Les relations entre arts plastiques et cinéma constituent un vaste champ d’études qui connaît depuis quelques années un succès grandissant. Après le livre de Dominique Païni, Le temps exposé, ce sont les expositions de Godard ou de Varda en 2006 ou l'accrochage du musée national d'art moderne, ou encore les commandes du Louvre à des cinéastes qui prouvent le décloisonnement entre art plastique et cinéma.

L'ouvrage s'interroge d'abord sur les possibilités de retrouver dans le cinéma un geste politique fort comme les arts plastiques ont su parfois le trouver. Le rôle du cinéaste pourrait alors consister à imposer un regard fort, un regard de contestation. Le cinéma synthèse de tous les arts devrait, comme art moderne, se révolter contre l'apparence, contre sa récupération par le modèle capitaliste. C'est ce qu'à pu ainsi proposer Nicole Brenez dans sa rétropective "Jeune, dure et pure" à la cinémathèque française. Le cinéma, synthèse de tous les arts pourrait apparaître à la pointe de ce mouvement avant qu'il ne soit lui-même débordé par la culture numérique.

Contester le politique par la contestation artistique consisterait à retrouver des gestes : celui de trancher un œil dans Le chien andalou, tirer sur un spectateur dans Entr'act pour produire les symboles violent d'une volonté de subversion. Le western pourrait aussi, par sa nature populaire, détruire la culture bourgeoise.

Des gestes qui relèvent tout autant du cinéma que des arts plastiques, on peut en trouver des exemples : le mouvement, le temps, l'expérimentation mais surtout le rapport à l'histoire. L'histoire est à la source de nombreux mouvements artistiques : la première guerre pour Dada, le totalitarisme pour le réalisme soviétique et la seconde guerre pour le néoréalisme. Les statues meurent aussi peut ainsi être analysée sous l'angle d'un appel à la rupture coloniale comme le fut aussi le cubisme. L'image du noir n'est peut-être plus la même après le 11 septembre.


Les rapports cinéma et arts plastiques sont analysés dans une optique moins politique dans les deux articles qui m'ont semblé les plus aptes à satisfaire le cinéphile :

 

J.-L.L. le 06/02/2007

Arts plastiques et cinéma
CinémAction n°122 dirigé par Sébastien Denis : 288 pages au format 170 x 240, éditions Corlet , 24.00 €
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2007
Sébastien Denis