Des infirmières du foyer de l'hôpital départemental Shirayuri invitent un inconnu dans leur dortoir, et à assister discrètement aux ébats de deux d'entre elles. Cette relation charnelle intrigue la plupart des femmes qui se précipitent à la porte pour les observer à travers un petit trou. Mais l'homme se révolte contre sa situation de voyeur, et sort de son impuissance en exécutant froidement l'une des femmes en pleine action...
Librement inspiré de l’histoire de Richard Speck, qui s’introduisit dans un dortoir d’infirmières et fit huit victimes à Chicago en 1966, Les anges violés fut présenté au Festival de Cannes en 1971 à la Quinzaine des Réalisateurs, avec Sex Jack.
A travers la folie meurtrière d’un marginal inhibé en mal de repères, c’est à nouveau la société répressive que Koji Wakamatsu dénonce, en détournant les codes du cinéma pink à sa façon –notamment dans l’utilisation éblouissante de la couleur ou encore le recours à des plans fixes et à une bande-son envoûtante.
Le regard introduit une profondeur, une énigme. Il s'assume comme excessif et sans mesure. Il finit par noyer le sens de ce que l'image désignait. On est très loin du cinéma érotique : il n'y a pas de frustration érotique. Les contacts sont passifs et privés d'intention. La répétition dont nous sommes des otages annihile tout érotisme. Les regards se sondent les uns les autres plutôt qu'ils ne se relient à la scène visible.
L'il de l'autre met la sexualité en échec. La femme torturée longuement accède au statut d'ange. L'il finira par s'associer au miroir de l' océan mat et bleuté dans lequel il se perd.