Editeur : Carlotta-Films, mars 2010. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 20€

Suppléments :

  • Faire un film américain» (42 mn).
  • Maternel Overdrive (22 mn). Le regard de Todd Haynes, le réalisateur de Loin du paradis, sur un film pour lequel il retient avant tout la figure de la femme au foyer.

Lucia Harper, vigilante mère de famille, vit heureuse avec ses deux enfants et son beau-père dans leur coquette villa de Balboa, en Californie. Son mari, architecte, étant souvent absent, elle doit veiller seule à la bonne marche de la maison. Un jour, elle apprend que sa fille, Beatrice, a une liaison avec un gangster, Ted Darby : elle lui enjoint d’y mettre fin sur-le-champ.

Les désemparés est le grand mélodrame inconnu de Ophuls. Joan Bennett, plutôt habituée aux rôles de femmes fatales y incarne Lucia Harper, figure héroïque de la femme au foyer, mère surprotectrice qui mène son combat pour le bonheur de son foyer alors que son mari est éloigné par les conséquences de la seconde guerre mondiale, la reconstruction d'un pont à Berlin.

Contrairement aux films classiques hollywoodiens, Lucia contrôle ses émotions.Tout le monde essaie de l'épauler, le beau-père, Bea et Sybil mais elle continue, seule." Oubliez-vous parfois votre famille ?" lui demande Donnelly. "Non jamais" est la réponse.

James Mason incarne un maître chanteur irlandais, corbeau au cœur d'or, touché par l'épreuve de Lucia et qui s'identifie à elle. Le film s'inscrit dans la tradition initiée par Le roman de Mildred Pierce où le milieu du crime s'invite dans le cadre familial.

Les trois premiers films américains d'Ophuls n'ont pas rencontré de succès public mais un large écho auprès des réalisateurs hollywoodiens. Le producteur Walter Wanger et son épouse, Joan Bennett, appellent Ophuls pour réaliser rapidement un film à moindre coût. Robert E. Kent et Robert Soderberg qui adaptent le scénario de Henry Garson d'après la nouvelle The Blank Wall extaite de Ladies Home Journal story d'Elisabeth Sanxay Holding transposent l'action du roman de Malibu, en Floride sur la côte ouest, à Balboa en Californie sur la côte est.

Les extérieurs seront tournés à Harbor Island, près de l'île de Balboa, où une route circulaire sépare les maisons de la plage. Le budget est de moins d'un million de dollars avec seulement vingt-neuf jours de tournage dont trois jours d'exterieur alors que sur deux plateaux, les 18 et 19, ont été constuits les décors de la maison des Harper et le hangar à bateau.

Ophuls souhaite un maximum de plan-séquences alors que la direction de la Columbia veut rythmer l'action par un maximum de plans. Ophuls soutenu par Wanger négocie et gagne parfois, souvent par ruse. Ainsi les quinze plans prévus pour la première confrontation entre Martin Donnelly et Lucia sont-ils fondus en un seul par les recadrages du plan-séquence.

 

Faire un film américain ( 2010, 42 mn)

Lutz Bacher, historien du cinéma explique qu'Ophuls n'arrive aux Etats-Unis qu'à la fin de 1946. Il réalise ensuite des films qui n'ont pas de succès public mais un large écho auprès des réalisateurs hollywoodiens.

Le producteur Walter Wanger et son épouse, Joan Bennett, appellent Ophuls pour réaliser rapidement un film à moindre coût. Robert E. Kent et Robert Soderberg qui adaptent le scénario de Henry Garson d'après la nouvelle The Blank Wall extaite de Ladies Home Journal story d'Elisabeth Sanxay Holding transposent l'action du roman de Malibu, en Floride sur la côte ouest à Balboa en Californie sur la côte est.

Les extérieurs seront tournés à Harbor Island, près de l'île de Balboa, où une route circulaire sépare les maisons de la plage. Le budget est de moins d'un million de dollars avec seulement vingt-neuf jours de tournage dont trois jours d'exterieur alors que sur deux plateaux, les 18 et 19, ont été constuits les décors de la maison des Harper et le hangar à bateau.

Ophuls souhaite un maximum de plan-séquences alors que la direction de la Columbia veut rythmer l'action par un maximum de plans. Ophuls soutenu par Wanger négocie et gagne parfois, souvent par ruse. Ainsi les quinze plans prévus pour la première confrontation entre Martin Donnelly et Lucia sont-ils fondus en un seul par les recadrages du plan-séquence.

Maternel Overdrive (2005, 22 mn )

Todd Haynes, le réalisateur de Loin du paradis, a repris pour son film la scène où Joan Bennett pleure sur son lit et à donné à la servante le prénom de Sybil en hommage au personange incarné par Frances Williams.

Les désemparés est pour lui le grand mélodrame inconnu de Ophuls. Il retient avant tout la figure de la femme au foyer, mère surprotectrice qui mène son combat pour le bonheur de son foyer alors que son mari est éloigné. Il s'agit alors d'un sujet fréquent après la guerre où les maris ont été absents. L'éloignement du mari est ici aussi dû à une conéquence de la guerre puisqu'il doit construire un nouveau pont à Berlin. Lucia contrôle ses émotions, contrairement aux films classiques hollywoodiens.Tout le monde essaie de l'épauler, le beau-père, Bea et Sybil mais elle continue, seule." Oubliez-vous parfois votre famille ?" lui demande Donnelly. "Non jamais" est la réponse.

James Mason incarne un maître chanteur irlandais corbeau au cœur d'or, touché par l'épreuve de Lucia et qui s'identifie à elle. Le film s'inscrit dans la tradition initiée par Le roman de Mildred Pierce où le milieu du crime s'invite dans le cadre familial.

Remake du film : Bleu profond (The deep end, 2001) de Scott McGehee et David Siegel avec Tilda Swinton.

 

 
présente
 
Les désemparés de Max Ophuls