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Editeur : Carlotta-Films, mai 2009. Film : 1h51. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 20 euros. Supplément :
À la fin du XIXème siècle, Catherine Sloper vit dans une riche demeure de Washington Square en compagnie de son père, un veuf richissime et tyrannique. La jeune fille, timide et sans grands attraits, fait la rencontre du séduisant Morris Townsend lors d’un bal. Le jeune homme lui fait aussitôt une cour empressée. Devenant un habitué de la maison des Sloper, il demande la main de Catherine à son père. Mais, celui-ci ne tarde pas à accuser le jeune homme d’être un coureur de dot et refuse… |
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Ce film obtient un oscar pour Olivia de Havilland et un oscar pour la musique de Aaron Copland. Il permit aussi à William Wyler après le succès des Plus belles années de notre vie (1946), d'obtenir un excellent accueil en Europe. La critique lança même alors ce cri "A bas Ford, vive Wyler" qui finit par se retourner contre Wyler. Alors nullement inféodé à un studio et bénéficiant du privilège du final cut, Wyler expérimente. Il a le même chef opérateur que Welles et se préoccupe tout autant du plan-séquence, des hauteurs de plafond et de la profondeur de champ. On remarquera ainsi la mise en valeur des accessoires de la broderie, symbole de la terne Catherine et des gants, symboles du goût du luxe de Morris. Ces deux accessoires viennent à plusieurs reprises au premier plan ou à l'arrière plan, vus distinctement dans la profondeur de champ. On remarquera aussi deux très beaux fondus-enchainés : celui du plan sur la main de Catherine superposant ses doigts au gant de Morris disparaissant au profit du plan du père sur ces même gants symboles pour lui de la duplicité de Morris ; celui du frêle espoir du vent agitant le rideau disparaissant au profit de Catherine attachée à sa valise. Adaptant une pièce de théâtre de Ruth et Augustus Goetz d'après le roman de Henry James, Washington square, Wyler tire les décors vers un sentiment légèrement gothique avec l'atmosphère mortifère de la maison, les verticales oppressantes et les respirations obtenues par de rares extérieurs et l'ouverture des fenêtres. Sa mise en scène joue aussi beaucoup de la confrontation de différents types de jeu des acteurs : Ralph Richardson, acteur shakespearien dans le rôle du père possède une raideur asphyxiante, Olivia de Havilland renonce au glamour pour un jeu très expressif, Montgomery Clift apporte une nouvelle manière de jouer que reprendront bientôt Marlon Brando et James Dean. Il sous-joue et cette économie contribue à l'opacité du personnage que rien ne viendra dissiper. Un quatrième pôle enfin est fourni par l'hyper émotivité de la veille tante.
Préface de Christian Viviani
Christian Viviani, Maître de conférences à l’université Paris I et critique à Positif rappelle que ce film obtient un oscar pour Olivia de Havilland et un oscar pour la musique de Aaron Copland. Il permit aussi à William Wyler après le succès des Plus belles années de notre vie (1946), d'obtenir un excellent accueil en Europe. La critique lança même alors ce cri "A bas Ford, vive Wyler" qui finit par se retourner contre Wyler. Alors nullement inféodé à un studio et bénéficiant du privilège du final cut, Wyler expérimente. Il a le même chef opérateur que Welles et se préoccupe tout autant du plan-séquence, des hauteurs de plafond et de la profondeur de champ. Adaptant une pièce de théâtre d'après le roman de Henry James, Washington square, Wyler tire les décors vers un sentiment légèrement gothique avec l'atmosphère mortifère de la maison, les verticales oppressantes et les respirations obtenues par de rares extérieurs. Sa mise en scène joue aussi beaucoup de la confrontation de différents types de jeu des acteurs : Ralph Richardson, acteur shakespearien dans le rôle du père possède une raideur asphyxiante, Olivia de Havilland renonce au glamour pour un jeu très expressif, Montgomery Clift apporte une nouvelle manière de jouer que reprendront bientôt Marlon Brando et James Dean. Il sous-joue et cette économie contribue à l'opacité du personnage que rien ne viendra dissiper. Un quatrième pôle enfin est fourni par l'hyper émotivité de la veille tante.
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présente
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L'héritière
de William Wyler
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