il était malade du sida. Première production hollywoodienne sur le sujet, Philadelphia surprit par sa tenue, tout en étant d'une imparable efficacité. Beau travail du réalisateur Jonathan Demme et grande performance, oscarisée, de Tom Hanks.
N’oublie pas que tu vas mouri (Xavier Beauvois, 1995). Un étudiant en histoire de l'art se tranche les veines pour échapper au service militaire et, pris en charge par les médecins, apprend qu'il est séropositif. Devant et derrière la caméra, Xavier Beauvois faisait de ce film une sorte de fable sur le combat de l'artiste avec la beauté de la création et l'horreur du monde, la vie insaisissable et la mort certaine.
Les témoins (André Téchiné, 2007). A partir du livre de deux médecins parisiens qui furent confrontés aux premiers cas de sida (Le Syndrome de Lazare, de Jamil Rahmani et Michel Canesi), André Téchiné a écrit ce film choral situé dans la capitale en 1984. L'éducation sentimentale et sexuelle d'un jeune provincial y devient initiation collective à un monde nouveau, où les dangers de la contamination braquent soudain la lumière sur des désirs qui étaient secrets, font surgir le spectre de la mort mais réapprennent aussi à vivre.
Dallas Buyers Club (Jean-Marc Vallée, 2013). L’effet de reconstitution historique domine également ce film de Jean-Marc Vallée, qui raconte comment un Texan homophobe, découvrant en 1985 qu'il est malade du sida et qu'on ne lui laisse que trente jours à vivre, va développer un réseau alternatif pour l'accès à des médicaments non autorisés mais efficaces. A travers ces « buyers clubs », c'est un esprit de lutte et de camaraderie qui est célébré. L'union fait la force avec Matthew McConaughey, oscarisé pour son rôle de leader charismatique et squelettique.
Théo & Hugo dans le même bateau (Ducastel-Martineau, 2016). Audacieux avec leur comédie musicale qui donnait un autre air à la séropositivité (Jeanne et le garçon formidable, 1998), les Ducastel-Martineau le restent plus que jamais avec ce film d'esprit Nouvelle Vague. De 5 à 7 heures du matin, on y suit deux amants qui, au sortir d'un sex-club, vont ensemble à l'hôpital pour un traitement de post-exposition au virus, car l'un est séropositif et l'autre pas. Avec un souci pédagogique assumé, et beaucoup de talent pour manier la caméra, les deux réalisateurs évoquent une maladie qui se soigne et se vit aujourd'hui autrement.
120 battements par minute (Robin Campillo, 2017). Au début des années 1990, le sida se propage depuis près de dix ans. Les militants d'Act Up-Paris s’activent pour lutter contre l'indifférence générale. Parmi eux, Nathan est nouveau dans un groupe et va être bouleversé par la radicalité de Sean. Succès critique et public, le film remporte de nombreux prix. En compétition au Festival de Cannes, il y obtient le Grand Prix, la Queer Palm, le Prix François-Chalais et le Prix FIPRESCI, ainsi que le Prix du Public au Festival de Cabourg 2017. De plus, il remporte lors de la cérémonie des Césars 2018 les Césars du meilleur film, du meilleur acteur dans un second rôle, du meilleur espoir masculin, du meilleur scénario original, du meilleur montage et de la meilleure musique originale.
Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, 2018)
On citera aussi le virus qui menace les amants de Mauvais Sang (Leos Carax, 1986), celui qui disparaît des analyses de sang du bébé, né contaminé, dans Tout sur ma mère (Pedro Almodóvar,1999), celui dont est atteint Louis dans Juste la fin du monde (Xavier Dolan, 2016); les femmes touchée par la maladie dans, Precious (Lee Daniels, 2009), ou dans Sabine (Philippe Faucon, 1993).
Films sur le Sida :
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Plaire, aimer et courir vite | Christophe Honoré | France | 2018 |
120 battements par minute | Robin Campillo | France | 2017 |
Théo & Hugo dans le même bateau | Ducastel-Martineau | France | 2016 |
Dallas Buyers Club | Jean-Marc Vallée | U.S.A. | 2013 |
Les témoins | André Téchiné | France | 2007 |
N’oublie pas que tu vas mourir | Xavier Beauvois | France | 1995 |
Philadelphia | Jonathan Demme | U.S.A. | 1993 |
Les nuits fauves | Cyril Collard | France | 1992 |
Once more | Paul Vecchiali | France | 1988 |
Clins d’œil sur un adieu | Bill Sherwood | U.S.A. | 1986 |