DVD  coffret Brisseau

Editeur : Blaq out. Juillet 2010. DVD 1 : La saison de la terreur (1969). DVD2 : Running in madness, dying in love (1969). DVD3 : Sex Jack (1970). DVD4 : L'extase des anges (1972) . 45 €.

Suppléments :

  • Jean-Pierre Bouyxou préface La saison de la terreur
  • Danielle Arbid préface Running in madness, dying in love
  • Gaspar Noé préface Sex Jack
  • André S. Labarthe préface L'extase des anges

Ce coffret de quatre films réalisés au tournant des années 70 succède au premier coffret édité en novembre 2009 qui contenait : Les secrets derrière le mur (1965), Quand l'embryon part braconner (1966), Les anges violés (1967), Va va vierge pour la deuxième fois (1969). Un troisième coffret est annoncé pour novembre 2010.

 

Sélectionnés au Festival de Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs, pour les uns, et au Festival de Berlin pour les autres, ces films empruntant au cinéma pink et à l'esthétique Nouvelle Vague ont marqué la fin des années 60 par leur propos violemment anarchistes et politiquement irrécupérables.

 

Jean-Pierre Bouyxou préface La saison de la terreur

A la fin des années 60, au Japon. Deux policiers mettent sur écoute un étudiant soupçonné d'activisme. Mais celui-ci semble se complaire dans l'oisiveté et les plaisirs de la chair, ne quittant son appartement et ses compagnes qu'en de très rares occasions...

L'érotisme et le filmage des corps se fait froid et clinique, comme pour mieux coller au comportement de son personnage principal, révolutionnaire repenti se réfugiant dans un mode de vie qu'il fustigeait autrefois. Les plans longs, sévères, austères, sans mouvements de caméra inutiles, filment l'ennui et la médiocrité du héros. En renonçant à ses rêves d'antan, en acceptant le vieux monde qu'il rêvait naguère de dynamiter, il en retrouve les servitudes et les tares. Ni un pleutre, ni un traître mais un bourgeois profondément réactionnaire, sale type, sale con, parfait macho, il trouve dans les pulsions de viol et d'asservissement un dérivatif à ses pulsions activistes.

 

Danielle Arbid préface Running in madness, dying in love

Alors que des affrontements ont lieu dans les rues de Tokyo entre manifestants et forces de l'ordre, un jeune activiste se dispute violemment avec son frère policier. En tentant de s'interposer, la femme de ce dernier tue accidentellement son mari.. Aussitôt elle perd la tête, ressasse son remords et veut mourir elle aussi avant de succomber à son désir pour son beau-frère avec qui elle est en cavale. L'errance de ces deux amants sur les routes d'un Japon qui ne peut que rejeter leur relation, se fait au travers de paysages les plus singuliers du pays symbole de leur quête de pureté et de pardon...

Bien que prenant toujours pied dans un contexte révolutionnaire, Koji Wakamatsu laisse, le temps d'un flamboyant mélodrame, ses obsessions contestataires pour s'attarder sur le récit d'une passion charnelle, née dans le sang. Récit d'une passion dévorée par la culpabilité où l'exaltation des corps est absolue, c'est un film volcanique comme le désir et froid comme la mort avec un assouvissement total et destructeur du désir physique.

 

Gaspar Noé préface Sex Jack

Recherchés par la police, un groupe d'étudiants révolutionnaires trouve refuge dans l'appartement d'un jeune inconnu providentiel. Condamnés à vivre entre quatre murs le temps que les choses se tassent, ils passent leur temps à fumer, boire et faire l'amour

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du festival de Cannes en 1971, Sex Jack montre les limites de l'action collective exacerbées par la logique de fuite et d'attentisme pour laquelle ont opté les membres d'un mouvement Contestataire, Wakamatsu semble suggérer que seule la prise de conscience individuelle, affranchie de toutes formes de dépendance, peut mener à la révolution

 

André S. Labarthe préface L'Extase des Anges

Une action violente ayant tué la plupart des membres, une faction armée d'un groupe révolutionnaire puissant dont il ne reste que quelques têtes dont le chef, est victime d'un conflit interne. Considérée comme perdue par le groupe révolutionnaire, les bénéfices de cette action sont récupérés par une autre faction bien active. Les victimes sont laissées à leur sort, et arrivent à comprendre que cette révolution voulue par le groupe est une illusion. Ils décident alors de se lancer dans des attentats individuels, reniant fermement les valeurs des révolutionnaires.

Wakamatsu est un anarchiste qui ne croit pas aux groupuscules révolutionnaires porteurs d'une violence pire que l'ancienne, groupes toujours infiltrés. Ce film prophétique annonce les attentats de Lod, de Munich de Bologne. Il commence comme un film de Melville avec chanson, attente, suspens mais jamais il ne fait de concession à la vie quotidienne. Jamais on en verra les personnages ni manger, ni dormir, ni échanger de l'argent mais toujours dans des comportements radicaux ayant partie liée à la révolte, la violence, le sexe, la politique, tout ce qui pousse les hommes à changer de vie. Dans ce concentré de pulsions antisociales résonne la parole finale de l'anarchiste : " Le faux futur nous allons le faire voler en éclat, même si on ne survit pas jusqu'au lendemain, on se battra".

 

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Coffret Koji Wakamatsu, volume 2